Post it 2024

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Cette section comprend tous nos post it rédigés en 2024, plus ou moins dans l'ordre chronologique, en fonction de ceux restés plus longtemps sur la page d'accueil.

ATTENTION : tous les liens web avec Inforpress sont désormais "morts", car l'agence de presse publique du Cabo Verde a désormais supprimé ou rendu inaccessible ses archives online. Un exemple de limitation de l'accès à l'information fort dommageable et critiquable pour une "agence de presse" nationale dite publique ! 

Bonne lecture!

Christophe Chazalon

Cabo Verde: quand l'inculture paysanne devient un danger pour la biodiversité (2023)

Ce 29 janvier 2024, qu'elle n'est pas notre surprise en lisant l'article de Carina David, "Reportagem / São Vicente: agricultores do Calhau pedem fim da espécie acácia por absorver a água para cultivo", publié en ligne sur le site d'Inforpress.  (web) Ce reportage montre à quel point la bêtise humaine peut être grande (et dangereuse) faute à une absence d'éducation scientifique.

"O apelo foi lançado à Inforpress por um dos mais antigos agricultores do vale do Calhau António Fortes, que afirmou que a multiplicação dessas espécies tem preocupado os agricultores porque, além de consumir muita água, servem de ninho para albergar pragas como gafanhoto, que dizimam o cultivo." 

En une phrase, la messe est dite et nous rappelle le massacre du Kantõ du 1er septembre 1923, au Japon. Au lendemain d'un fort séisme de 7,9 sur l'échelle de Richter qui fit 105'000 morts, la panique s'empare des habitants et se transforme en un épisode d'une rare violence, soutenu par les autorités. Des centaines de Coréen(ne)s sont massacrés à l'aide de râteaux d'acier, de pioches, de lances de bambou, de sabres, juste parce qu'ils/elles sont Coréen(ne)s. (web)
Le vieil agriculteur de Calhau ne fait pas mieux avec ses idées préconçues et fallacieuses.

Non! Les acacias ne prennent pas les 2/3 de l'eau souterraine en laissant le tiers restant à l'agriculture. C'est une croyance populaire stupide qui m'avait déjà choqué durant ma résidence au Cabo Verde. Les arbres sont en fait d'incroyables régulateurs et réparateurs des écosystèmes. Ils sont tellement puissant qu'ils sont capables de transformer un micro climat. Au Cabo Verde, si vous allez en montagne du côté de Corda, sur l'île de Santo Antão, où prolifèrent les conifères à la suite d'une vague de plantation massive voulue par le Gouvernement de l'époque, vous vous apercevrez d'un phénomène étrange. La zone se trouve être juste celle des nuages et si vous regardez le sol, le goudron de la route, le ciment des murets, vous verrez que là où il y a un conifère qui croît, la zone est humide, et juste à côté, là où les ramures de l'arbre ne recouvrent pas le sol, tout est sec. Mais vous trouverez nombre de paysans de la montagne pour vous expliquer que les arbres prennent l'eau nécessaire à leur culture et qu'il faut les couper. Cherchez l'erreur.
Les paysans de Calhau font de même. Leur approche, qui n'a rien de scientifique, tout juste empirique, est simple: il n'y a pas d'eau à disposition car la sécheresse perdure, mais les acacias ne meurent pas, voire prolifèrent. Donc les acacias pompent l'eau au détriment du reste des plantes. CQFD ! Et en utilisant la méthode Coué, comme notre paysan de la vidéo Inforpress ci-dessus, "acácia seca aguá, ma acácia seca aguá, ma acacia seca aguá..."
Savent-ils nos bons paysans cultivateurs à la culture limitée simplement comment fonctionne un arbre? Un graine dans la terre germe, une feuille apparaît, puis une autre, puis une tige, puis tout ça grandit et hop, un arbrisseau, et hop, un arbuste, et hop un arbre si une chèvre n'est pas venue se repaître entre temps. Et puis les arbres, souvenirs lointains d'école, y a de la chlorophylle et ça fait de la photosynthèse. Et puis les feuilles tombent, enfin pour les caduques, les sapins, eux, ça tombe pas. Et puis encore... euh!... Silence.
Un arbre c'est bien plus que cela. C'est une ingénierie incroyable dont ignore encore grand nombre d'action et qui peut vivre des milliers d'années (un des plus vieux connus à... 9'500 ans). Un arbre, ça transforme l'énergie du soleil en sucre (la fameuse photosynthèse). Un arbre, c'est une pompe à eau prodigieuse, un peu comme le système sanguin humain, sauf que si chez l'homme la pompe est le coeur, chez l'arbre, eh bien, on n'en sait rien. Certains parlent de pression et de capillarité, mais d'autres réfutent. On cherche encore. Un arbre peu remonter "200 litres d'eau par jour et ceci à une hauteur de 30 ou 40m" (web) Mais plus qu'une pompe, un arbre c'est un régulateur d'eau de l'écosystème environnant. Très peu de gens le savent, mais un arbre fait des réserves d'eau (les Baobab sont des génies en la matière) afin d'en avoir en suffisance. Plus le milieu est aride et sec, plus ils sont parcimonieux. Un peu comme les humains: les riches Américains ou Européens consomment et gaspillent s'en compter, alors que les peuples du Sud, comme les Cabo-Verdiens, utilisent au maximum ce qu'ils ont à disposition (enfin les anciennes générations et les plus pauvres,... le monde change). Le stock se fait dès que de l'eau est à disposition, mais une fois ce stock fait, l'arbre s'arrête de puiser autour de lui. Au contraire même, il redistribue. La symbiose avec les champignons est un autre élément fascinant. Il y a de multiples échanges qui se font entre l'arbre et les champignons qui décident de se développer avec lui. Les champignons se font même la guerre entre eux. Mais les champignons peuvent aussi être un danger si l'arbre est blessé, en l'attaquant au plus profond du bois. Donc tout cela est un équilibre. Dire comme les cultivateurs de Calhau que les arbres prennent toute l'eau ou presque est donc une imbécillité du monde paysan qui parle sans savoir ("ma acacia seca aguâ", pas vrai?), qui imagine beaucoup et qui en fin de compte nuit par son action à la biodiversité et aux écosystèmes locaux. Tout cela parce qu'ils sont mal informés, ils sont livrés à eux-mêmes, ils ne sont pas aidés. Ce n'est pas tant l'ignorance des paysans qui est à blâmer, mais bien plutôt le manque de considération dont ils font l'objet.

En fait, si on revient à nos acacias de la discorde, il en existe plusieurs variétés et en plus, il y a les "vrais" et les "faux" acacias. Tous ont des propriétés intrinsèques. Mais à la lecture de travaux scientifiques, on s'aperçoit que généralement les acacias sont positifs pour les écosystèmes en milieu désertique. C'est d'ailleurs pourquoi ils ont été choisis au Cabo Verde, juste au cas où pour notre cher M. Fortes ! Il suffit de lire le rapport de la FAO (web) qui décrit les différents types d'acacias et les choix qu'on peut opérer en fonction du type d'habitat et de ce que l'on veut en faire. Bien sûr si vous voulez cultiver sous un acacias, peu de chose poussera, parce que les ramures  auront invité l'eau à couler par le tronc en protégeant le sol, et l'arbre aura puisé cette eau tout autour du tronc et aussi loin que portent ses racines. et aussi parce que les acacias produise des substances chimiques qui empêchent les autres plantes de pousser, tout comme les conifères. Sont-ils nuisibles pour autant? Absolument pas. Malheureusement leur travail n'est pas visible à l'oeil nu de paysan. Mais, avec l'aide des champignons, il y a une véritable distribution des énergies et matière au niveau du sol qui profite à toute la végétation alentours. Il serait trop long ici de donner un cours de botanique, même si ce serait une excellente chose, plus qu'utiles. On renvoie à l'un des meilleurs livres que nous ayons lu ces dernières années: Peter WOHLLEBEN (2015), La vie secrète des arbres, ce qu'ils ressentent, comment ils communiquent, Paris: Éditions Les Arènes, 12/2018, 261 p. C'est un livre facile à lire, facile à comprendre, simple et généreux, en un mot "passionnant", et c'est d'ailleurs pourquoi ce livre est un best seller

Quoi qu'il en soit, la particularité première des acacias est qu'ils résistent extrêmement bien à la chaleur et pour ce faire, ils ont des racines qui plongent profondément. En cela M. Fortes a raison. Mais comme le conclut Frederic Do et al. pour l'Acacia tortilis, non seulement "son fonctionnement permet une production de feuillage et de gousses précieuses pour l'alimentation du bétail en saison sèche et laisse supposer une faible compétition avec la strate herbacée en saison des pluie", mais en plus "trois éléments fondamentaux d'adaptation sont à retenir: des prélèvement hydriques profonds, une consommation en eau particulièrement faible et une certaine optimisation du rapport assimilation photosynthétique / transpiration, puisque les échanges gazeux foliaires les plus importants se réalisent dans les saisons où les pertes potentielles en eau sont les plus faibles."  (web) On est donc très loin de la vision des "agriculteurs" de Calhau, n'est-il pas?

L'Acacia radiana (sous variété du tortilis) est aussi un petit miracle végétal. Édouard Le Floch'h et M. Grouzis montre que c'est un arbre des zones arides à usages multiples.  Il sert de bois de chauffe, à l'alimentation animale et humaine aussi en temps de disette, ainsi qu'à l'artisanat, voire de plantes médicinales cicatrisantes. Les conclusions d'une de leurs études sont:

  • "la relative facilité de multiplication de ce taxon, dont le taux de survie au Sahel a été évalué à 44%, ce qui constitue un taux de survie supérieur à celui des autres espèces exotiques et indigènes;
  • ses particularités adaptatives aux conditions sèches: longueur du système racinaire, réduction des besoins en eau du fait de la faible surface foliaire, fonctionnement hydrique." (web)
Ah, mais suis-je bête, comment est-ce possible alors que les acacias du Cabo Verde pompent 2/3 de l'eau disponible? 
Au contraire des blablablas du vieil agriculteur qui ne croit que ce qu'il voit et estime être le Vrai, en octobre 1994, Annie Bouguerra proposait un article sur les Acacia albida, ces "arbre miracle du Sahel", intitulé "Les acacias du Sahel, un espoir pour l'agriculture". (web) "Mais non? C'est n'importe quoi? Les acacias, il faut les couper, ça sert à rien, ça épuise les réserves d'eau et empêche l'agriculture de prospérer. Elle y connaît rien la Bouguerra. Peut-être parce que c'est une femme?", dixit les vieux paysans du Calhau cabo-verdien. Ils le savent bien, eux, et puis, l'agriculture, c'est une histoire d'homme. Les femmes, c'est bon pour la vente, ça n'y connaît rien aux cultures.
Bon, ben, je sais pas moi. Qui croire? Les populistes de l'agriculture ou les scientifiques de l'ORSTOM de Dakar qui ont révélé l'existence, autour des racine de ces Acacias albida, d'importantes populations de bactéries symbiotiques fixatrices d'azote, et ce jusqu'à 35m de profondeur! Plus encore, les mêmes scientifiques et ceux de l'INRA de Dijon et du laboratoire de phytonique de l'Université d'Angers, "ont mis en évidence une autre forme de symbiose: les mycorhizes, qui résultent de l'association entre les champignons vivant dans le sol et les racines des plantes. Chez l'acacia, cette symbiose existe depuis le niveau superficiel du sol jusqu'aux nappes phréatiques profondes; cette extension exceptionnelle est une nouveauté" et un gain appréciable. Certes, les mycorhizes, ça parle pas à M. Fortes et consors. Les champignons, c'est mauvais, ça moisit, faut employer des fongicides et c'est cher. Et puis, il peut pas y en avoir, car les champignons ça a besoin d'eau et les acacias, ça pompe toute l'eau... On adore la culture populaire !
Juste pour conclure avec Annie Bouguerra, elle précise:" Les mycorhizes associées à l'acacia possèdent donc une grande aptitude à restaurer la végétation des sols appauvris". Mais pour M. Fortes, les acacias... FAUT LES COUPER, point ! Lui, IL SAIT ! Il le voit bien, il n'y a plus d'eau dans le puits...

L'Acacia senegal dont on connaît 4 variétés est très présent au Sahel... Ah oui! J'ai oublié de préciser depuis le début que le Cabo Verde fait parti du Sahel. (web) Il en a le climat aride et sec... L'exsudat (la sève si vous voulez) de cet Acacia senegal est aussi la principale source de gomme arabique dont on se sert pour le collage des étiquettes, des enveloppes ou des timbres, voire du papier à rouler pour les fumeurs, même si fumer est dangereux pour la santé. (web)
Ce que note de son côté Daphna Uni et son équipe, c'est la grande adaptabilité stratégique des acacias pour leur utilisation de l'eau, qui dépend de leur milieu.  web) Certains genres, tels l'Acacia nilotica ou le Prosopis pallida, sont capables de s'adapter même à de l'eau salée.  web).

On ne peut malheureusement décrire plus en détail l'absurdité des propos des "agriculteurs monsantoesques" de Calhau. Mais on peut trouver une première liste succincte des variétés répertoriées au Cabo Verde ("Lista de taxa exótico naturalizados em Cabo Verde") dans le mémoire de maîtrise de Cláudia Maria de Barros Fernandes, Flora exótica de Cabo Verde: avaliação e impactos nos ecossistemas naturais, utilizando sistemas de informação geográfica (2008, Lisboa: Universidade de Lisboa, p. 69-108)
Pour l'île de São Vicente, elle mentionne, en matière d'acacias, les Acacia farnesiana (L.) Wild (appelés localement "ácacia-esponja") et des Acacia nilotica (L.) Wild. ex. Del. subsp. indica (Benth.) Brenan (appelés localement "ácacia" ou "espinheiro-preto"). Et puis, on trouve aussi, ce que les locaux appellent "acacia", à savoir:

  •  des Parkinsonia aculeata L. (aussi appelé "acacia-espinheiro), pour utilisation fourragère ou alimentaire, ou encore la silviculture
  • des Leucaena leucocephala (Lam.) De Wit, pour utilisation médicinale et fourragère
  • des Prosopis juliflora (Sw.) DC. (aussi appelé "ácacia americana") pour utilisation économique (bois) et reforestation
Pour une liste plus complète et une étude plus scientifique, il faut se reporter au travail de Maria Cristina Duarte et al. qui ont publié, tout récemment,  dans la revue Plants, un article intitulé "Diversity of useful plants in Cabo Verde Islands: a biogeographic and conservation perspective" (vol. 11, n° 10 (2022) - web)). L'équipe a identifié "518 useful taxa, of wich 145 are native, 38 endemic and 44 endangered". Mais plus encore, le constat est que la biodiversité du Cabo Verde est menacée par les activités qui répondent aux besoins humains. Donc, en fait, il faut trouver un équilibre entre la suppression des arbres qui empêchent les agriculteurs de gagner leur vie et la suppression des agriculteurs qui empêchent la Nature de rétablir une biodiversité utile et nécessaire, autrement dit un équilibre viable.
Considérons les acacias. L'étude répertorie les variétés suivantes:

  • Acacia caboverdeana (appelé couramment "espinheiro-branco" et les fruits neu-neu"). Il sert au fourrage, au bois de chauffe et de matériel utilitaire.
  • Sesbania pachycarpa (appelé couramment "acácia-sizinanthe", "sesinanthe" ou "ticorne-se"). Il sert au fourrage.
  • Vachellia nilotica subsp. adstringens (appelé couramment "acácia"). Il est mellifère et sert de plante ornemental et pour un usage environnemental.
  • Acacia bivenosa, pour un usage environnemental.
  • Acacia brachystachya, pour un usage environnemental.
  • Acacia cyclops, pour un usage environnemental.
  • Acacia holosericea (appelé couramment "alosericia" ou "oredjona"). Mellifère, il a aussi un usage environnemental.
  • Acacia longifolia, pour un usage environnemental.
  • Acacia mearnsii, pour un usage environnemental.
  • Acacia pycnantha, pour un usage environnemental.
  • Acacia salicina, pour un usage environnemental
  • Acacia saligna, pour un usage environnemental.
  • Acacia victoriae, pour un usage environnemental.
  • Delonix regia (appelé couramment "acácia-rubra"). Mellifère, il est surtout ornemental.
  • Leucaena leucocephala (appelé couramment "acácia", "acácia-leucena", "linhaça", "linhacho" ou encore "sementinha-da-terra"). Mellifère, il sert de bois de chauffe.
  • Parkinsonia aculeata (appelé couramment "acácia", "acácia-espinheiro", "acácia-martins" ou encore "espinho-branco"). Mellifère, il sert de bois de chauffe et pour un usage environnemental.
  • Prosopis juliflora (appelé couramment "acácia-americana" ou "algaroba"). Mellifère, il sert de bois de chauffe, ou à usage ornemental ou environnemental.
  • Vachellia farnesiana (appelé couramment "acácia-esponja", "aroma", "espinheiro-branco" ou "espinheiro-preto", "espinho-branco" ou "espinho-preto", "esponjeira", "imbulda" ou enfin "perfume"). Mellifère, il sert pour un usage ornemental ou environnemental, voire pour du matériel.
  • Vachellia nilotica subsp. indica (appelé couramment "acácia", "espinheira", "espinheiro-preto" ou "espinho-preto"). Il a le même usage que le Vachellia farnesiana, mais sert aussi de bois de chauffe ou de fourrage.
  • Moringa oleifera (appelé couramment "acácia-blanco", "acácia-branca" ou "moringa"). Il sert de nourriture, de bois de chauffe, pour du matériel ou à usage ornemental.
L'acacia apparaît comme le genre le plus diversifié au Cabo Verde (avec même une variété endémique, était-elle là avant ou après nos agriculteurs?) et c'est aussi le genre le plus présent (avec 11 taxons).

Bon d'accord, on est un peu dur avec les agriculteurs de Calhau qui veulent juste défendre leur moyen d'existence et faute d'aide de l'administration concernée (le MAA) et du Gouvernement, cherchent un bouc-émissaire parfait, trouvé en la personne de M. Acacia, et ce même s'ils sont incapables de préciser quel genre d'acacia(s), un peu comme les racistes français parlent des "musulmans" ou des "arabes", mélangeant tout. Pour eux, un "musulman" a obligatoirement une tête d'arabe, même si le pays à plus forte population musulmane est l'Indonésie qui, sauf erreur de ma part, n'a rien d'arabe à par peut-être sur Twitter-X. Et inversement, un "arabe" est forcément musulman, même s'il existe des habitants originaires du Maghreb ou du Moyen-Orient qui sont chrétiens (catholiques, protestants, orthodoxes, coptes...), voire juifs. Wiki nous apprend que "Les chrétiens arabes sont estimés entre 900'000 et 1'630'000 en Syrie, 1'640'000 à 3'500'000 au Liban, 140'000 à 152'000 en Jordanie, 7'500'000 à 8'000'000 en Égypte, 636'000 en Irak, 133'130 en Israël et 50'000 en Palestine." (web) Voilà qui ne fait pas l'affaire des racistes et quoi de plus naturel, dans ce cas, de nier ou d'ignorer.
Nos agriculteurs cabo-verdiens font un peu de même avec les acacias. Les acacias poussent, perdurent, ne semblent pas souffrir terriblement du manque d'eau, cette eau qui manque car il ne pleut pas ou peu depuis plusieurs années, et que l'eau de pluie, comme le signale le jeune agriculteur de la vidéo Inforpress, n'est pas retenue faute d'infrastructures. Comment dès lors, l'acacia ne pourraient-ils pas être coupables? Nos agriculteurs ne se rendent pas compte que le taux d'humidité au Cabo Verde est généralement autour des 90% (c'est donc un archipel entouré... d'eau, même si elle est salée) et que si eux ne savent que faire de cette humidité ambiante, les arbres, eux, le savent très bien. Eh oui!

Conclusion et solutions
Tout d'abord, on ne peut pas en vouloir totalement aux agriculteurs de Calhau, même si leurs propos sont extrêmement énervants et sans fondement. Ils font avec ce qu'ils ont et ce n'est, pour sûr, pas beaucoup. En revanche, ce qui est sûr et certain, c'est qu'ils ont besoin d'aide, de conseils, de formations, mais personne ne leur accorde d'attention. Ni les politiques, ni les scientifiques, ni les ONG...
Ensuite (et peut-être surtout), il faudrait aussi apprendre aux journalistes cabo-verdien(ne)s a mieux faire leur travail de journaliste. Ca veut dire que lorsqu'ils/elles font leur reportage, leurs interviews, il faut qu'ils/elles préparent leur sujet en profondeur, qu'ils/elles fassent un minimum de recherche sur le sujet, et ne se contentent pas de présenter un micro et d'enregistrer autour d'un verre de grogue ou de soda. Pour ce bref post it, il nous aura fallu moins de 3h pour rédiger et chercher les infos pour compléter nos dires. Donc, ce genre de recherche est largement faisable par tout(e) diplômé(e) de l'enseignement supérieur. Or, dans son "reportage" fort dommageable, Carina David et Sidnea Newton se contentent de relater les propos des agriculteurs. Point. Il n'y a aucune mise en contexte précise, aucune analyse journalistique ou scientifique qui vient appuyer, infirmer ou confirmer les propos tenus. On est un peu sur un blog Facebook, ce qui est tout, sauf du journalisme. Quant au rédacteur ou la rédactrice en chef d'Inforpress qui a autorisé la publication de ce texte, que dire? Il/elle est encore moins qualifié(e) que nos deux apprenties journalistes. C'est le travail d'un rédacteur/trice en chef de demander plus, de guider, de faire aboutir un article ou un reportage. Là, on a une sorte de "micro-trottoir" pour réseaux sociaux et encore, le texte est trop long, donc même pour les réseaux sociaux ce "reportage" est mauvais.

Enfin, outre le fait que le Gouvernement doit aider les agriculteurs au plus vite pour tendre le plus possible vers la souveraineté alimentaire (même si le Cabo Verde ne peut l'atteindre en l'état actuel), il doit aussi les former, du moins les jeunes générations. En fin de son ouvrage Utopies réalistes, Rutger Bregman prenait conscience des limites de sa vision en expliquant que lorsque l'on croit en quelque chose (un dieu, une idée politique, un fait scientifique (la terre est plate)...), on finit par se persuader que C'EST la vérité (genre "acacia seca aguà!") et tout argument qui va à l'encontre est réfuté ou ignoré. L'humain ne parvient pas à ce stade à se remettre en cause. Donc les agriculteurs d'un certain âge penseront toujours que les arbres sont néfastes à l'agriculture, alors que c'est tout l'inverse, et on ne pourra rien y changer. C'est leur vision, plus profondément enracinée que les acacias du Cabo Verde. De même, ils continueront jusqu'à leur mort a planter sur une terre totalement nue pour éviter que les "mauvaises herbes" (les pousses d'acacia par exemple) ne prennent l'eau et les nutriments et empêchent le bon résultat de leur récolte. Or, on sait aujourd'hui que pour que le sol soit sain et riche, il ne faut jamais le laisser à nu, jamais. Il faut le pailler ou le recouvrir de tel sorte que l'humidité s'évapore le moins possible. Les "mauvaises herbes" ne pourront pas pousser aussi vite que les plants et seront fragilisés. Les organismes vivants sur et surtout dans la terre seront protégés, et les champignons, si utiles aux plantes dans un incroyable échange symbiotique, pourront se développer et entreprendre des alliances utiles à tous. Sans oublier, enfin, la limitation importante de l'érosion et la latéralisation du sol, cause première des plantations des acacias au Cabo Verde.
Donc, pour les anciens qui le souhaiteraient, mais surtout pour les jeunes générations d'agriculteurs, le Gouvernement, à travers le MAA, doit absolument proposer des formations. Ces formations doivent être simples. Pas besoin d'un cours de botanique universitaire. Ce n'est pas là l'attente ni l'intérêt des agriculteurs. Mais des cours (des vidéos de 5 ou 10 min.) qui expliquent succinctement comment les plantes fonctionnent, comment la vie dans le sol fonctionne, comment l'eau est utilisée par les plantes, comment elle s'évapore et est redistribuée autour des arbres ou tout simplement "qu'est-ce qu'un arbre". On sait depuis peu que les forêts en bord de mer sont le maillon essentiel des forêts continentales. Pourquoi? Parce qu'elles démarrent le cycle de l'eau, elles créent une dynamique qui fait que l'eau peut aller de l'océan vers l'intérieur des terres. Supprimer les forêts côtières et les forêts intérieures sécheront et dépériront. C'est ce qui arrive en ce moment en Amazonie.
Ce sont ces informations dont ont besoin les agriculteurs d'aujourd'hui: comment cultiver avec le vivant environnant (plantes, animaux ou champignons), pas quelle quantité de pesticide ou de fongicide il faut au mètre carré ni à quelle profondeur retourner la terre. L'idéal serait, en fait, de ne pas retourner la terre, de cultiver avec un sol déjà habité de plantes et de profiter des insectes qui font un incroyable travail pour enrichir, aérer le sol.
Et puis surtout, le gouvernement doit faire en sorte de casser le patriarcat machiste qui fait qu'au Cabo Verde, ce sont les hommes qui cultivent. Qu'ils aillent s'occuper des enfants et faire la cuisine. On rigole bien sûr, ils en seraient incapables (et n'oseront jamais l'avouer). Mais les formations doivent aussi être destinées aux femmes qui doivent avoir un véritable accès à la terre, ce qui n'est malheureusement pas le cas aujourd'hui. Dans tous les projets mis en place par le Gouvernement d'Ulisses Correia e Silva ces dernières années, on ne considère que les hommes. Ce sont les ONG qui, sur Santo Antão, font un travail auprès des femmes intéressées par l'agriculture ou la viticulture par exemple.  (web)
Il est temps de mettre fin au machisme latent, aux vieilles "coutumes" patriarcales surannées, pour enfin atteindre l'équilibre non de la parité, mais de l'équité. Que les femmes et les hommes puissent produire avec les mêmes moyens, les mêmes connaissances, si elles/ils en ont envie. Et alors la prospérité du Cabo Verde pourra être plus qu'un leurre, plus qu'un rêve, mais une réalité tangible.

Donc, pour en finir avec ce post it, non à l'abattage des acacias. Au contraire, le Gouvernement doit entreprendre d'urgence des campagnes d'arborisation sur chaque île, avec l'aide de la population. (web)
Donc oui, à la formation des agriculteurs, avec l'aide du Gouvernement, des scientifiques et des ONG.
Donc oui, à la formation urgente des journalistes, pour qu'ils offrent enfin une information digne de ce nom et pas du populisme en boîte pour réseaux sociaux !

Christophe Chazalon
Genève, le 30 janvier 2024
revu le 03 février 2024

Pé di Polon, le plus grand arbre du Cabo Verde sur Santiago

(photo Got2Globe - web)

Cabo Verde: la 3e Guerre Mondiale, au fond du couloir à gauche ! (2024)

Allons-nous faire notre Cassandre en ce début d'année? Non, car qui peut prédire l'avenir. Cependant, depuis quelques semaines, voire mois, les indices sont de plus en plus clairs: tout est prêt pour que nos dirigeants fassent mumuse avec la chair humaine du peuple, calfeutrés dans leurs palais, à manger ortolans et caviar et décider du sort de l'Humanité, une coupe de champagne à la main. Ce qui est bien lorsque l'on dirige un pays, c'est que la guerre peut éclater, on est assuré de la suivre dans le confort et loin des privations populaires. C'est ça la guerre en vrai: un jeu pour hommes au pouvoir qui parient que leur quéquette est plus grande que celles des autres (officiellement traduit dans les médias pas l'expression "pour l'honneur du pays"). L'affaire Lewinsky montre bien à quel point les quéquettes sont une affaire d'État si besoin. La virilité masculine et le patriarcat des machos connexe sont essentiels pour l'avenir du pays. Il suffit de voir les photos de vacances de Poutine ou Kim Jong-Un pour s'en convaincre, sans oublier les lois "super-mâles" de Xi Jinping qui veut que les hommes testostéronent à plein régime pour qu'il y ait de la chair à donner aux canons dans le cadre de son GRAND projet qui n'a de grand que la faible quantité de neurones qui l'ont créé. Eh bien entendu, lorsque l'on parle ici des hommes, il s'agit des hommes mâles. Les femmes dirigeantes, si rares malheureusement, ne font pas mumuse à la guerre. Question d'empathie maternelle plutôt que d'absence de quéquette !

Des signaux inquiétants
Ce préambule acerbe, vulgaire et ô combien réaliste cependant s'applique à merveille aux hommes qui nous dirigent en ces années 2020. Vous avez des doutes ? Prenez la poignée de main de Trump et Macron !  (web)
Alors la 3e Guerre Mondiale pour quand me demanderez-vous ? Peut-être pour jamais. Ce qui nous inquiète toutefois ici ce sont les dernières annonces de certains dirigeants européens ou de hauts responsables militaires qui, associées à l'état des lieux des économies des BRICS et des prises de position de leurs dirigeants cimentent les bases d'une catastrophe à venir. Petit retour en arrière, à l'aube du XXIe siècle (pour le siècle précédent, consulter les livres d'Histoire) :

  • 2001: Jim O'Neill, économiste de la puissante banque Goldman Sachs s'il en est, créait l'acronyme "BRIC" pour réunir le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, quatre pays en voie de développement avancé, à l'économie émergente dynamique. Or ce concept va, "en l'espace d'une dizaine d'années, prendre corps et s'imposer au point de bousculer les représentations de l'international".  (web) Le but affiché: limiter l'emprise de l'Empire sur le plan diplomatique international et économique ou, dit dans un langage diplomatique: "coordonner les pays du Sud global afin de défendre leurs intérêts". Rien que de très louable et de légitime en somme, sauf que... Sauf que la majorité des BRICS, aujourd'hui, sont des pays autocratiques, dictatoriaux ou, au mieux, des démocraties bancales à l'avenir incertain, qu'il s'agisse de l'Inde, de l'Afrique du Sud, de l'Argentine, voire du Brésil.
    • 2006 : formation du club diplomatique des BRICs sur une initiative russe aux Nations Unies. (web)
    • 2009 : premier sommet des BRICs à Iekaterinbourg
    • 2011 : invitation de l'Afrique du Sud au 3e sommet à Sanya qui intègre le groupe prenant le nom dorénavant de BRICS
    • 2024 : admission de 6 nouveaux membres (Arabie Saoudite, Argentine, Egypte, Émirats Arabes Unis, Éthiopie et Iran)  (web)
  • 2022 : invasion de l'Ukraine par la Russie.
  • 2023 : Le 16 décembre, le ministre de la Défense allemand prône le réarmement de l'Europe, à la suite du constat que les sanctions contre la Russie ne fonctionnent pas et plus encore, avec la crainte d'une réélection de Donald Trump en novembre 2024.  (web) Dans une interview accordée au journal allemand Welt am Sonntag, il explique que "les menaces [ndlr: de Vladimir Poutine] envers les États baltes, la Géorgie et la Moldavie doivent être prises très au sérieux." [...] Il ne s’agit pas de simples menaces dans le vent. Nous pourrions être confrontés à des dangers d’ici la fin de la décennie." (web)
  • 2024 : les prises de position se multiplient:
    • 05 janvier: nouveaux tirs d'obus de la Corée du Nord sur deux îles frontalières sud-coréennes. "Les signes d'une menace nucléaire bien réelle"  (web)
    • 12 janvier: le ministre suédois de la Défense civile, Carl-Oskar Bohlin, et le commandant en chef des forces armées, Micael Byden, "ont exhorté les Suédois à se préparer à une guerre avec la Russie".  (web) Cette annonce qui a déclenché une vague d'angoisse auprès de la population (en particulier des jeunes) fait simplement suite à un rapport du ministère de la Défense publié en juin 2023.
    • 16 janvier: Kim Jong-un dissout des agences en charge de la réunification des Deux Corées.  (web)
    • 16 janvier: fuite d'une note confidentielle de l'armée allemande, intitulée "Alliance défense 2025" et dévoilée par le journal allemand Bild qui montre que "l'Allemagne se prépare sérieusement à une attaque russe sur le flanc Est de l'OTAN", scénario selon lequel "la guerre en Ukraine pourrait dégénérer en conflit global en quelques mois.  web)
    • 19 janvier: le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, annonce, dans le quotidien allemand Der Tagesspiegel, que Poutine pourrait attaquer l'OTAN. "Nos experts, dit-il, s'attendent dans cinq à huit ans à une période au cours de laquelle cela pourrait être possible".  (web)
    • 20 janvier: le président du Comité militaire de l'OTAN, l'amiral Rob Bauer, "a estimé que l'organisation internationale pourrait être amenée à entrer en guerre contre la Russie sous 20 ans" et il a demandé "aux civils et aux autorités de se préparer à ce cas de figure".  (web)
    • 24 janvier: le chef de l'armée britannique, Peter Sanders, veut former une "armée de citoyens" face à la menace russe, en faisant référence à la crise de juillet 1914 qui entraîna le monde dans la Première Guerre mondiale.  (web)
    • 09 février: Kim Jong-Un promet de "mettre fin" à la Corée du Sud en cas d'attaque  (web).

Nous pourrions proposer encore plus de dates et d'annonces, mais là n'est pas l'intérêt.
Toutes ces annonces ont pour but de préparer les populations à l'éventualité d'une guerre, mais surtout et avant tout, elles visent à faire passer auprès de l'opinion publique une hausse massive des budgets d'armement des pays concernés, à l'exemple de la Suède qui va investir 2% de son PIB dans ce domaine, soit le double du bugdet de 2020, suivant en cela les recommandations de l'OTAN. Il est donc temps d'acheter des actions de fabricants d'armes. C'est le bon moment !

Chine - Russie même combat: le maintien au pouvoir de deux autocrates
Pourquoi intégrer cependant la Corée du Nord dans cet ensemble ? Tout le monde sait que la Corée du Nord fournit actuellement des armes à la Russie, en particulier des missiles balistiques  (web), et que par ailleurs, elle ne respecte pas les sanctions contre la Russie. Mais la vraie question est plutôt de savoir pourquoi la Russie et la Chine, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et plus encore après la fin de la Guerre Froide, soutiennent toujours autant le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un et ses projets de développement de la bombe nucléaire ?  Protégée par les deux super-puissances nucléaires que sont Chine et Russie, la Corée du Nord n'a nulle besoin de posséder elle-même l'arme nucléaire. Alors dans quel but lui octroie-t-on ce pouvoir? Le scénario peut paraître fantasque et lunatique, mais selon nous, la Corée du Nord pourrait avoir un rôle à jouer dans le conflit qui se prépare. Kim Jong-un est un chien fou, un dirigeant détraqué, complètement égocentrique et paranoïaque, buvant du Pétrus et achetant armement sur armement, alors que son peuple meure de faim. C'est du moins l'image qui parvient jusque à nous. Imaginons qu'un jour de démence supérieure à la normale, trop de viagra, de coke ou de mégalomanie colérique, notre détestable Kim appuie sur le bouton et fasse exploser un missile nucléaire (ou plusieurs) sur la Corée du Sud. Imaginons simplement. Que se passerait-il ensuite? On vous laisse imaginer. La seule chose qui nous intéresse ici, c'est la position de la Chine et de la Russie dans ce cas de figure très précis. Sont-elles coupables? Si oui, de quoi? Kim est fou. Kim est libre de décider ce qu'il veut. Il dirige son pays et aucune ingérence étrangère ne peut lui dicter ses choix. Donc, la conclusion sera: Chine et Russie n'y sont pour rien. Soit.
Mais que feront-elles si cela arrive?
La Russie est en conflit avec l'OTAN, donc l'Empire, car son dirigeant tout aussi mégalomane que le précédent rêve de devenir le nouveau tsar et de réunir les pays comme au temps de la grande Russie. Dans les faits, chose que l'Empire n'a toujours pas comprise, bien malheureusement, Poutine est vexé de ne pas être considéré comme un égal des dirigeants de l'Empire ni d'avoir été intégré. Fait amusant, il en est de même de Xi Jinping, le plus grand de nos mégalomanes égo-centrés actuellement en poste, qui lui aussi rêve, d'une part, de la réunification de la grand Chine d'antan, surpassant le Magnifique Mao, le vrai père du peuple chinois qui lui fait de l'ombre, et qui, d'autre part, n'a toujours pas digéré la honteuse déconfiture de les guerres de l'opium (1839-1856 / 1860) durant lesquelles les Chinois ont été totalement ridiculisés par les futurs membres de l'Empire (GB, US et FR), allant jusqu'à cédé le territoire de... Hong Kong aux Britanniques. Tout est là ! Une question d'ego de mâles au pouvoir. Rien de plus. On pourra parler de rétablissement de la balance macroéconomique, de l'équilibre géopolitique, de régulation de la crise diplomatique Nord-Sud, de promotion du peuple souverain face à la vague woke et l'univers de l'Individu naissant, de lutte idéologique, de tout ce qu'on veut. Au final, Poutine, Jinping et les autres veulent juste montrer qu'ils sont les plus forts comme dans une cour d'école. Et pour cela, ils ne voient aucun problème à déclencher une guerre dévastatrice, qu'elle soit sur le mode traditionnel ou sur le mode indirecte et larvé (destruction d'infrastructures énergétiques, de câbles internet, trucage d'élections, soulèvement de minorités, soutiens financiers aux groupuscules d'extrême droite, propagation de virus informatiques, déstabilisation de pays en difficulté, etc.) La faute à qui? Sans aucun doute possible... à l'Empire. Les USA, l'Europe,le Canada, l'Australie et le Japon dirigent le monde depuis la fin de la Guerre Froide, voire la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce sont les véritables vainqueurs au détriment de la Russie et de la Chine qui, elles aussi, ont participé (et à quel prix) à la victoire sur le nazisme. Le capitalisme de l'Empire, devenu depuis néo-libéralisme (ou plutôt post-libéralisme), a supplanté le communisme chino-soviétique, devenu le socialisme néo-libéral. S'il est indéniable que le capitalisme a sorti la moitié de la population mondiale de la pauvreté et que l'on peut lui imputer de grandes réussites (espace, médecine, industrie...), il n'en est pas moins vrai que ce même capitalisme, ou plutôt sa résultante, le néo-libéralisme, a ignoré, pour ne pas dire méprisé, les courants de pensée différents. Malgré leur développement fulgurant, Russie et Chine, mais aussi Inde et Brésil ont été laissé pour compte. On ne parle même pas des pays d'Afrique qui eux sont juste des réservoirs à matière première dirigés par des pantins de l'Empire et ce, aujourd'hui encore, excepté quelques pays... Mali, Burkina Fasso, Niger (sous influence russe ou chinoise?)
Il ne s'agit pas de légitimer ici les actes de Poutine ou Jinping, mais bien d'essayer de comprendre pourquoi ils agissent ainsi.
Donc que feront Russie et Chine, si la Corée du Nord attaque la Corée du Sud ? L'Empire, lui, va riposter diplomatiquement à l'ONU pour sûr, mais peut-être aussi militairement, pour l'image. Cependant, considérant le protectorat dont bénéficie la Corée du Nord, la riposte sera comme celle offerte face à la guerre perpétrée par Israël en ce moment en Palestine. On critique, mais au final, on laisse faire. Par ailleurs, l'Empire, par l'intermédiaire de l'OTAN est déjà pris sur le front Ukrainien. Que pourra-t-il faire contre une Chine qui profiterait de l'occasion pour envahir Taïwan ? Des sanctions économiques peut-être, mais certainement pas une action militaire, car là, pour le coup, la 3e Guerre Mondiale serait effective. Il faut comprendre que Taïwan n'intéresse pas tant Xi Jinping pour son territoire ancestralement rattaché à la Chine continentale, du moins soi-disant (web), mais pour son industrie de micro-processeurs, pour laquelle elle est simplement le leader mondial incontesté. C'est d'ailleurs pourquoi l'invasion n'a pas encore eu lieu. Il ne peut être question d'une guerre traditionnelle comme en Ukraine ou en Palestine, dans le sens où ladite industrie risquerait d'être touchée et donc de devenir inutile ou de prendre du retard. Politiquement c'est tout aussi impossible comme l'ont montré les dernières élections présidentielles. La seule solution pour Xi Jinping serait un coup d'État comme en Afrique où les dirigeant taïwanais seraient arrêtés ou tués par un groupe de forces armées ou para-militaires. À suivre...
Quoi qu'il en soit, l'Empire aura du mal à combattre sur plusieurs fronts simultanément, car si l'Empire veut s'armer activement, la Russie n'est pas en reste. Le 26 octobre 2023, la Douma a approuvé, en première lecture (320 voix contre 80) le projet de loi du budget 2024-2026 qui comprend une hausse de 70% des dépenses militaires. (web)
Cependant, plus que sur les dépenses militaires, il faut compter sur les résultats des élections à venir ces prochaines années. 50% de la population mondiale va voter rien que cette année. Trump, Le Pen et consorts au pouvoir d'ici 2030, et Poutine - Jinping n'auront pas besoin de passer par les armes. L'Empire sera infesté de l'intérieur, la démocratie en paiera les frais, mais évitera la dévastation terrifiante d'une guerre généralisée. D'où d'ailleurs, le soutien indéfectible russo-chinois aux partis d'extrêmes droite de l'Empire et aux campagnes de cyberattaques électorales, ainsi que les dynamiques actions économico-diplomatiques dans les pays du Sud, en particulier sur le continent africain pour augmenter les soutiens à une vision autocratique de la gestion de l'Humanité. 

Et le reste des BRICS alors?
Nombre des membres de BRICS sont soit des pays à la politique bi-partisane très marquée (socialistes vs néo-ultra-libéraux, hindous / bouddhistes vs musulmans, etc.) soit des pays du monde arabe. Pour les premiers, si un président néo-libéral et d'extrême droite ou populiste est au pouvoir, il sera automatiquement favorable à la vision autocratique du duo Chine - Russie. Car cette vision vise à réduire à néant l'application des droits de l'homme, à manipuler les masses afin de favoriser la classe dirigeante et les riches, à détruire toute forme de contestation (partis d'opposition, médias indépendants, etc.), à nier toute existence d'un droit de protection à la biodiversité ou à l'écologie, à réduire les femmes au rôle de mère et de femme au foyer, obéissante, esclave, soumise, etc. L'Argentine de Javier Milei, le Brésil de Bolsonaro, l'Amérique de Trump, l'Inde de Modi etc. sont les exemples types de ce genre de politique.
De l'autre côté, l'Empire est confronté aux pays arabes, souvent dits "musulmans" (même si l'Indonésie ou la Malaisie n'ont rien d'arabe). Au début du XXe siècle, nombre de pays qui deviendront membre de l'Empire ont décidé d'une scission entre Église et État. Même si l'influence des "églises" est toujours très forte dans tous ces États, dans les faits, ceux-ci se veulent laïcs, autrement dit la religion ne doit pas interférer directement dans les décisions politiques et les lois. Il en va tout autrement dans les pays musulmans, et donc arabes, où religion et politique sont très fortement imbriquées. Cela ne posait pas trop de problème jusqu'au début du XXIe siècle et l'avènement de l'ère numérique. Non seulement les pays arabes étaient relégués au simple rôle de pays fournisseurs de pétrole ou d'uranium pour ceux qui en possédaient, mais en plus ils n'avaient pas beaucoup de poids sur le plan géo-politique, du moins pour l'Empire. Or, plusieurs facteurs ont changé la donne depuis au moins deux décennies:

  • les guerres en Irak: totalement illégales sur le plan international, elles ont été imposées par les USA sans aucune demande des populations concernées et pire sur des motifs totalement fallacieux, telle que la présence d'armes de destruction massive qui n'ont finalement jamais été trouvées... tout simplement parce qu'elles n'ont jamais existé que dans l'imaginaire tordu des dirigeants américains de l'époque. Quoi qu'il en soit, ces guerres, en plus de celle d'Afghanistan, ont eu un impact dévastateur sur les populations du monde arabe qui y a vu le plus grand mépris possible de la part de l'Oncle Sam tout puissant et de ses alliés. Ces guerres sont la cause première, voire unique, de la vague de terrorisme dit "musulman" qui sévit de manière exponentielle partout dans le monde depuis le 11 septembre 2001, attentats après lesquels les USA ont bafoué (et par là détruit) tous les recours aux droits internationaux possibles, laissant la porte ouverte, dans la plus grande impunité, à la guerre en Ukraine, à la destruction actuelle de la Palestine ou à l'invasion de Taïwan à venir.
  • le numérique: son avènement, et plus encore celui du WEB et de la téléphonie mobile qui l'accompagne, ont révolutionné le monde. L'empire en premier lieu, mais également jusqu'aux pays pauvres. Seulement, ces avancées technologiques servent essentiellement à la croissance des pays riches et à leur maintien à la tête du pouvoir international. En sont exclus les pays pauvres et moindrement les pays en voie de développement. On le voit avec les classements internationaux des établissements d'enseignement supérieur et les revues scientifiques, les prix Nobel (autres que ceux de la Paix ou de la littérature), les GAFAM. Tous sont créés par l'Empire pour l'Empire. 
  • le dernier homme ou le wokisme: les avancées technologiques vont de pair avec l'évolution de la vision de l'homme et de sa place dans le monde. Non seulement, l'humain n'apparaît dès lors plus au centre de l'univers, mais en plus l'homme mâle n'est plus non plus au centre de son univers. L'évolution technologique numérique a apporté avec elle l'impensable: "tous les humains sont égaux en droit", autrement dit l'homme mâle doit céder du pouvoir non seulement à la femme, mais aussi à l'enfant. Dans les sociétés de l'Empire, les droits de ces derniers sont toujours plus développés et importants. Même les animaux, et bientôt les plantes (avec la sauvegarde de la bio-diversité et la lutte contre le bétonnage des terres) ont eux aussi plus en plus de droits. Or, que se passe-t-il dans une société, telle que celle développée dans les pays musulmans, où l'homme mâle a tout pouvoir, est au centre de tout (en politique, au sein du foyer, au travail, dans la rue...) ? Au regard de la nouvelle société occidentale ouverte sur l'individu et ses droits, ses besoins, ses attentes, les sociétés musulmanes (mais aussi juive, voire hindouiste ou bouddhiste) apparaissent archaïques, sous - développées, en retard. Aussi, les hommes mâles de ces pays, dans leur majorité, confrontés à ces nouvelles valeurs et à l'impossibilité toujours plus grande de sortir du cercle vicieux de la pauvreté, ne trouvent plus leurs marques, leurs places, se bloquent, s'opposent, luttent. Cela se traduit par une recrudescence des extrémismes ou des associations masculinistes (anti-féministes ou misogynes) sur le plan individuel, ou un recul des droits des femmes comme dans plusieurs pays du Maghreb actuellement, sur le plan politique. C'est aussi la source principale de la montée des pays arabes contre l'Empire, en particulier à travers les BRICS, au sein desquels on retrouve, rappelons-le, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, les Émirats Arabes Unis et l'Iran, des pays où il ne fait pas bon être né femme. Le changement imposé au monde par l'Empire (et les GAFAM) se trouve donc confronté à la réalité du terrain, à savoir qu'une bonne partie de la population mondiale n'est pas prête à sauter le pas et préfère le maintien de la Culture et des traditions ancestrales, mêmes si celles-ci vont à l'encontre des droits universels de l'humain et le bien être de la population.

Et le Cabo Verde dans tout ça?
Ah le Cabo Verde ! Petit pays, je t'aime beaucoup... Pour nous, c'est un fait certain. On l'aime beaucoup le Cabo Verde. Mais pour les USA, Israel, la Chine ou le Quatar, qu'en est-il ? 
Le Cabo Verde, c'est avec l'île Maurice, les deux pays les plus stables d'Afrique et où la démocratie à la mode impériale est la mieux établie. C'est d'ailleurs pourquoi non seulement l'ONU et ses filiales en prennent grand soin, à l'aide d'innombrables financements et aussi que les USA y ont installé une base militaire "privée". Quant à l'Europe, elle y est le premier investisseur, en particulier les anciens colonisateurs du Portugal, mais aussi l'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni. Lorsqu'on s'y intéresse de près, on est étonné de l'intérêt qui porte Israël. Il y a quelques semaines en arrière on a cependant pu comprendre pourquoi. (web). Mais l'un des pays les plus actifs au Cabo Verde actuellement, c'est la Chine. En fait, en 1975, le Cabo Verde a été libéré par les communistes du PAIGC. Donc, il y a un passif naturel concernant l'aide chinoise dans l'archipel. La Chine a financé par exemple la construction du Parlement cabo-verdien. Il y a quelques années était inauguré le campus de l'université publique cabo-verdienne, l'UniCV, à Praia et en ce moment, la Chine finance la construction d'une maternité toujours à Praia. Le Gouvernement d'Ulisses Correia e Silva soigne le grand ami chinois. En fait, on aime bien comparé le Cabo Verde à la Genève d'Ancien Régime. De l'Indépendance de 1536 à l'annexion napoléonienne de 1798, la cité de Calvin a toujours été en équilibre entre plusieurs les envies de ses grands voisins: le duché de Savoie, le royaume de France, les combourgeois bernois. Tous la convoitaient et pourtant jusqu'à l'arrivée des troupes napoléoniennes, Genève a toujours su préserver son indépendance. Comment y est-elle parvenue ? Tout simplement, par un jeu diplomatique constant qui consistait à complaire à chacun sans ne jamais céder l'essentiel : sa liberté. Pour cela, il fallait que les dirigeants de la Cité connaissent parfaitement la géo-politique locale tout autant qu'internationale et joue de la rivalité entre puissants. Au XVIe siècle, par exemple, François Ier interdisaient aux Bernois de soumettre Genève qu'il convoitait pour lui-même, mais en contre-point, les Bernois, principaux mercenaires de ce même François Ier, empêchaient le roi de France d'envahir la ville du bout du lac sous peine de ne plus lui fournir de mercenaires. L'équilibre était très fragile, car les Bernois avaient besoin de l'argent que rapportaient les mercenaires levés par le roi. Le Cabo Verde fait de même, qu'il risque d'être annexé, mais dans le jeu diplomatique Empire vs BRICS. Le Gouvernement tente de concilier (et jusqu'ici avec succès) la chèvre et le chou. Il accorde des privilèges incroyables aux USA avec la base militaire, d'un côté, mais caresse du poil la bourse des investisseurs chinois de l'autre, allant jusqu'à envoyé l'un des meilleurs ministres du Gouvernement comme ambassadeur en Chine.
Cependant, si une guerre éclate, de quel côté se penchera finalement le Gouvernement ? Et pour quelles raisons ? La guerre d'Indépendance de 1975 a montré qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. Le Cabo Verde est un petit pays, certes. Son armée est très en retard sur le plan technologique, certes. Sa population est peu nombreuse et pauvre, certes. Mais cela ne l'a pas empêché de vaincre les colonisateurs portugais. En fait, à moins d'anéantir physiquement un pays et sa population, toute tentative de colonisation d'un pays par un autre est voué à l'échec sur le moyen ou le long terme. C'est ce que nous montre l'Histoire, en tout cas depuis le XXe siècle. Les colonisateurs ont tous été rejetés. La France a lutté inutilement en Indochine ou en Algérie dans des guerres parmi les plus sales de l'Histoire. Celle du Cameroun a été passée sous silence, mais ressortira en force d'ici la fin du siècle quand les historien(ne)s africain(e)s décideront enfin d'écrire leur propre version de leur Histoire ou de l'Histoire mondiale. Les USA ont mangé la poussière au Vietnam et en Afghanistan. Ils sont en train de la manger en Irak en ce moment. Les Russes n'ont pas fait mieux en Afghanistan ni même en Tchétchénie. Quant à la Chine de Xi JInping, elle a perpétré un génocide contre sa population Ouïghours, qui prendra certes une ou deux générations pour lui revenir tel un boomerang dans les dents, mais dont elle devra un jour ou l'autre payer le prix. Enfin, l'Israel de Netanyahou joue avec le feu en rasant la Palestine et laissant ses colons envahir la Cisjordanie. Son attitude irresponsable et injustifiée (les otages ne sont pas une excuse suffisante pour tuer 20 ou 30'000 civils, exécuter des dizaines de journalistes, raser des villes et des villages) ne fait qu'accroître le sentiment de haine des peuples musulmans et augmenter l'antisémitisme mondial, ce qui aura pour conséquence plus de terrorisme antisémite, voire le déclenchement d'une guerre générale au Moyen Orient.

Conclusion
On ignore s'il y aura ou non une guerre généralisée ces prochaines années. Ce qu'il y a de sûr en revanche, c'est qu'une telle guerre ne sert que les fabricants d'armes et quelques investisseurs peu scrupuleux (encore des hommes mâles). Le Cabo Verde évitera peut-être un conflit sur son sol, mais la population sera directement atteinte par le manque de nourriture et connaîtra de nouveau la famine, telle celle des années 1940, car l'approvisionnement extérieur ne sera plus assuré, déjà qu'aujourd'hui il est bancal.
La meilleure conclusion que nous ayons trouvé est de Michel Serres qui a connu la guerre, la vraie, lui, tout autant que son père et son grand-père. Il écrit en conclusion de son ouvrage pamphlétaire C'était mieux avant ! :

"Chères Petites Poucettes, chers Petits Poucets, ne le dites pas à vos vieux dont je suis, c'est tellement mieux aujourd'hui: la paix, la longévité, la paix, les antalgiques, la paix, la Sécu, la paix, l'alimentation surveillée, la paix, l'hygiène et les soins palliatifs, la paix, ni service militaire ni peine de mort, la paix, le contrat naturel, la paix, les voyages, la paix, le travail allégé, la paix, les communications partagées, la paix, le gonflement vieilli bouffi des institutions dinosaures...
... face à toi, ma Poucette si petite, si légère, si douce que je te vois parfois, comme un oiseau, un souffle spirituel. Ah ! si Grand-Papa Ronchon pouvait te foutre la paix..."
(Paris: Le Pommier, 2017, p., 94-95)

Christophe Chazalon
Genève, le 09/02/2024

Fête du Roi Momo: Suisse - Cabo Verde (2024)


En ce jour de fête, quoi de plus agréable qu'une musique de Carnaval pour redonner du baume au coeur, sans oublier que le Carnaval, c'est aussi une histoire de politique comme le montrent I SKARBONARI, nos Suisses italiens de Neuchâtel, avec leur Carnevale !

Mais dans notre coeur, reste toujours le Cabo Verde et la musique envoûtante du "Sabura sem frontera" de la zone de Cruzeiros do Norte de Mindelo, qui jamais ne pourra s'éteindre !

"... Nô fazêl bnit, cada um é d'se manêra
Nôs sabura ca tem
No ca tem frontêra
Na terra o na mar, ca tem parada
Na terra o na mar, ê tud ê bada
Na terra o na mar, ca tem parada
Na terra o na mar, ê tud ê bada
Ê tud ê bada, ê tud ê bada
Na terra o na mar, ca tem parada
Ê tud ê bada, ê tud ê bada
Na terra o na mar, ca tem parada !..."

"sabura" = "moment ou activité qui donne du plaisir ou apporte de la joie"



Christophe Chazalon
Genève, le 13/02/2024


Cabo Verde ou le Petit Pays exemplaire (2024)

Il n'est pas coutume dans nos post it de faire l'éloge du gouvernement cabo-verdien. Ce serait même l'inverse, pour les quelques lectrices et lecteurs qui auraient l'habitude de nous lire. Mais la situation géo-politique mondiale actuelle est tellement le fruit de la stupidité humaine que le "petit" Cabo Verde se détache toujours plus comme étant un pays de tolérance et d'intelligence. Un modèle à suivre, non pas parce que les classements le prouvent (web), mais parce que, au fil du temps, et tout particulièrement ces derniers mois, le pays fait montre d'une exemplarité rarement vue en matière de relations internationales.

À quand la condamnation ferme des salopards de l'Histoire?
Mais avant de décrire en quoi le Cabo Verde est exemplaire, commençons par le début et nommons et dénonçons clairement des exemples de la gangrène pestilentielle de certains soit disant "grands" de ce monde. Pas de faux semblants ici. Pas de langue de bois. Un langage cru, peu châtié certes, mais direct et franc. Osons appeler un chat un chat.
Parmi les pires salopards de l'Histoire actuels, on trouve Benyamin Netanyahou. Et voilà que les imbéciles locaux et internationaux nous traitent d'antisémites. L'inculture crasse qui mélange tout et utilisent des mots dont elle n'a même pas un semblant de compréhension fait son apparition, nourrie à l'abrutissement des X-Twitter, Facebooboo et Cie.
Non! Nous ne sommes pas et nous ne seront jamais antisémite, pas plus qu'anti-mulsulmans, anti-zen, anti-satanistes, anti- ce que vous voudrez. Le racisme et l'idiotie grandissante des "sans cerveau" ne sont pas de notre goût, tout au contraire. Pour nous, la règle est très simple: chacun est libre de choisir sa confession et personne ne peut (ni ne doit) l'empêcher. Mais cela à un contre-poids de taille: personne ne peut obliger quelqu'un à suivre une religion quelle qu'elle soit. Pour faire plus simple: "Tu as ta religion, très bien, mais c'est la tienne!". Le choix d'une confession religieuse est un choix personnel, privé et intime. Donc, pour répondre à l'antisémitisme supposé et invoqué précédemment, la réponse est simple: Netanyahou peut suivre la religion qu'il veut, être de confession juive, musulmane, bouddhiste, shintoïste, zen, animiste, sataniste, voire être agnostique ou même athée, on s'en contre-fiche. C'est sa vie. Ca le regarde.
Pour le reste, et toujours dans le sens d'éclaircir la vision ridicule des blablateurs détracteurs, Benyamin Netanyahou n'est pas le Premier Ministre des juifs, qui défend les juifs contre les terroristes musulmans (car c'est bien de cela qu'il s'agit en fait dans la pensée des communs idiots et pseudos-savants adeptes de X-Twitter et Facebooboo), mais il est le Premier Ministre d'Israël (abusivement surnommé "L'État hébreux"), soit celui des Israélien(ne)s et des habitants d'Israël qui aujourd'hui s'élève à 9'529'952 personnes au recensement 2022. (web) D'après les statistiques dites "officielles" colportées dans certains médias, cela voudrait dire que (web):
  • 7'106'000 personnes sont dites juives (73.6%)
  • 2'037'000 sont dites arabes (21.1%)
  • 513'000 sont définies comme "autres" (5,3%)
On peut résumer ces chiffres en disant que plus d'un quart de la population d'Israël n'est pas considéré de confession juive.

Notons que "cela voudrait dire", parce que cette terminologie est en fait absurde. En effet, qu'entendent ces médias en disant qu'une personne "est dite arabe" par exemple ou "juive"?
En 2019, Pascale Zonszain publiait un article intitulé "Les Chrétiens en Israël" (Pardès, n° 64-65 (2019), p. 253-257  (web)), dans lequel on pouvait lire ceci:

"Fin 2019, Israël compte 177'000 Chrétiens, soit environ 2 % de sa population totale. Parmi eux, 77,5 % sont des Arabes chrétiens qui représentent 7,2 % de l’ensemble de la population arabe d’Israël. 22,5 % des Chrétiens israéliens ne sont pas arabes – soit environ 39 200 personnes. Il s’agit essentiellement de chrétiens ayant immigré en Israël avec un conjoint juif ou nés en Israël, en vertu des dispositions de la Loi du Retour, depuis les années 1990 et aussi des Araméens, chrétiens maronites, qui bénéficient d’une définition ethnique spécifique pour l’état civil. On compte environ 70 000 foyers ayant un chef de famille chrétien, soit 2,8 % de la moyenne nationale. Parmi eux, 40 000 foyers arabes."

On en perdrait son Chinois. Des "arabes chrétiens" et des "Chrétiens israéliens" qui "ne sont pas arabes". Alors qu'en disent les idiots toujours prêt à hurler "Bouhhh l'antisémite"? Savent-ils de quoi ils parlent? On peut aisément assurer que non. On ne leur reproche pas cependant de s'exprimer, mais couper court au débat, voire de l'empêcher en prenant la parole à tout propros sans fondement ni réflexion. Un parasitage largement amplifié depuis l'avènement des réseaux a-sociaux.
Ce qui importe au final, ici, c'est que Benyamin Netanyahou est le Premier Ministre de l'état d'Israël, donc 25% de non juifs. Donc, il ne parle pas ou ne doit pas parler uniquement au nom des juifs.
Plus encore, que veut dire précisément, dans ces statistiques, "être juif"? Cela veut dire  officiellement que l'on est de confession juive, donc que l'on adhère à la religion juive. Soit! Mais il y a juif et juif, comprendre par là qu'il y a:

  • les orthodoxes juifs (souvent racistes, xénophobes, ultra-pratiquants, colonisateurs des terres palestiniennes, etc.),
  • les juifs pratiquants (qui suivent les célébrations et les règles de la religion hébraïque avec une certaine assiduité)
  • les juifs qui sont juste juifs, mais non-pratiquants. C'est la même chose pour les catholiques romains ou les musulmans sunnites. En 2011, en France, par exemple, moins de la moitié des musulmans de France se déclaraient "croyants" et "pratiquants". Pour les amoureux des chiffres cela peut se traduire par: "seulement 41% des sondés se disent "croyants et pratiquants". 34% des autres se disent seulement "croyants", 22% "d'origine musulmane" et 3% "sans religion." (web)
Donc Netanyahou est peut-être le Premier Ministre d'un grand nombre de juifs, mais ceux-ci sont en fait peu ou pas pratiquants. Ainsi, en 2022, les ultra-orthodoxes en Israël représentaient seulement 13,5% de la population du pays. (web) Or, c'est pour eux que la guerre fait rage en Palestine en ce moment, car Netanyahou a besoin de leur soutien pour maintenir sa place à la tête du pouvoir.

Revenons maintenant sur les faits de cette dernière guerre en Palestine dont on peut résumer les débuts comme suit: (web)

  • 07/10/2023: Attaque du Hamas à la veille de la Sim'hat Torah, la fête de la Torah célébrée par les "Israéliens juifs religieux". Plus de 5'000 roquettes sont tirées par le Hamas sur le territoire israélien. L'attaque fait plus de 1'200 morts et 240 otages sont pris et emmenés de force dans la bande de Gaza. Un gouvernement de crise présidé par Netanyahou est mis en place et offre une riposte immédiate avec des bombardements massifs. Pourtant, tout cela aurait pu être éviter, car les services secrets israéliens et Benyamin Netanyahou avaient été prévenus par le Gouvernement égyptien de l'attaque imminente du Hamas, mais ils ont préféré laisser les choses se faire (voir notre précédent post it sur cette guerre).
  • 09/10/2023: 300'000 réservistes israéliens sont mobilisées et 6'000 bombes sont larguées sur Gaza les six premiers jours, soit "plus que les États-Unis en un an en Afghanistant", selon The Guardian. (web)
  • 21/10/2023: entrée des premiers convois humanitaires dans la bande de Gaza.
  • 27/10/2023: invasion terrestre israélienne avec intensification des bombardements.
  • 01/11/2023: raid sanglant de l'armée israélienne dans... le camp de réfugié de Jenine! L'armée israélienne montre alors clairement qu'elle ne respectera plus rien, pas même les hôpitaux ou les cimetières musulmans, et ce, à l'encontre de toutes les Conventions de Genève qui visent essentiellement à protéger les populations civiles en temps de guerre! (web)
  • Etc.
Inutile de résumer plus. L'essentiel est là, dans ces chiffres ci-dessous:

  • 22/01/2024: plus de 1'140 personnes, en majorité des civils, ont été tués dans l'attaque du Hamas du 07 octobre 2023, selon les chiffres israéliens. (web)
  • 29/02/2024: le Pentagone estime à 30'000 morts dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, dont "plus de 25'000 femmes et enfants palestiniens".  (web)

Alors pourquoi traite-t-on ici de salopard de l'Histoire Benyamin Netanyahou? Non pas parce qu'on serait antisémite, n'en déplaise aux imbéciles. Mais parce que la guerre menée par Netanyahou est un MASSACRE VOLONTAIRE de la population palestinienne, en particulier les innocents.
Pour les pro-sémite et les ultra-orthodoxes juifs, "Le Hamas a commencé, c'est sa faute, blablabla..." Une vision digne du cours d'école à la récréée. Or, pour ce genre de pensée, il existe une loi très claire et très stricte: la LOI DU TALION, ou le fameux "oeil pour oeil, dent pour dent", cher aux cultures ancestrales, mais aujourd'hui systématiquement rejetée par la quasi totalité des Justices du globe.
Or là, les pro-juifs revendiquent à corps et à cri la mort de 1'400 personnes "israéliennes" qui mérite donc vengeance, car c'est ça la loi du talion, la vengeance. Tu m'as fait mal, alors je te le rends. Logiquement, les forces israéliennes devraient donc tuer 1'400 palestinien pour se venger. Mais non! Cela ne leur suffit pas, il en faut plus, à vrai dire l'armée israélienne et leur chef Netanyahou n'ont aucune limite. Leur but non avoué: exterminer les Palestiniens. Les chiffres sont on ne peut plus clair. À ce jour, l'armée israélienne a tué plus de 30'000 morts, dont 25'000 femmes est enfants. Elle dit qu'elle veut anéantir les terroristes du Hamas, mais en fait elle extermine surtout la population civile. Et donc, le compte n'y est pas. La vengeance de Netanyahou est plus de 20 fois supérieure en morts que le massacre perpétré par les terroristes du Hamas. On peut dire ce que l'on veut, mais ce niveau de meurtres volontaires est un génocide pur et simple, perpétré méthodiquement avec la plus grande lâcheté et la plus grande hypocrisie par un homme de pouvoir au pouvoir qui fait tout pour ne pas aller en prison. Car c'est là le côté le plus cynique de cette histoire: Netanyahou fait la guerre à Israël non pas pour venger le "peuple juif" comme il le prétend, mais simplement pour sauver sa peau et ne pas aller en prison. Une ordure sans nom donc... sans foi ni loi.
Alors oui, il y a des romancières essayistes à deux sous (ultra-sémite pour le coup), Liliane Messika pour ne pas la citer, pour assurer que c'est tout à fait normal, que le Hamas a commencé et que ce sont eux les méchants et le peuple d'Israël est la seule et véritable victime, et que, je cite tellement ses propos critiquant les prises de position de l'écrivain Tahar Ben Jelloun sont d'une stupidité sans nom: "Vous parlez au Premier ministre d'un État dont l'armée est jugée la plus morale du monde par un des plus éminents spécialistes mondiaux des conflits armés, le colonel Richard Kemp: « L'armée de défense israélienne a fait plus pour respecter les droits des civils qu'aucune armée dans toute l'histoire de la guerre. »"  (web) On croirait rêver.

  • Bombarder à plusieurs reprises, dans une même journée, des hôpitaux, c'est un respect des droits civils? (web)
  • Bombarder systématiquement des camps de réfugiés créés pour accueillir et protéger la population civile le temps du conflit, c'est un respect des droits civils? (web)
  • Profanez pas moins de 16 cimetières, en les retournant au bulldozer et en détérant les corps dès lors laissés à l'air libre, c'est un respect des droits civils?  (web)
  • Détruire systématique les immeubles et autres habitations de la bande de Gaza, c'est un respect des droits civils?  (web)
  • Tuer des journalistes en masse pour qu'ils ne puissent pas transmettre au reste du monde les exactions iniques et nauséeuses de l'armée israélienne ("72 des 99 journalistes et employés des médias tués dans le monde en 2023 sont morts "dans des attaques israéliennes sur Gaza"), c'est un respect des droit civils?  (web)
  • Bombarder la population palestinienne durant une distribution d'aide alimentaire ce jeudi et tués plus de 110 personne, c'est un respect des droits civils?  (web)
Netanyahou et l'armée israélienne bafoue TOUTES les Conventions de Genève, systématiquement, profitant de l'impunité garantie par le véto américain au Conseil de sécurité de l'ONU. Veto qui lui est accordé par Joe Biden pour garantir les votes des juifs américains aux prochaines élections présidentielles de novembre 2024. Ni plus ni moins.
Alors oui, le Hamas a agit de manière horrible (et purement terroriste) et doit être dénoncé et puni pour cela. Mais l'armée israélienne, en représailles et en ce moment même, fait pire car elle ne vise pas la terreur, mais l'anihilation d'un peuple, en tuant systématiquement non les soldats armés, les terroristes du Hamas, mais les femmes et les enfants.
Pire: elle attaque les camps de réfugiés ou les hôpitaux, massacres la population civile à tour de bras, détruit les habitations sans discernement, retourne les cimetières musulmans au bulldozer, le tout sans que les pays de l'Empire ne lèvent le petit doigt en signe de protestation (si ce n'est des bouuhhh, c'est pas bien!), les États-Unis de Biden en tête, et ce, pour des raisons mercantiles de super business de trafics d'arme. Il n'y a aucune raison que la guerre de Netanyahou soit soutenue si ce n'est l'argent. Israël ne possède pas de pétrole ni de gaz, pas de matières premières ou rares. 
Or, cette guerre risque de plonger le monde entier dans une guerre plus grande encore, en particulier si l'Iran entre en matière. Car les BRICS, que l'Iran intègre en cette année 2024, sont les seuls à ce jour à avoir pris en considération la situation de la population palestinienne. L'Afrique du Sud a dénoncé Netanyahou devant la Cour de justice internationale pour génocide (web) et le président brésilien Lula accuse à son tour Israël de perpétrer un génocide.  (web) Le discours de l'Empire qui protège Israël depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ne fait plus l'unanimité. Sa narration de l'Histoire se trouve confronté à une autre réalité, celle des pays émergents dont une partie a été colonisé par les pays de l'Empire.
Si on ajoute à cela, la guerre entre l'Urkaine et la Russie, voire celle à venir entre la Corée du Nord et la Corée du Sud ou entre la Chine et Taïwan, on voit bien que pour les "grands de ce monde", les populations ne sont que statistiques économiques poussées en faveur d'une croissance du PIB ou que "chair à canon". Preuve en est les larmes de crocodiles du dictateur coréen qui pleure théâtralement devant les caméras pour que les femmes coréennes fassent plus d'enfants qui, une fois grands, pourront être envoyés au casse-pipe depuis le bunker luxueux du petit chef mégalomane, incapable de sauver le pays de la faillite. (web) Il faut dire que le Petrus et le caviar, ça coûte cher!
Quoi qu'il en soit, cette vision de Netanyahou et sa politique de maintien au pouvoir à n'importe quel prix est encore loin de la réalité. Par ailleurs, elle pourrait également s'appliquer à Vladimir Poutine, mais pour d'autres raisons. Le multi-milliardaire au pouvoir tue en effet ses opposants à la vitesse grand V tout autant que ses "amis" d'hier devenus gênant pour ses GRANDS PROJETS de nouvel empire soviétique. (web) Il est tellement adorateur de l'URSS de Staline-Lénine qu'il est prêt à engager le monde dans une guerre nucléaire ou du moins mondiale, indifférent aux conséquences directes ou indirectes sur les populations du globe. Seule son envie de grandeur prime. Or, avec 10 millions de dollars, n'importe quel être humain peut vivre sans soucis. Avec 100 millions, ce même être humain ne sait déjà plus que faire de son argent. Avec 1'000 millions, il peut se contenter de rêver de grandeur sans rien faire que spéculer et regarder combien de zéros sur son compte il a en plus à la fin de l'année. Avec 10'000 millions, il possède plus que ne dispose la moitié des gouvernements de la planète pour gérer et développer leur pays en une année (Pour rappel, le budget du Cabo Verde en 2024 est de 844 millions de dollars!). Avec 100'000 millions, il n'a plus rien à attendre de rien et peut tout acheter. Reste la guerre pour faire mumuse parce que ça, ça ne lui coûte rien, mais en plus cela lui donne l'impression d'être quelqu'un d'important, de "grand", un "homme de l'Histoire avec un grand H". Or, il est dit que Poutine pourrait être l'homme le plus riche du monde. (web) Certains estiment sa fortune plus importante encore que celle du plus riche des hommes de l'Empire, bien sûr une richesse volée au peuple russe, mais peu importe. Aussi, avec une telle richesse qu'attendre de la vie? Rien. Blasé, calfeutré en pur paranoïa entre bunker et train blindé, Poutine n'hésite pas à tout détruire juste par jeu, par ennui, par bêtise. Pourtant , avec cet argent, il y aurait tant de choses à faire de positives, d'utiles, de créatives pour les Russes tout autant que pour le reste des populations du globe. 

Le Cabo Verde un pays Petit par la taille Grand par la sagesse?
On l'a déjà écrit quelque part: pour nous, le Cabo Verde c'est un peu la Suisse de l'Afrique. Il  ne lui reste plus qu'à quitter cette vilaine politique partisane (PAICV - MpD) d'un ridicule obsolète pour entrer dans l'ère du fédéralisme, et là, oui, là, on aurait un pays pivot, central dans le devenir du continent africain. Mais c'est là une autre histoire.
Ce qui nous a pousser à écrire ce post it, c'est que depuis 2010, on suit les va-et-vient du jeu diplomatique pratiqué par les politiciens successivement au pouvoir dans l'archipel. On a beaucoup, beaucoup critiqué la liaison malsaine entre le Cabo Verde et la Chine, non pas parce que la Chine est persona non grata, mais parce que la politique de Xi Jinping n'est pas bonne pour le Cabo Verde. Ce n'est pas une relation win - win.
Cependant, le Gouvernement actuel, il est vrai, joue merveilleusement diplomatiquement et ce qui nous plaît de plus en plus, c'est qu'il ne rejette personne. On était fâché de sa position sur le vote contre Israël, car les actes de Netanyahou doivent être arrêtés au plus vite. Mais aujourd'hui même, à 15h50, Inforpress publiait un article sur l'annonce du Royaume Unis (pays phare de l'Empire et 6e puissance économique mondiale) qui veut, entre autre, faciliter les visas pour les Cabo-verdien(ne)s avec la mise en place d'un consulat à Boa Vista  (web), et à 16h52, un autre article intitulé "Cavo Verde e Irão podem cooperar nos diversos ramos da tecnologia - embaixador", à travers lequel l'ambassadeur d'Iran au Cabo Verde exprimait la volonté de son pays de renforcer la coopération avec l'archipel dans les domaines académiques et technologiques. (web) Ceci alors, qu'à peine quelques heures avant, Poutine blablatait encore et toujours: “O Ocidente provocou um conflito na Ucrânia, no Médio Oriente e noutras regiões do mundo e continua a mentir”. (web) Sauf erreur de notre part, c'est bien la Russie qui a enclenché la guerre en Ukraine en envahissant militairement l'Ouest du pays en fin février 2022 et en annexant la Crimée sur des bases historiques falacieuses, non?

Conclusion
Nous n'aimons pas les régimes autoritaires ni les autocraties, pas plus que les racistes et les ultras de tout bord. Cependant, ils existent et même, aussi malheureux que cela puisse être, ils ont le droit d'exister, limiter seulement dans leur actes concrets (violences verbales ou physiques). Les extrêmes politiques (de droite comme de gauche) ont aujourd'hui le vent en poupe, l'argent des autocrates aidant il est vrai. Les démocraties sont donc en péril. Leur résilience vacille. C'est vrai! Mais les extrêmes sont et doivent avant tout être perçus comme un signal, un signal que quelque chose ne fonctionne pas. Or, au lieu d'essayer de trouver et de répondre à ce qui ne va pas, au problème dûment signalé, la quasi totalité des politiciens au pouvoir aujourd'hui nient ce fait. Ils ne font que dénoncer, vilipender, pousser à la haine des extrêmes. Ils en oublient la diplomatie. Ils en oublient que même les extrêmes peuvent avoir des choses à dire, pas forcément agréables ni favorables à la démocratie, mais ils ont le droit de parler (dans certaines limites très claires imposées par la loi, en tout cas en France et dans nombre de pays de l'Empire). Il en va de même sur le plan international. L'Iran est un pays autoritaire, mais c'est aussi, tout à la fois, un pays à la culture fascinante et la 11e puissance économique mondiale! Le gouvernement en place (tout comme les précédents) y est certes des moins plaisants, trop barbu et autoritaire aussi bien pour sa population (en particulier les femmes) que pour les pays démocratiques. Cependant, il vaut mieux garder le contact, développer des liens favorables au développement mutuel et ne pas rejeter systématiquement les pays "différents" (comprendre hors Empire et son emprise), car si on les repoussent de la discussion, ils n'ont aucune raison de vouloir s'intégrer et évoluer vers des règles plus communes. Ils finissent par s'isoler et fomentent des guerres pour dire "on existe!" Or, l'Empire veut imposer sa vision, unique et certes généreuses puisque "démocratique", mais l'Empire refuse de laissé de la place à d'autres mode de pensée. Il fait la sourde oreille volontairement, car il est le plus fort. Ainsi l'Empire rejeté la Russie (du moins c'est ainsi que l'a perçu Poutine, même si nous, nous ignorons à quel moment et suivant quel incident cela est arrivé). Il en est de même pour la Chine, voire l'ensemble des BRICS. Plus l'Empire (donc les pays démocratiques) voudront maintenir leur hégémonie sur la gestion du monde, plus la réponse des BRICS va devenir violente et conflictuelle. C'est une évidence, malgré tout, elle ne semble pas être comprise par les "grands de ce monde" et les diplomates qui pourtant doivent connaître l'importance du lâcher prise, du faire un geste, même minime, car ce geste peut avoir son importance. 
Pour rappel:

  • En 2024, les 10 premières puissances économiques mondiales (dans l'ordre décroissant, Empire: USA (01), Allemagne (03), Japon (04), Royaume-Unis (06), France (07), Italie (08), Canada (10) / BRICS: Chine (02), Inde (05), Brésil (09)) gère 67% du PIB mondial. (web)
  • En 2024, les 20 premières puissances économiques mondiales gèrent 80% de cette richesse. Donc les 20% restants (des miettes) sont réparties entre les 173 autres pays.
  • En 2024, "les 1% les plus riches de la planète possèdent 43% de la richesse mondiale". (web)
  • Et en 2015 déjà, les 80 personnes les plus riches du monde détenaient autant que... 3.5 milliards d'individus!  (web)

Est-ce normal? Clairement NON!
Le continent africain n'est pourtant pas en reste car "l'Afrique domine le classement des vingt pays à la croissance économique la plus forte au monde en 2024, selon un rapport macroéconomique de la Banque africaine de développement. [...] Les onze premiers pays africains, qui devraient connaître de solides performances économiques en 2024, sont le Niger (11,2 %), le Sénégal (8,2 %), la Libye (7,9 %), le Rwanda (7,2 %), la Côte d’Ivoire (6,8 %), l’Éthiopie (6,7 %), le Bénin (6,4 %), Djibouti (6,2 %), la Tanzanie (6,1 %), le Togo (6 %), et l’Ouganda (6 %)." (web)

Quoi qu'il en soit, le Cabo Verde, Petit pays, a certes besoin de tous les appuis possibles pour survivre et prospérer, mais il fait actuellement aussi le pari de la discussion, de l'écoute de l'autre, de la tolérance. C'est du moins ainsi que nous percevons les relations de plus en plus nombreuses et ouvertes avec les pays tiers, tous les pays. Si c'est le cas, alors le Gouvernement fait, selon nous, le bon choix. Ne pas mépriser l'autre ni le rejeter parce qu'il est différent, pense différemment, vit différemment. Ne pas l'ignorer parce qu'on a plus à gagner en soutenant un autre plus puissant, mais au contraire accepter d'établir des relations avec tout le monde (dans les limites d'un raisonnable sans violence), afin que chacun puisse avancer, évoluer à son rythme selon ses besoins ou ses impératifs. C'est à notre avis la voie à suivre.
L'hégémonie de quelques uns doit dorénavant appartenir au passé. Tout le monde à le droit d'être à la table: les plus petits comme les plus grands, les plus pauvres comme les plus riches, les plus ouverts comme les plus conservateurs.
En ce sens, il devient impératif de réformer les organisations internationales, dont l'ONU. Il faut mettre fin au droit de veto des USA (= Empire), Chine (= BRICS), Russie (BRICS), France (Empire) ou Grande Bretagne (Empire), et redistribuer les sièges en fonction des continents. Chaque pays, à tour de rôle, doit avoir le droit non seulement de siéger aux différents Conseil (sécurité, droits de l'Homme, économique et social, de tutelle, etc.) en tenant compte, bien entendu, non seulement d'un équilibre géographique, mais aussi politique. Si ne siégeaient que des pays autoritaires au Conseil des droits de l'Homme, pas sûr que cela soit profitable aux populations du globe. La quête doit être celle de l'équilibre tout autant que celle du partage. Il y aura toujours des pays plus riches que les autres, plus avancés que les autres, plus puissants que les autres et cela ne pose pas de problèmes. Mais ces pays doivent laisser un espace suffisant pour les autres, pour que ces autres puissent s'exprimer librement et puissent être écoutés et entendus. Ce qu'ils ont à dire ou à proposer n'a pas de raison d'être moins intéressants que ce que disent les plus grands.
C'est donc ensemble que le monde peut aller de l'avant.
Dans le cas contraire, ce sera soit l'extinction soit le retour au Moyen Âge! Les milliardaires auront beau se dire qu'ils ne risquent rien, qu'ils pourront vivre confortablement protégés derrière des murs et des caméras de vidéos-surveillances. Ils rêvent. Les crèves la faim (anciennement appelés les "va-nu-pied"  viendront toujours leur rappeler ce que vouloir vivre veut dire. Louis XVI et les siens en ont fait l'amère expérience. Heureusement, cependant car ce fut... pour le plus grand bien de l'Humanité!

Christophe Chazalon
Genève, le 29/02/2024

ARTILETRA... le retour enfin ! (2024)

Dans la vie, il y a ceux qui détruisent, tuent, massacrent par bêtise, par égoïsme, par cruauté pure ou pire, pour l'argent, une accumulation de zéros irréels qu ne servent au final pas à grand chose.
Mais il y a aussi ceux qui créent, transmettent, donnent sans compter, portés par un besoin puissant de partager, d'échanger, de vivre ensemble. C'est le cas de Larissa Rodrigues, directrice de la revue culturelle cabo-verdienne Artiletra, fondée en 1991. Une revue incontournable, majeure, aussi essentielle à la culture de l'archipel que le fut Claridade en son temps, mais qui avait cessé de paraître depuis quelques années.
Or, dernièrement, notre site Lirecapvert.org n'était plus accessible pour deux raisons essentielles: d'une part, nous manquons cruellement de temps et Lirecapvert.org est un projet chronophage s'il en est. Il nous a donc fallu faire des choix afin de ne pas prendre le risque d'atteindre la destination finale et peu enviable du "burn out". D'autre part, nous souhaitions rafraîchir le site en le transférant sur HEURIST. Mais là encore, le projet, après analyse et plusieurs essais, s'avère très complexe et encore plus chronophage.
Alors pourquoi revenir sur notre décision? Pour la simple et excellente raison que le 15 avril 2024, Inforpress annonçait le retour de la parution d'Artiletra.  (web) L'événement est tellement réjouissant et important pour toutes les Cabo-verdiennes et tous les Cabo-verdiens, qu'il fallait en propager la nouvelle sans attendre.
Car celle-ci dépasse le simple anniversaire de la revue (33e année). Larissa Rodrigues annonce, en effet, que vont paraître, non seulement, pas moins de 5 numéros thématiques, mais également divers livres.
Quand on sait que l'entreprise est privée, donc financée essentiellement sur des fonds propres, on comprend la difficulté que peut rencontrer un tel projet pour aboutir et être diffusé. Il serait d'ailleurs peut-être avisé et intelligent de la part du Gouvernement MpD d'Ulisses Correia e Silva, et plus encore du Ministre de la Culture et de la Mer, Abraão Vicente, de diminuer un peu les financements aux grandes messes jet set m'a-tu-vu, telle la Conferência internacional sobre liberdade, democracia e boa governança tenue à Sal, début avril, qui a coûté pas moins de 1.36 millions d'euros, juste pour réunir quelques politiques et riches entrepreneurs, en oubliant la population locale au passage (web), en diminuer, donc, le financement pour utiliser l'argent public utilement en soutenant généreusement des projets culturels d'envergure, concrets, utiles et essentiels pour l'Histoire du pays, tel Artiletra. Qu'on s'entende bien, il ne s'agit pas de subventions à accorder en guise de moyen de censure comme c'est le cas pour les médias privés cabo-verdiens aujourd'hui (radio et presse papier). Non! Il s'agit de subventions à accorder à fonds perdus à des structures qui ont fait leurs preuves, qui sont porter à bout de bras par des personnes passionnées et raisonnées, et dont l'utilité publique est indéniable. Artiletra en fait partie et c'est le rôle du Gouvernement de soutenir à plein ce genre d'initiative plutôt que des grands raouts politico-financiers des élites dirigeantes totalement inutiles, où on blablate pour rien en mangeant des petits-fours et buvant du champagne, des événements au coût réel de très loin supérieur au retour sur investissement final, donc du gaspillage pur et simple de l'argent publique qui pourtant manque cruellement au Cabo Verde.

Quoi qu'il en soit, un grand bravo à Larissa Rodrigues! Ca fait chaud au coeur de savoir que la revue n'est pas éteinte et qu'elle renaît si brillamment de ses cendres. 
PARABENS ! Et... un grand merci, ainsi qu'à toutes celles et tous ceux qui participent à ce projet pour leur générosité, leur enthousiasme, leur énergie positive. De nos jours, c'est un bien des plus précieux. Nous, ça nous rebooste plus que tout pour ne pas laisser tomber non plus. Il faudra patienter un peu tout de même...
Pour le reste, on a vraiment hâte de découvrir ces nouveaux numéros et livres d'Artiletra !

Christophe Chazalon
Genève, le 16/04/2024

Cabo Verde: comment le Gouvernement peut-il être aussi ridicule? (2024)

Non, mais sincèrement, y en a marre! Oui, "ridicule" est bien le bon mot. Comment qualifier autrement l'attitude du Premier ministre Ulisses Correia e Silva et ses subordonnés cette semaine? À lire les médias en ligne, ils ont atteint le niveau de stupidité record qu'un exécutif dit "démocratique" pouvait atteindre. Le message véhiculé en ordre rangé: "ce n'est pas notre faute, c'est celle de l'opposition (comprendre le PAICV) du temps où elle était au pouvoir".
Retour sur 3 jours aberrants de petitesse gouvernementale.

Un ministre de l'Éducation à jeter à la poubelle!
Depuis au moins la fin de la pandémie de COVID-19, le ministre de l'Éducation, Amadeu Cruz, illustre parfaitement ce qu'un politicien d'un exécutif ne doit pas être: un sourd à vision unique. En effet, il apparaît manifeste que le corps professoral cabo-verdien n'en peut plus de sa politique absurde et bornée. Les jeunes diplômés soit ne sont pas nommés de manière concrète à un poste, soit ne sont pas payés depuis plusieurs mois et les revendications justifiées des professeur(e)s  en poste sont systématiquement ignorées ou alors entendues après de longue période de lutte, comme pour le cas du paiement par le Gouvernement des cotisations à l'INPS des enseignants. Florilège d'articles cabo-verdiens pour comprendre la situation actuelle:

  • Ailson Martins, "A educação em Cabo Verde não vai bem: SINDEP", expressodasilhas.cv, 07/05/2021, en ligne  (web)
  • Ailson Martins, "Sindicato nacional dos professores (SINDPROF) pretende levar Ministério da educação ao Tribunal", expressodasilhas.cv, 27/08/2021, en ligne  (web)
  • anonyme, "SINDPROF acusa Ministério da educação de obrigar os professores aprovados a participar num novo concurso", expressodasilhas.cv, 19/01/2022, en ligne  (web)
  • anonyme, "Concurso de recrutamento de professores passa a contemplar licenciados em Ciências da educação: ministro", anacao.cv, 19/01/2022, en ligne  (web)
  • anonyme, "Ministro da educação desdramatiza greve e manifestação de professores e pede calma", expressodasilhas.cv, 28/01/2022, en ligne  (web)
  • anonyme, "Greve dos professores: Governo pede razoabilidadae e compreensão", anacao.cv, 29/01/2022, en ligne  (web)
  • anonyme, "Greve dos professores suspensa mas manifestações continuam", anacao.cv 31/01/2022, en ligne  (web)
  • Lourdes Fortes, "SINDEP pondera greve nacional dos professores em Março", expressodasilhas.cv, 01/02/2022, en ligne  (web)
  • anonyme, "Professores manifestam-se contra "calotes" do Ministério da educação", anacao.cv, 01/02/2022, en ligne  (web)
  • anonyme, "Santo Antão: professores ameaçam bloquear notas se reinvindicações não forem atendidas", anacao.cv, 01/02/2022, en ligne  (web)
  • Ailson Martins, "Lista de requalificação de professores será publicada em menos de seis meses: Amadeu Cruz", expressodasilhas.cv, 18/02/2022, en ligne  (web)
  • Fretson Rocha, "Professores agendam greve e manifestação para 23 de Março", expressodasilhas.cv, 04/03/2022, en ligne  (web)
  • anonyme, "SINDEP promete greve contra falta de dignidade dos professores para 23 de Março", anacao.cv, 04/03/2022, en ligne  (web)
  • anonyme, "Professores em greve protestam hoje em todo o país", expressodasilhas.cv, 23/03/2022, en ligne  (web)
  • anonyme, "São Vicente: SINDEP anuncia nova greve de professores para 23 de Abril", anacao.cv, 23/03/2022, en ligne  (web)
  • Lourdes Fortes, "Professores em protesto prometem nova manifestação em Abril", expressodasilhas.cv, 23/03/2022, en ligne  (web)
  • Ailson Martins, "Manifestação dos professores adiada para Outubro", expressodasilhas.cv, 14/04/2022, en ligne  (web)
  • Sheilla Ribeiro, "Governo garante que pendências dos docentes têm sido solucionadas", expressodasilhas.cv, 10/05/2023, en ligne  (web)
  • Romice Monteiro, "9° ano de escolaridade: professores acusam Ministério de querer forçar passagem de alunos", anacao.cv, 23/07/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Governo esclarece que professores estão sem cobertura do INPS devido a constrangimentos da nova plataforma", expressodasilhas.cv, 05/08/2023, en ligne  (web)
  • Sheilla Ribeiro, "SINDPROF exige acção imediata do Ministro da educação (ME) para solucionar cobertura do INPS dos professores", expressodasilhas.cv, 08/08/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "INPS confirma que dificuldade no acesso àa prestações está relacionada com transição para modelo electrónico de submissão das folhas", expressodasilhas.cv, 11/08/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Frustração e desmotivação dos professores na origem do elevado número de pedidos de licença sem vencimento: SINDEP", expressodasilhas.cv, 15/08/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Classe docente: SINDEP preocupado com onda de pedidos de licença sem vencimento dos professores", anacao.cv, 16/08/2023, en ligne  (web)
  • Sheilla Ribeiro, "Ministro da educação (ME) encara com naturalidade pedidos de licença sem vencimento e anuncia contratação de 240 professores para suprir vagas", expressodasilhas.cv, 17/08/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Pedidos de licença sem vencimento dos professores: Ministro da educação alega questões de saúde e reagrupamento familiar", anacao.cv, 19/08/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "SINDPROF pede agilidade nas transferências e colocação de professores para garantir um ano lectivo sem pertubações", expressodasilhas.cv, 23/08/2023, en ligne  (web)
  • Sheila Ribeiro, "SINDPROF considera que reabilitação das escolas não é suficiente para um bom ano lectivo", expressodasilhas.cv, 01/09/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Questão do suicídio em crianças e adolescentes é muito preocupante: presidente do Instituto nacional de saúde pública (INSP)", expressodasilhas.cv, 13/09/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Arranque do ano letivo 2023-2024: Ministro da educação já se reuniu com todos os sindicatos dos professores de Cabo Verde", anacao.cv, 13/09/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "SINDPROF ultima preparativos para greve dos professores", anacao.cv, 02/10/2023, en ligne  (web)
  • Sheilla Ribeiro, "OE 2024 prevê eliminar todas as pendências da classe docente num investimento de mais de 100 mil contos", expressodasilhas.cv, 02/10/2023, en ligne  (web)
  • Nuno Andrade Ferreira, "Professores entre a descrença no sistema de avaliação e a espera pela resolução de pendentes", expressodasilhas.cv, 03/10/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Dia Mundial do professor: SINDPROF pede a professores para saírem às ruas no dia 14 para mostrar a força da classe", anacao.cv, 05/10/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Professores avançam com manifestação pacífica na quarta-feira em todo território nacional", expressodasilhas.cv, 15/10/2023, en ligne  (web)
  • Sheila Ribeiro, "Professores prometem resistir: se não surtir efeito, vamos para a greve e congelamento de notas", expressodasilhas.cv, 16/10/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "SIPROFIS e SINDPROF apelam à participação massiva dos professores na marcha pacífica de quarta-feira", expressodasilhas.cv, 17/10/2023, en ligne  (web)
  • Fretson Rocha, "Durante manifestação, professores ameaçam com greve e congelamento de notas", expressodasilhas.cv, 18/10/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Manifestação / Praia: professores prometem luta pelos seus direitos, de manifestação à greve até ao congelamento de notas", expressodasilhas.cv, 18/10/2023, en ligne  (web)
  • António Carlos Moreira, "A precarização e a desvalorização do trabalho docente: um breve olhar global e local", expressodasilhas.cv, 23/10/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Governo continua focado na reforma da educação e melhoria de qualidade de vida dos professores - MpD", expressodasilhas.cv, 27/10/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "PAICV exige 16% de aumento salarial para os professores", expressodasilhas.cv, 27/10/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "OE2024 contempla 100 mil contos para resolver as disfunções na carreira dos professorer", expressodasilhas.cv, 30/10/2023, en ligne  (web)
  • Sheilla Ribeiro, "Professores anunciam greve para 22 e 23 de Novembro", expressodasilhas.cv, 08/11/2023, en ligne  (web)
  • Sheilla Ribeiro, "SINDPROF denuncia que professores estõ a ser chamados a assinar contratos ilegais após aprovação em concurso público", expressodasilhas.cv, 09/11/2023, en ligne  (web)
  • Edisângela Tavares, "Governo reitera abertura para negociação diante do pré-aviso de greve dos professores", expressodasilhas.cv, 14/11/2023, en ligne  (web)
  • Sheilla Ribeiro, "Professores ameaçam greve por tempo indeterminado após impasse na negociações com o Governo", expressodasilhas.cv, 17/11/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Professores rejeitam memorando com Governo e greve mantém-se", expressodasilhas.cv, 18/11/2023, en ligne  (web)
  • Sheilla Ribeiro, "Professores em greve: SINDPROF anuncia continuidade da luta e ameaça novas formas de protesto", expressodasilhas.cv, 22/11/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Aumento de 36,6% dos salários dos professores é absolutamente incomportável e devastador para a economia - Ministro", expressodasilhas.cv, 22/11/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Porto Novo: 90% dos professores aderiram à greve de dois dias", anacao.cv, 23/11/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Presidente da República ouve sindicatos representativos dos professores", expresodasilhas.cv, 02/12/2023, en ligne  (web)
  • Anícia Veiga, "Professores querem a demissão do Ministro da educação", expressodasilhas.cv, 15/12/2023, en ligne  (web)
  • Sheilla Ribeiro, "SINDPROF entrega pré-aviso de greve por tempo indetermindo ao Ministro da educação (ME) e a Direcção geral do trabalho (DGT)", expressodasilhas.cv, 18/12/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Professores: SINDPROF entrega pré-aviso de greve por tempo indeterminado", anacao.cv, 19/12/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Ministro da educação (ME) inicia elaboração da proposta de revisão do Estatuto da carreira do pessoal docente", expressodasilhas.cv, 20/12/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Professores: SINDPROF inicia greve por tempo indeterminado", expressodasilhas.cv, 27/12/2023, en ligne  (web)
  • Sheilla Ribeiro, "SINDEP propõe reajuste salarial anual de 1% para professores até novo estatuto e Ministro da educação (ME) promete avaliar a possibilidade", expressodasilhas.cv, 27/12/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Professores iniciam, hoje, greve por tempo indeterminado", anacao.cv, 27/12/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Professores recentemente contratados estão há quatro meses sem salários e a passar fome: SINDPROF", anacao.cv, 29/12/2023, en ligne  (web)
  • Sheilla Ribeiro, "Governo reitera compromisso de estabilizar situação laboral dos docentes", expressodasilhas.cv, 04/01/2024, en ligne  (web)
  • anonyme, "Professores associados do SIPROFIS com consulta gratuita em uma clínica privada", expressodasilhas.cv, 10/01/2024, en ligne  (web)
  • anonyme, "Sindicato alerta para 250 professores sem salário há dois meses", expressodasilhas.cv, 06/02/2024, en ligne  (web)
  • anonyme, "Professores: SINDPROF convoca manifestação para segunda-feira", expressodasilhas.cv, 11/02/2024, en ligne  (web)
  • anonyme, "Praia: manifestação de professores marcada por fraca adesão da classe", expressodasilhas.cv, 12/02/2024, en ligne  (web)
  • anonyme, "Sindicato de professores surpreso por falta de resposta para salário em atraso", expressodasilhas.cv, 15/02/2024, en ligne  (web)
  • anonyme, "Ministério da educação anuncia processamento de salários em atraso", expressodasilhas.cv, 15/02/2024, en ligne  (web)
  • Fredson Rocha / Nuno Andrade Ferreira, "Vamos falar da saúde mental dos professores", expressodasilhas.cv, 18/02/2024, en ligne  (web)
  • anonyme, "Ministro garante processamento de salários em atraso de novos professores concluído na próxima semana", expressodasilhas.cv, 21/02/2024, en ligne  (web)
  • anonyme, "Processo de normalização dos salários dos novos professores concluído na próxima semana: ministro", anacao.cv, 21/02/2024, en ligne  (web)
  • Sheilla Ribeiro, "Salários dos novos professores e INPS da classe docente jà estõ regularizados", expressodasilhas.cv, 27/02/2024, en ligne  (web)
  • anonyme, "Professores congelam notas em 40 escolas como protesto contra Governo", expressodasilhas.cv, 27/03/2024, en ligne  (web)
  • anonyme, "Governo inicia processo de revisão do Estatuto da carreira do pessoal docente", expressodasilhas.cv, 04/04/2024, en ligne  (web)
  • Sheilla RIbeiro, "Alunos de escolas secundárias da Praia manifestam-se pela publicação das notas e melhorias no sistema de ensino", expressodasilhas.cv, 04/04/2024, en ligne  (web)
  • anonyme, "SINDEP convoca professores para mega manifestação nacional a 23 de Abril", expressodasilhas.cv, 09/04/2024, en ligne  (web)
  • anonyme, "Professores preocupados com automutilação nas escolas alertam à máxima atenção dos pais", expressodasilhas.cv, 10/04/2024, en ligne  (web)
  • Edisângela Tavares, "Ministro da educação pede diálogo consciente para evitar prejuízos ao sistema educacional", expressodasilhas.cv, 12/04/2024, en ligne  (web)
  • Romice Monteiro, "Complexo educativo de Santa Maria: alunos de 7°, 9° e 11° ano sem professores e sem notas de Francês e TIC", anacao.cv, 15/04/2024, en ligne  (web)
  • Fretson Rocha, "Alunos protestam contra congelamento de notas e falta de programas em disciplinas", expressodasilhas.cv, 16/04/2024, en ligne  (web)
  • Sheilla Ribeiro, "Dia do Professor cabo-verdiano: SIPROFIS alerta que falta de resolução dos problemas da classe pode impactar fim e início do ano lectivo", expressodasilhas.cv, 23/04/2024, en ligne  (web)
  • Sheilla Ribeiro, "PR apela ao diálogo produtivo com a classe docente para evitar perturbações no sistema educativo", expressodasilhas.cv, 23/04/2024, en ligne  (web)
  • Edisângela Tavares, "Governo publica lista de transição de 87 professores de 8-A para 9-A", expressodasilhas.cv, 23/04/2024, en ligne  (web)

On le voit bien, le ministre Cruz (et avec lui le chef du Gouvernement) fait la sourde oreille encore et encore, répétant inlassablement qu'il va faire le nécessaire, mais sans suite ou alors au compte goutte, toujours trouvant une excuse technique ou abracadabrantesque pour justifier l'injustifiable. Une politique de l'autruche s'il en est. Résultat: des grèves à répétition et un bras de fer politique continu, probablement le plus important vécu au Cabo Verde depuis le début du XXIe siècle. Pourtant les enseignants ne font que demander le minimum: respect et salaire digne payé dans les temps, ce qui n'est ni le cas dans les primaire et secondaire, ni dans l'enseignement supérieur. Soit les salaires sont versés en retard, soit ils sont versés dans les temps, mais les prestations obligatoires à l'INPS ne sont pas honorées par l'État, ce qui fait que les enseignants et leur famille ne sont ni couverts pour la santé ni sécurisés pour leur retraite.
Or, aujourd'hui, Amadeu Cruz vient de plonger au fond des abysses de la crétinerie politique en annonçant tout fièrement devant le Parlement: "que o Governo está prestes a regularizar “todas as pendências” dos professores acumuladas desde 2008 e custeadas em cerca de 800 mil contos por ano." (web) Vous avez compris le message? Non? 2008... Il y a 16 ans en arrière. Les problèmes touchant les enseignants remontent à il y a 16 ans en arrière, quand le PAICV était au pouvoir. Si vous n'avez pas compris, cela veut dire: "CE N'EST PAS LA FAUTE AU MPD, MAIS A L'OPPOSITION DU TEMPS OÙ ELLE ÉTAIT AU POUVOIR". Le pauvre Amadeu Cruz ne fait que réparer les dégâts de ses prédécesseurs. Plus encore, avec sa politique intelligente et volontaire, il sauve le pays. Oui! Amadeu Cruz est un sauveur. Quel saint! Quel grand homme!
Du grand n'importe quoi politique pour se déresponsabiliser d'une politique catastrophique en matière d'éducation depuis 2016, date où le MpD et Ulysses Correia e Silva, sont arrivés au pouvoir. C'est exactement cette politique, et non celle antérieure du PAICV, que dénonce les enseignant(e)s. Pas celle de 1975, ni de 1991.
En fait, Amadeu Cruz est simplement un exécrable ministre de l'éducation et sa politique est lamentable. Point! Il n'y a rien de plus à en dire. Voilà le message véhiculé par le corps enseignant au Cabo Verde aujourd'hui. Mais l'autruche Cruz plonge la tête dans son trou et regarde vers le passé de sa sourde oreille absolue. Suivant la pure méthode Coué, il se dit qu'il est excellent, qu'il est le meilleur et que ses choix sont les bons, ceux qu'il faut pour le pays. Comment pourrait-il avoir tort?
Eh bien non! En une seule phrase: ses choix sont mesquins et vulgaires face aux revendication légitimes des enseignant(e)s de l'archipel.
Pour rappel, lors de sa nomination en décembre 2020, "Amadeu Cruz, o novo Ministro da Educação, põe a tónica no diálogo com todos os intervenientes do setor e propõe trabalhar para conseguir um pacto para a educação, tendo em conta que o ensino superior passa a estar na mesma pasta." (web) Eh bien on peut dire que c'est râté, totalement râté! 
Au suivant!

Un Premier ministre impuissant et fautif qui crache sur le Président de la République 
Amedeu Cruz n'est certes pas un bon ministre de l'Éducation, mais la salve d'Ulisses Correia e Silva contre le Président de la République est d'une bassesse encore plus inacceptable. Inforpress affichait en tête de son site le titre suivant: "PM remete “caos” nos transportes para governação de actual Presidente"  (web - voir image ci-jointe) Ainsi, si la compagnie Bestfly-TICV jette l'éponge cette semaine et ne fournit plus le service de transport aérien inter-îles, c'est de la faute au PAICV et à sa gouvernance d'avant 2016. Si le chaos est absolu au Cabo Verde aujourd'hui en matière de transport inter-îles, c'est de la faute au PAICV et à sa gouvernance d'avant 2016.
Problème! Tous les contrats de transports aérien et maritime sont le fruit d'Ulisses Correia e Silva et de ses gouvernements successifs. Pire encore, ces contrats sont secrets. (web) À la requête du Parlement cabo-verdien de pouvoir consulter les contrats passé par le Gouvernement d'Ulisses, il a été donné une fin de non recevoir. (web)  Autre petit florilège depuis 2018:

  • anonyme, "Garantia de privatização da TACV só com o contrato assinado: Olavo Correia", anacao.cv, 12/03/2018, en ligne  (web)
  • anonyme, "Concessão do transporte marítimo inter-ilhas: Governo garante 25% da participação a empresários locais", anacao.cv, 25/03/2018, en ligne  (web)
  • anonyme, "Governo diz que empresas eliminadas do concurso de concessão de transporte marítimo estavam em incumprimento com o fisco", anacao.cv, 10/04/2018, en ligne  (web)
  • anonyme, "Transporte inter-ilhas: Palm Shipping Lines quer providência cautelar para travar concurso internacional de concessão", anacao.cv, 05/08/2018, en ligne  (web)
  • anonyne, "Ulisses Correia e Silva garante diversas soluções para a área dos transportes", expressodasilhas.cv, 16/09/2018, en ligne  (web)
  • Andre Amaral, "Governo confirma Icelandair como parceira estratégica na privatização da TACV", expressodasilhas.cv, 17/09/2018, en ligne  (web)
  • anonyme, "Partido popular (PP) pede ao Governo que apresente o contrato assinado com a Binter Cabo Verde", anacao.cv, 08/10/2018, en ligne  (web)
  • anonyme, "MpD garante que Governo vai ao Parlamento com tranquilidade para debater transportes aéreos", expressodasilhas.cv, 10/10/2018, en ligne  (web)
  • anonyme, "Associação dos armadores da Marinha Mercante pede suspensão do concurso de concessão transporte inter-ilhas", anacao.cv, 16/10/2018, en ligne  (web)
  • Freston Rocha, "PAICV acusa Governo de adjudicação directa do serviço de transporte marítimo", expressodasilhas.cv, 19/10/2018, en ligne  (web)
  • anonyme, "PAICV considera preocupante inexistência de contrato entre Governo e a Binter e espera intervenção do Tribunal de conta (TC)", anacao.cv, 25/10/2018, en ligne  (web)
  • anonyme, "Não é necessário haver contrato para que a Binter opere no mercado dos transportes aéreos: Primero Ministro", anacao.cv, 25/10/2018, en ligne  (web)
  • anonyme, "Contrato de concessão do transporte marítimo assinado até Março de 2019", expressodasilhas.cv, 21/12/2018, en ligne  (web)
  • Freston Rocha, "Estou confiante que o Governo encontrará as melhores soluções para tornar mais competitivas as ligações aéreas: Jorge Santos [Presidente MpD da Assembleia Nacional]", expressodasilhas.cv, 23/01/2019, en ligne  (web)
  • anonyme, "País continua com grandes contrangimentos em termos das ligações marítimas: José Luís Neves [secretário-geral da Câmara de comércio de Sotavento (CCS)]", expressodasilhas.cv, 24/01/2019, en ligne  (web)
  • Lourdes Fortes, "UCID critica sigilo em torno da concessão do transporte marítimo", expresodasilhas.cv, 11/02/2019, en ligne  (web)
  • Fretson Rocha, "Com est Governo, o serviço de transporte marítimo est´muito melhor: João Gomes [deputado MpD]", expresodasilhas.cv, 12/02/2019, en ligne  (web)
  • Nuno Andrade Ferreira, "Concessão do transporte inter-ilhas deverá arrancar com os navios que já estão no mercado", expressodasilhas.cv, 18/02/2019, en ligne  (web)
  • Freston Rocha, "PAICV quer Comissão parlamentar de inquérito (CPI) sobre concessão do transporte marítimo", expressodasilhas.cv, 21/02/2019, en ligne  (web)
  • anonyme, "Icelandair assina hoje contrato para aquisição de 51% da TACV", anacao.cv, 01/03/2019, en ligne  (web)
  • Andre Amaral, "Dividas da TACV pagas com privatização da Electra e concessão de aeroportos e handling", expressodasilhas.cv, 08/03/2019, en ligne  (web)
  • anonyme, "Concessão de aeroportos cabo-verdianos avança este ano: Primeiro Ministro", anacao.cv, 14/03/2019, en ligne  (web)
  • Andre Amaral, "Governo entregou contrato de concessão dos transportes marítimos na Assembleia nacional", expressodasilhas.cv, 18/03/2019, en ligne  (web)
  • anonyme, "Governo publica contrato de concessão do serviço público de transporte marítimo", anacao.cv, 10/06/2019  (web)
  • anonyme, "Concessão dos aeroportos: Agência de aviação civil (ACC) considera que há pretensão em diminuir os poderes da regulação", anacao.cv, 28/06/2019, en ligne  (web)
  • Lourdes Fortes, "PAICV acusa Governo de esvaziar competências da AAC", expressodasilhas.cv, 18/07/2019, en ligne  (web)
  • anonyme, "Governo nega interferência no concurso de transportes marítmos", expressodasilhas.cv, 23/07/2019, en ligne  (web)
  • Lourdes Fortes, "UCID quer reavaliação da concessão marítima", expressodasilhas.cv, 17/09/2019, en ligne  (web)
  • anonyme, "Consehlo de ministros aprova lei que estabelece as bases de concessão do serviço aeroportuário", anacao.cv, 16/10/2019, en ligne  (web)
  • anonyme, "Aeroportos de Cabo Verde serão concessionados à ANA / Vinci Airports", anacao.cv, 21/10/2019 (web)
  • anonyme, "Cabo Verde Interilhas é uma "não solução": PAICV", expressodasilhas.cv, 25/10/2019, en ligne  (web)
  • anonyme, "Concessão dos portos: Boloré não desarma e contra com concorrência do Grupo Sousa et Transinsular", anacao.cv, 31/10/2019, en ligne  (web)
  • Sheilla Ribeiro, "PAICV acusa Governo de incumprimento de compromissos nos transportes. MpD diz que ganhos do sector são claros", expressodasilhas.cv, 08/01/2020, en ligne  (web)
  • anonyme, "Novo ministro do turismo e transportes perspectiva conclusão do processo de concessão dos portos e aeroportos em 2020", anacao.cv, 10/01/2020, en ligne  (web)
  • anonyme, "Privatizações: várias empresas do Estado continuam em stand-by", anacao.cv, 18/01/2020, en ligne  (web)
  • anonyme, "PAICV vota contra conclusões do relatório da Comissão parlamentar de inquérito (CPI) que solicitou para averiguar processo de concessão dos transportes marítimos", anacao.cv, 27/01/2020, en ligne  (web)
  • anonyme, "São Vicente: UCID pede a Procuradoria-geral da República (PGR) para anular concessão dos transportes marítimos e explicações ao Governo se Chiquinho BL é 100% seguro", anacao.cv, 29/02/2020, en ligne  (web)
  • anonyme, "Chiquinho BL: Comissão de acompanhamento concessão de transporte de passageiros solicita provas de que navio não é seguro", anacao.cv, 29/02/2020, en ligne  (web)
  • anonyme, "Governo quer renegociar contrato de concessão das ligações marítimas", expressodasilhas.cv, 13/10/2020, en ligne  (web)
  • anonyme, "Governo ainda não entregou contrato assinado com TACV e Loftleidir pedido pelos deputados desde Julho", anacao.cv, 13/09/2021, en ligne  (web)
  • anonyme, "Falta de transparência no contrato com a Bestfly", anacao.cv, 06/12/2021. en ligne  (web)
  • anonyme, "Parlamento: PAICV pede explicações sobre contratos de concessão dos transportes", anacao.cv, 16/12/2021. en ligne  (web)
  • anonyme, "SITTHUR pede transparência do Governo no processo de concessão dos portos e aeroportos", anacao.cv, 17/02/2022, en ligne  (web)
  • anonyme, "Última hora: VINCI assume o controlo de gestão dos aeroportos de Cabo Verde", anacao.cv, 04/05/2022, en ligne  (web)
  • anonyme, "Gestão dos aeroportos: Cabo Verde vai receber 80 milhões da VINCI", anacao.cv, 06/05/2022, en ligne  (web)
  • anonyme, "Presidente promulgou concessão de aeroportos mas faz ressalva sobre ajuste directo", expressodasilhas.cv, 06/05/2022, en ligne  (web)
  • anonyme, "Salvaguarda dos direitos dos trabalhadores na concessão à VINCI: Olavo diz que não é preciso stress", anacao.cv, 10/05/2022, en ligne  (web)
  • anonyme, "Caso VINCI: Presidente da República (PR) defende que devia ter sido feito concurso público", anacao.cv, 15/05/2022, en ligne  (web)
  • Daniel Almeida, "VINCI: mais um negócio com várias pontas soltas", anacao.cv, 18/05/2022, en ligne  (web)
  • Daniel Almeida, "Concessão de aeroportos: soberania nacional pode estar em causa", anacao.cv, 25/05/2022, en ligne  (web)
  • Nuno Andrade Ferreira / Fretson Rocha, "Sindicato não quer despedimentos com concessão dos aeroportos", expressodasilhas.cv, 27/05/2022, en ligne  (web)
  • anonyme, "Governo e Vinci Airports assinam contrato de concessão este segunda-feira", anacao.cv, 17/07/2022, en ligne  (web)
  • anonyme, "Governo vai rever contrato de concessão do transporte marítimo", anacao.cv, 30/07/2022, en ligne  (web)
  • Lourdes Fortes, "Transportes marítimos: renegociação do contrato de concessão decorre ao mais alto nível. CVI confiante", expressodasilhas.cv, 07/11/2022, en ligne  (web)
  • Lourdes Fortes, "O Governo perdeu o norte em relação à transportadora aéreal nacional: UCID", expressodasilhas.cv, 06/12/2022, en ligne  (web)
  • anonyme, "Transportes marítimos: PM prevê para breve a conclusão das negociações do novo contrato de concessão", expressodasilhas.cv, 14/01/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Novo contrato de concessão dos transportes marítimos concluído em breve, assegura PM", anacao.cv, 15/01/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Dom Ildo Fortes critica transportes marítimos interilhas e pede que alguém seja responsabilizado pelos contrangimentos", expressodasilhas.cv, 24/02/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Primeiro Ministro admite estar insatisfeito com o serviço de transporte marítimo interilhas", anacao.cv, 11/04/2023, en ligne  (web)
  • Daniel Almeida, "Concessão dos aeroportos: Governo omite informações e faz vista grossa a penalizações à VINCI", anacao.cv, 12/04/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Revisão da concessão dos transportes marítimos prevê pagamento de 727 mil contos compensatórios", expressodasilhas.cv, 20/04/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Governo cede às chantagens da CV do Grupo ETE / CV Interilhas", anacao.cv, 27/04/2023, en ligne  (web)
  • Daniel Almeida, "Transportes marítimos: Procuradoria geral da República (PGR) desafiado a agir em defesa do interesse público", anacao.cv, 10/05/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Condições precedentes prorrogaram início de concessão dos aeroportos em Cabo Verde: ministro", expressodasilhas.cv, 07/06/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "VINCI assume gestão do serviço público aeroportuário a partir de segunda-feira", anacao.cv, 20/07/2023, en ligne  (web)
  • anonyme, "Ministro afirma que tudo está a ser planificado para que os problemas dos transportes aéreos sejam resolvidos em 2024", expressodasilhas.cv, 07/01/2024, en ligne  (web)
  • anonyme, "Governo quer resolver problemas dos transportes aéreos em 2024", expressodasilhas.cv, 08/01/2024, en ligne  (web)
  • Gisela Coelho, "Suspensão dos serviços à TICV e Air Senegal: Cabo Verde Airports garante que segurança das operações está salvaguardada", anacao.cv, 27/01/2024, en ligne  (web)
  • anonyme, "Grupo parlamentar do MpD aponta avanços no sector dos transportes mas reconhece necessidade de aprimorar", expressodasilhas.cv, 06/02/2024, en ligne  (web)
  • anonyme, "PAICV diz que Cabo Verde saiu a perder em toda a linha em matéria de transportes aéreos e marítimos", expressodasilhas.cv, 20/02/2024, en ligne  (web)
  • João Serra, "A insustentável leveza do Governo na gestão do dinheiro público: o caso da TACV/CVA", anacao.cv, 16/03/2024, en ligne  (web)
  • anonyme, "É oficial: Bestfly deixa de operar em Cabo Verde", anacao.cv, 23/04/2024, en ligne  (web)
  • anonyme, "Bestfly: Governo diz que direitos dos trabalhadores e passageiros terão de ser verificados", anacao.cv, 24/04/2024, en ligne  (web)
  • Edisângela Tavares, "Estamos a vivenciar a pior situação do sector dos transportes aéreos domésticos em Cabo Verde: PAICV", expressodasilhas.cv, 25/04/2024, en ligne  (web)

Personne ne sait aujourd'hui encore ce qu'ils contiennent vraiment (le nouveau contrat de concession maritime inter-îles et en fait un simple addendum vendu comme un nouveau contrat, dans lequel le Gouvernement achète des bateaux avec les fonds publics alors que dans le contrat initial, c'est CV Interilhas qui devait les acheter en fond prore, chercher l'erreur!). 
Pour Ulisses, la faute est due à l'actuel Président de la République, José Maria Neves, et sa politique d'avant 2016, alors qu'il était Premier ministre (2001-2016). 
De qui se moque-on? Sincèrement. Comment un politicien de l'envergure d'Ulisses Correia e Silva peut-il tomber si bas? La réponse est simple: il s'est planté complètement, totalement, sans aucune discussion possible et le plus simple lorsque que l'on est 100% en tort, c'est d'attaquer l'opposition.
Alors non! José Maria Neves n'y est pour rien dans la cacophonie infinie qui préside aux transport aériens et maritimes ces dernières années. Tout est de la faute du MpD et d'Ulisses Correia e Silva comme le montre très bien les articles cités ci-dessus. Ils doivent donc assumer l'intégralité de la gabegie actuelle, mais Ulisses n'en a pas les coucougnettes.
En fait, le problème n'est pas que la situation soit catastrophique, surtout pour le tourisme, moteur et fer de lance de l'économie du pays, non! Le problème c'est que Ulisses Correia e Silva n'a pas le courage ni n'a l'honneur d'assumer ses erreurs et ses défaillances politiques. Cracher sur l'opposition, outre le fait d'être inique, est juste lamentable et ridicule. Qui plus est, c'est une perte de temps, alors que l'action serait surtout et avant tout de trouver une solution, car au final:
C'est Ulisses Correia e Silva qui a signé les contrats opaques (web) de transport aérien inter-îles avec Bestfly, pas le PAICV ni l'UCID. 
C'est Ulisses Correia e Silva qui a signé les contrats opaques de transports aérien avec Icelandair et Binter, pas le PAICV ni l'UCID.
C'est Ulisses Correia e Silva qui a signé les contrats opaques de transport maritime inter-îles avec CV Interilhas, pas le PAICV ni l'UCID.
C'est Ulisses Correia e Silva qui a signé les contrats opaques pour la gestion des ports maritimes avec Bolloré, pas le PAICV ni l'UCID.
C'est Ulisses Correia e Silva qui a signé les contrats opaques pour la gestion des aéroports avec VINCI, pas le PAICV ni l'UCID, alors que l'ASA (seule entreprise d'État à ne pas être endettée) faisait très bien le travail soit dit en passant.
Là est la réalité! Là est la vérité!
Donc, si un ou plusieurs de ces contrats échouent (ce qui est définitvement le cas), c'est Ulisses Correia e Silva le fautif, pas le PAICV ni l'UCID.
Me tromperais-je?
Bien sûr que non. Toute la différence entre un homme d'honneur et un vulgaire politicien de bas étage est là. Assumer ses erreurs ou les imputer bassement à l'opposition.
Aujourd'hui, 24 avril 2024, le Cabo Verde connaît donc un jour triste et sombre. Voilà ce qui arrive lorsque les hommes au pouvoir aiment trop le pouvoir. Ils en oublient pourquoi ils sont là: gérer le bien commun, la res publica, ceci afin d'améliorer la vie des citoyennes et citoyens, et des étrangères et étrangers qui vivent dans le pays.
Aujourd'hui, Ulisses Correia e Silva et ses ministres montrent qu'ils se sont égarés, totalement égarés, qu'ils ont oublié ce pourquoi ils ont été élus, le but de leur mission.
Et qui paie les frais de cette gabegie et de cette politique mesquine? Les Cabo-verdiennes et Cabo-verdiens bien sûr. Et les touristes nourriciers, vaches à lait locales qui paient, qui paient, qui paient, mais sans pour autant avoir, au final, le service minimum attendu: un service de transport efficace à un prix honnête. Pour rappel, cette année, le prix du billet en ferry CV Interilhas aller simple Santo Antâo à Sâo Vicente pour les touristes est passé de 800 escudos cabo-verdiens à 1'470 escudos, sur la simple raison que les prix n'avaient pas changé depuis 2012 et que les coûts du pétrole avaient augmenté. Or, dans les faits, le prix en du pétrole en 2012 est égal au prix du pétrole en 2024. Il a baissé, puis est remonté. De là à augmenter de 83,75% le prix du billet, il faut plus que du culot. C'est une insulte aux touristes. Voilà la politique d'Ulisses Correia e Silva, soutenu par son administration puisque l'ARME a validé ces prix.

Les élections municipales sont cette année, en octobre ou novembre, on verra bien ce qu'en pensent alors les Cabo-verdiennes et Cabo-verdiens. Mais pour nous, spectateur étranger qui aime tant ce pays, le spectacle est navrant et la tristesse ne cesse de croître. À tant fréquenter la jet set politico-financière mondiale dans des grands raouts sur la démocratie à 1 million d'euros, les dirigeants actuels du Cabo Verde en perdent leur âme et le sens des priorités. Tout ce qui les intéresse, c'est de rester au pouvoir le plus longtemps possible et de profiter un maximum des avantages en nature que leur confère leur position. Le peuple, ils s'en moquent. Là est la dure réalité de la vie... 

Ah oui! Si vous voulez visiter le Cabo Verde ces prochains semaines ou mois... juste pour information, grâce à la politique opaque d'Ulisses Correia e Silva, il n'y a pas de transports aériens inter-îles. Mais vous pouvez toujours prendre le bateau qui, lui, a augmenté de plus de 80% cette année...
Allez souriez, vous êtes touristes. L'argent n'est pas un problème. Pas vrai?

Christophe Chazalon
Genève, le 24/04/2024

Cabo Verde, une démocratie en perdition? (2024)


Eh oui ! Nous y revoilà, les marronniers journalistiques de printemps : le classement Reporters sans frontières (RSF) de la liberté de la presse dans le monde. Alors, le Cabo Verde, pays rêvé des journalistes ? Pas vraiment. En 2023, l'archipel est classé 41e / 180, soit son plus mauvais score depuis... 2009! (web) Bravo le MpD ! Quelle merveilleuse politique en matière de liberté journalistique, s'il en est, avec une chute quasi vertigineuse de 8 places malgré des réformes tous azimuts en matière de médias cabo-verdiens.

Petit retour en arrière histoire de casser vertement la méthode Coué dont le MpD use et abuse depuis 2016. "Nous on fait tout bien !", "Nous on a toujours tout juste !", "Notre politique, c'est LA politique, la meilleure !", "Les classements ne sont que des classements, rien de plus. S'ils sont bons, c'est parce qu'on est bon. S'ils sont mauvais, c'est parce qu'ils sont mauvais, biaisés, truqués, pas assez informés, mal informés, dirigés, pas conscients des efforts consentis et de la politique menée !", "Regardez du temps du PAICV. Nous, c'est bien meilleur !" Etc. Sauf que, en matière de liberté de la presse, les meilleures places ont été obtenues en 2011 et 2012, années où le Cabo Verde était classé 9e et qu'il était dirigé par le... PAICV ! Oops ! Et qu'avec cette 41e place, le Cabo Verde retrouve son classement du début des années 2000. Et enfin, que le MpD n'est jamais descendu en-dessous de la 25e position... Mais méthode Coué, on vous dit! Le MpD, c'est les meilleurs. On ne peut pas allez contre ça ! 
Et si cela ne suffisait pas, pour toutes celles et tous ceux qui ne comprendraient pas cette logique imparable et manifeste, le Vice-Premier ministre et Ministre des Finances, Olavo Correia, rétorque, pour que cela soit bien clair: "on ne peut ignorer les avancées de la nation et en amplifier les aspects négatifs, et [appelle] au respect des institutions pour ne pas mettre en péril la réputation du Cabo Verde [não se pode ignorar os avanços da nação e ampliar os aspectos negativos, e apelou ao respeito às instituições para não colocar em causa a reputação de Cabo Verde]".  (web) Ainsi, même si la politique du Cabo Verde est mauvaise et qu'elle est dénoncée par des instances publiques internationales ou privées, il en va de l'honneur du pays, de sa réputation, de son prestige, il faut appliquer la "méthode chinoise" cette fois, et non plus Coué. À une simple vérité déplaisante et négative opposer systématiquement une fausse-vérité positive et agréable, un mensonge donc ! Alors, qui que vous soyez ne critiquez jamais le Gouvernement MpD du Cabo Verde. Dites juste haut et fort que tout va très bien et que le Cabo Verde est parfait, même si ce n'est pas le cas ! Faut-il répéter ?
Le VIce-Premier ministre et Ministre des Finances est un adepte des zéros bancaires et un professionnel de la "méthode chinoise", tout sauf démocratique il est vrai. Alors s'il vous plaît M. Ulisses Premier Ministre, rendez-nous notre gentil Ministre de la Santé, Arlindo do Rosário, originaire de notre belle île de Santo Antão et exilé en ambassade en Chine, et remplacez-le par le Vice Xi Jinping's V.S.O.P et Ministre des Finances qui y sera très bien au Pays du Soleil Levant, où il rendra d'excellents services à la Nation, ces perles de l'Atlantique que sont le Cabo Verde, et où, après quelques années, il pourra atteindre la classe X.O., aussi vrai que dans les milieux sélects et très privés de Praia la Capitale que nous avons eu la chance de fréquenter, son surnom est "Cognac [Koniak]", ce que la liberté de la presse européenne nous permet de dévoiler librement et sans contraintes. Si le Cabo Verde se targue d'être le premier pays démocratique du continent africain, il ne doit avoir cure de la "méthode chinoise". Contentons-nous de la "méthode Coué" déjà bien critiquable en de nombreux points et optimisons, par la même, l'utilisation du Vice-Ministre et Ministre des Finances, Olavo "Koniak" Correia sem Silva, pour le bien du pays et pour ne pas obliger les citoyennes et citoyens cabo-verdiens ni les médias ou  l'opposition à mentir-faux, à créer de ces "fake-news" détestables contre lesquelles, on va le voir ci-après, même le MpD dit vouloir lutter !

Réactions à l'annonce de cette plongée officielle
Bien sûr l'opposition (PAICV, UCID...) et les journalistes  (web) ont immédiatement décrié l'action du Gouvernement  et la politique d'Ulisses Correia e Silva, et se contre-fichent de l'ordre du Vice-Premier ministre et Ministre des Finances (peut-on ajouter "à juste titre" ?) Mais le plus instructif et au final détestable, c'est l'attitude tout à la fois condescendante et pleine de suffisance du MpD, et pire cette façon de prendre les gens (comprendre le peuple) pour des imbéciles. Et on vous l'assure, la réaction vaut le détour tellement elle est dénuée d'intelligence et c'est peu de le dire. D'ailleurs, elle n'a pas été formulée par le Premier Ministre, ni par le Vice-Premier ministre et Ministre des finances, mais par le "bouffon du roi" de service, le Secrétaire d'État, adjoint du Premier Ministre pour la Communication sociale, Lourenço Lopes. Il faut que toute l'opposition et toute la population du Cabo Verde, dans et hors pays, retiennent cette phrase car ils auront d'innombrables raisons de la ressortir ces prochains mois, ces prochaines années:  (web)

"Comme nous l’avons toujours dit, on ne se vante pas quand on monte dans le classement et on ne tombe pas dans la dépression quand on descend  [Como temos dito, sempre, não nos vangloriamos quando subimos no ‘ranking’ e não caímos em depressão quando descemos]."
Petit rappel, un exemple parmi tant d'autres: le 1er mars 2024, à l'occasion de l'annonce du 51e classement Freedom in the World, dans lequel le Cabo Verde se classait 92e, le secrétaire du parti MpD, Luís Carlos Silva, s'exclamait "Cette réalisation nous remplit non seulement de fierté, mais souligne également l'engagement inébranlable de notre pays envers les principes de liberté, de démocratie et de droits de l'homme  [Este feito não só nos enche de orgulho, mas também destaca o compromisso inabalável do nosso País com os princípios da liberdade, democracia e direitos humanos]." Et d'ajouter très modestement: "La position éminente du Cabo Verde n'est pas seulement un motif de célébration, elle nous rappelle également l'importance de continuer à prendre soin, à protéger et à améliorer notre démocratie  [A posição de destaque de Cabo Verde não é apenas um motivo de celebração, é também um lembre da importância de continuarmos a cuidar, proteger e aprimorar a nossa democracia]." Pour sûr, il ne se vantait pas ! (web)

Quoi qu'il en soit, fier de lui, le MpD, car Lourenço Lopes est finalement le porte-parole du parti, face au désistement ultra-volontaire d'Ulisses Correia e Silva qui une fois encore n'a pas le courage d'assumer les défaillances de sa politique, fier de lui, disions-nous, le Secrétaire d'État ajoute: "Notre pays a l'honneur de cultiver l'autonomie et l'indépendance des médias, en veillant à ce qu'ils puissent remplir leur rôle vital dans la société, sans crainte de représailles d'aucune sorte  [O nosso País tem a honra de cultivar a autonomia e independência dos meios de comunicação social, garantindo que eles possam cumprir seu papel vital na sociedade, sem medo de represálias de qualquer espécie].”
Et nous d'ajouter, "oui, oui, oui ! C'est pour cela que RSF a déclassé le Cabo Verde de huit places en matière de liberté de la presse, parce que le Gouvernement MpD "à l'honneur de cultiver l'autonomie et l'indépendance des médias", sans cela le Cabo Verde aurait probablement gagné une demi-douzaine de places, voire une dizaine, se classant parmi les 25 pays les plus favorables à la liberté de la presse." Nous tromperions-nous ?
Outre le fait que le MpD ne mentionne à aucun moment la question du "pourquoi cette chute de huit places", (à quoi bon se poser cette question puisque le Gouvernement fait tout bien pour favoriser la liberté de la presse, il le dit et le répète, pourquoi imaginer le contredire ou l'ignorer ?), le MpD avance ses pions en tentant de détourner l'attention sur les vrais "méchants". Ainsi toujours d'après Inforpress, Lopes a déclaré "qu'il est nécessaire de réfléchir sur la réalité du journalisme national sous l'impact des influences internationales les plus négatives et que "on ne peut pas" ignorer les défis globaux qui menacent la liberté de la presse dans le monde, avec l'augmentation dans la désinformation et les "fausses nouvelles"  [que é preciso reflectir sobre a realidade do jornalismo nacional sob o impacto das mais negativas influências internacionais, e que "não se pode" ignorar os desafios globais que ameaçam a liberdade de imprensa em todo o mundo, com o aumento da desinformação e das “fake news”]."

Toutefois, les journalistes présents durant cette conférence de presse du Secrétaire d'État n'étant pas dupes ni nés de la dernière pluie, ont interrogé Monsieur MpD du jour "sur la culture du secret au Cabo Verde et sur la restriction de l'accès à l'information publique, qui apparaît dans le rapport de RSF  [sobre a cultura do sigilo em Cabo Verde, e a restrição do acesso às informações públicas, que constam no relatório da RSF]." Et que répond notre "bouffon du roi" ? D'après vous, que peut-il bien répondre ? Allez ! C'est pas difficile ? "Méthode Coué" on vous dit depuis des mois ! La "méthode Coué" est, après la "loi du marché", l'obsession et la seconde règle d'or de noble Ulisses Correia e Silva. La réponse du Secrétaire d'État est "qu'il existe une "gouvernance ouverte et transparente", tant du point de vue des affaires publiques, que de l'information  [que há uma "governação aberta e transparente", quer do ponto de vista da coisa pública, bem como da informação]". Autrement dit : "tout va bien, Madame la Marquise ! Pas de soucis. La culture du secret au Cabo Verde et la restriction de l'accès à l'information publique relevées par RSF n'existent pas. Ce sont des balivernes, du rêve, de la fantaisie, pure imagination. On ne comprend d'ailleurs pas, nous MpD, pourquoi RSF dit cela. Peut-être se sont-ils trompés de pays? Ne parlent-ils pas plutôt de l'Afghanistan ? Ou peut-être du Niger ? Mais pour sûr, ce n'est pas le Cabo Verde. Ici, au Cabo Verde, c'est le MpD qui gouverne et on vous l'assure, vrai de vrai, comment déjà.... "il existe une "gouvernance ouverte et transparente", tant du point de vue des affaires publiques, que de l'information." Une preuve ? Le 21 février 2024, le vice-président de la Direction du groupe parlementaire du MpD, son Excellence Celso Ribeiro, s'exclamait avec emphase et superbe, à la tribune: "la vision stratégique, la transparence, la "responsabilisation", la "conformité", la prévisibilité et la résilience sont les piliers centraux ou, si l'on préfère, l'exposant maximum de cette gouvernance, reconnue dans le monde entier, que ce soit par la communauté internationale ou par les partenaires au développement – multilatéraux. et bilatéraux, à tous les niveaux  [a visão estratégica, a transparência, “accountability”, “compliance”, a previsibilidade e a resiliência são os pilares nucleares ou, se quiserem, o expoente máximo desta governação, reconhecido um pouco por todo o mundo, seja pela comunidade internacional, seja pelos parceiros para o desenvolvimento - multilaterais e bilaterais, em todos os níveis]." (web) Sauf que RSF, dit que la transparence, ben c'est... Et ailleurs, on se pose aussi des questions. (web)

Alors, ma foi, que pouvons-nous faire si tout va bien, hein ! M. le Premier Ministre ? Ah, je sais : voter MpD à toutes les prochaines élections, car, vrai de vrai, encore une fois, au Cabo Verde, il n'y a rien de mieux que le MpD, le nec plus ultra, le must, le top, promis, juré, craché, imaginez, non pas l'excellence, mais l'excellence de l'excellence. Ca le fait. Ce n'est quand même pas rien. Et puisqu'on vous le dit et que même les journalistes vous le rapportent quotidiennement en véhiculant nos messages, n'est-ce pas là la preuve qu'ils sont libres et qu'il n'y a ici aucun secret gardé secret ?

En attendant en Palestine, au Darfour, au Rwanda-Congo, au Yémen, en Afghanistan et dans plein d'autres endroits du monde, des gens meurent de faim, des femmes et des enfants sont torturés, violés, ou simplement massacrés impunément sous le regard totalement indifférent des "grands" de ce monde qui nous dirigent... Alors, le manque de liberté de le presse au Cabo Verde toujours plus flagrante, à quoi bon s'en soucier ? On finira tous au même endroit. "Rien ne se perd, rien ne se crée. Tout se transforme", n'est-il pas ?

Christophe Chazalon
Genève, le 05/05/2024

Cabo Verde: quand le Gouvernement cessera-t-il de prendre les enseignant(e)s pour des imbéciles?  (2024)

Nos post it sur les frasques du Ministre de l'éducation cabo-verdien, Amadeu Cruz, se succèdent, nous surprenant toujours plus face à cette pure mauvaise foi mise à jour dans la bataille qui l'oppose aux enseignant(e)s du pays. Quand Ulisses Correia e Silva prendra-t-il conscience de la vanité et de l'incompétence de son ministre? Nul ne le sait. Petit résumé des derniers jours.
Le 14 mai dernier, Amadeu Cruz annonça sur sa page Facebook, que, enfin!, le Gouvernement allait revoir l'indice 100 du barème de rémunération des enseignant(e)s comme convenu lors du dernier accord passé avec ces derniers. Le salaire plein temps d'un(e) enseignant(e) au bénéfice d'une licence universitaire toucheront désormais 91'000 escudos c.v. (soit environ 820 euros) par mois. Les non diplômés devraient gagner 55'000 escudos c.v. (soit environ 500 euros) par mois, alors que le salaire minimum est de 15'000 escudos c.v pour le privé (6 jours de travail par semaine) et de 16'000 escudos c.v. pour le public (5 jours de travail par semaine) ! Mais quelques jours plus tard, on apprend que les enseignant(e)s sont mécontents de cette décision. Comment, grand Dieu, cela est-il possible, vous demandez-vous? Simplement parce que ces nouveaux salaires ne seront appliqués qu'à partir de... janvier 2025, alors que lors de leur dernière discussion Amadeu Cruz avait promis que les nouveaux salaires seraient appliqués en même temps que la parution au Journal officiel, soit en juin 2024. Il y a donc de quoi être en colère, d'autant plus que plusieurs autres revendications légitimes ne sont toujours pas réglées (progressions stagnantes, transition des enseignant(e)s et subvention pour ne pas réduire la charge horaire).  (web
Et quelle(s) excuse(s) donne le ministre de l'Éducation pour ce délai de mise en place? "L'actualisation de la mise à jour du tableau de rémunération des classes a été actualisée en fonction des possibilités du pays. [...] Le pays donne ce qu'il peut et ce que les contribuables peuvent payer (a actualização da tabela remuneratória da classe foi actualizada de acordo com as possibilidades do país. [...]  O país dá aquilo que pode e que os contribuintes podem pagar)". (web)
Autrement dit, le Gouvernement n'a pas les moyens de sa politique salariale et fait en fonction de l'argent des contribuables et de ses limites. Faut-il le croire? Bien sûr que non et là est la critique virulente de ce post it.

Petit rappel: début avril 2024, le Gouvernement cabo-verdien, sous la direction de son Premier ministre, Ulysses Correia e Silva, a organisé une petite sauterie internationale intitulée "Liberdade, democracia e boa governança: um olhar a partir de Cabo Verde", soit 20 intervenants et environ 200 participants attendus à l'hôtel Hilton de Sal, dont le président ukrainien Volodymyr Zelensky. (web)

  • Coût estimé: 55'000'000 d'escudos c.v. (soit environ 500'000 euros)
  • Coût final: 150'000'000 d'escudos c.v. (soit plus de 1'355'000 d'euros) (web)

Or, aujourd'hui, le Gouvernement cabo-verdien nous dit qu'il n'a pas l'argent pour payer décemment les enseignant(e)s de l'archipel, comment le croire? Il peut dépenser 1,35 millions d'euros pour une simple conférence "internationale", mais il manque de sous, les caisses sont vides. Déjà que les chefs des partis de l'opposition cabo-verdiens, PAICV et UCID, n'ont même pas été invités à s'exprimer à cette conférence. (web) En matière de démocratie exemplaire et de bonne gouvernance Ulysses Correia e Silva a encore du chemin à parcourir.
Mais ce n'est pas tout, dans la droite ligne de ce "grand" événement, pour commémorer le 50e anniversaire de l'indépendance cabo-verdienne en 2025, le Gouvernement envisage de financer un "monumento especial" du côté de l'aéroport de Praia pour un montant astronomique qui devrait atteindre les... 120'000 contos c.v. (soit près de 1'085'000 euros - web).  Un peu cher le monument commémoratif pour un Gouvernement sur-endetté et sans le sou qui n'arrive même pas à payer les salaires de ses enseignants dans les temps, pas plus que leur protection sociale INPS (maladie et retraite). De qui se moque-t-on ?

Pourtant, écrit noir sur blanc par les médias à la suite d'une conférence de presse dédiée, malgré ces exemples probants, Monsieur Amadeu Cruz, vous assure que le Gouvernement ne peut pas payer les nouveaux salaires des enseignant(e)s du Cabo Verde avant janvier 2025, faute à une participation des contribuables trop faible, un manque d'argent regretable. Cherchez l'erreur !

La réponse est très simple: l'erreur c'est Amadeu Cruz ! Peut-être serait-il temps que notre cher Ulysses le nomme ambassadeur plénipotentiaire quelque part, histoire de trouver quelqu'un de compétent à sa place pour dynamiser l'éducation nationale qui en a grand besoin car, si notre cher Ulisses ne l'a pas mentionné, il semblerait que la Banque mondiale ait sorti un rapport plutôt accablant sur la politique cabo-verdienne en matière de Santé et... d'Éducation. (web)  N'est-il pas? D'après le journal Expresso das ilhas qui y a eu accès, "le Cabo Verde a une note de 0,53, ce qui signifie qu'« on peut s'attendre à ce qu'un enfant né aujourd'hui au Cap-Vert ne soit productif qu'à 53% lorsqu'il grandira par rapport à ce qu'il pourrait être (potentiellement) s'il avait joui d’une éducation complète et d’une santé totale » (Cabo Verde tem uma classificação de 0,53 o que significa que “se pode esperar que uma criança nascida hoje, em Cabo Verde, seja apenas 53 por cento produtiva quando crescer comparativamente com o que poderia ser (em potencial), se tivesse desfrutado de uma educação completa e de uma saúde plena”)". Ce rapport souligne que "lorsqu'on considère ce que les enfants apprennent réellement au Cabo-Verde, les années de scolarisation adaptées aux apprentissages tombent à seulement 6,9 années, ce qui signifie que, tout au long de leur scolarité, il y a près de quatre années pendant lesquelles les enfants ne sont pas en mesure d'acquérir l’apprentissage attendu, ce qui se traduit par un retour sur investissement limité. [...] Seuls 30,6% des étudiants de 2e année ont pleinement atteint le niveau de performance attendu en lecture ; les performances en mathématiques étaient encore plus faibles, avec seulement 3,3% des élèves atteignant pleinement le niveau de performance attendu dans ce domaine". 
Mais ce rapport, le Gouvernement cabo-verdien... n'en parle pas !

Christophe Chazalon
Genève, le 16/05/2024

Electra: un scandale gouvernemental sans précédent au Cabo Verde (2024)

On a eu Icelandair. On a eu CV Interilhas. On a eu Bestfly. Mais là, avec Electra on dépasse les limites.
Le Gouvernement d'Ulysses Correia e Silva se moque comme jamais du peuple cabo-verdien. Explications.

ELECTRA gère une bonne partie de l'électricité et de l'eau au Cabo Verde. C'est en fait, une entreprise monopolistique d'État et c'est aussi, LA PLUS ENDETTÉE DU CABO VERDE. Il existe d'autres compagnies pour l'eau, en particulier, mais qui sont quantité négligeable sur le marché. Avec ELECTRA, on a à faire à un véritable monopole. Donc aucune application de la "loi du marché" si cher à notre cher Ulysses. 
Malheureusement, sous le PAICV tout autant que sous le MpD, ELECTRA, c'est une société en faillite constante, à la gestion catastrophique. L'excuse donnée par le dirigeant en poste est: "la population vole l'électricité, c'est pour cela qu'on est endetté". (web) Bien sûr cette affirmation est sans fondement véritable. Elle est juste un moyen de se dédouaner de l'incompétence crasse de la direction d'ELECTRA a développer l'entreprise et offrir un service basé sur une solide expérience de production d'électricité et d'eau.
Les faits: très simples. ELECTRA perd 25% (voire 35% à Praia, la capitale) de l'électricité qu'elle produit (web)  et pratiquement autant pour l'eau potable. (web) Pourquoi? Pas parce que les gens volent eau et électricité, même si le phénomène au Cabo Verde n'est pas négligeable, loin de là. Non! ELECTRA perd un quart de sa production électrique car ses installations sont vétustes et inadéquate aussi bien pour l'eau que pour l'électricité. (web) La preuve? Elle vient d'être annoncé par le Secrétaire d'État qu'on entend jamais de l'économie agraire, Miguel da Moura: "le Cabo Verde a besoin d'investir 700 millions d'euros pour atteindre un niveau de développement en matière de services des eaux et d'assainissement comparable à ceux de l'OCDE". (web) Et on ne veut faire peur à personne, mais pour l'électricité... c'est pire.
Alors où est le scandale mentionné en titre de ce post it ? Un peu de patience, on y vient.

Mais revenons d'abord, pour bien comprendre la situation, aux défaillances d'ELECTRA and Co. Pour ELECTRA, les Cabo-verdien(ne)s sont des voleurs. Ils/elles volent l'électricité en quantité si importante que la société ne peut payer ses dettes (devenues colossales, on y revient dans un instant). Pour le Gouvernement, propriétaire d'ELECTRA, la cause tient à la démographie. Le Ministre de l'agriculture et de l'environnement justifiait, le 21 mars 2024 dernier, le manque d'eau potable dans la capitale par, nous citons: " une augmentation considérable de plus de 20'000 familles qui ont accédé au service de distribution de l'eau qui n'y avait pas accès avant".   (web) Sauf que, avant leur raccordement, les dites familles trouvaient quand même le moyen d'avoir accès à l'eau, sinon elles seraient parties. On ne peut pas vivre sans eau.
Ce que ne disent ni ELECTRA ni le Gouvernement cabo-verdien, c'est que l'essentiel des pertes d'eau dans le pays tient surtout... à des fuites dans les systèmes de distribution. Ces derniers sont trop vétustes et très mal entretenus faute d'investissement (mais comment investir quand on est endetté et sans argent?). Donc l'eau n'est pas volée par le population, mais elle fuit dans le sol là où le réseau est défaillant.
Ce qui est valable pour l'eau, l'est tout autant pour l'électricité. La perte de 25% de l'électricité produite n'est pas due à un vol massif par la population (même si le vol n'est de loin pas une illusion, surtout à Praia). (web)  Non! La perte est due essentiellement a des installations et un réseau vétuste et mal entretenu. (web) / (web)  Il ne faut pas dire pour autant que rien n'est fait et qu'aucun investissement n'est entrepris par le Gouvernement. (web) Le Gouvernement, à sa totale décharge, effectue un très très gros effort vis-à-vis du développement des énergies renouvelables dans l'archipel, ce qu'on salue vivement car c'est une excellente initiative. Mais il n'ose entreprendre la rénovation complète et progressive des installations électriques ou d'eau.

Où est le scandale alors?
On apprend aujourd'hui que le Gouvernement d'Ulysses Correia e Silva, par un tour de passe passe comptable, éponge la dette d'ELECTRA, mais qu'en plus il double la mise et tout ça... avec de l'argent public.
Depuis quelques temps, suivant les conseils de la Banque Mondiale (BM) et du Fond monétaire international (FMI), le Gouvernement cabo-verdien vend les "bijoux de famille": ports, aéroports ou électricité. Ca fait partie de la logique du monde néo-libéral dans lequel nous vivons. Rien d'anormal, même si cela est extrêmement discutable.

  • ICELANDAIR a été un échec (ils ont quitté le Cabo Verde du jour au lendemain et la population paie les pots cassés en monnaie sonnante et trébuchante).
  • BESTFLY a été un échec (ils ont quitté le Cabo Verde du jour au lendemain et la population paie les pots cassés en monnaie sonnante et trébuchante puisque notre cher Ulysse vient d'annoncer qu'il veut créer une entreprise publique de liaisons aériennes inter-îles, et ceci à peine après avoir privatisé l'espace aérien de l'archipel il y  4 ou 5 ans).
  • CV INTERILHAS est un échec (la population cabo-verdienne paie les bateaux pour que la compagnie privée, à majorité portugaise, fasse des bénéfices aux frais des usagers qui sont aussi des contribuables qui paient les nouveaux bateaux)
Maitenant, le Gouvernement veut privatiser l'électricité, donc ELECTRA. Au lieu de 2 compagnies ELECTRA NORD et ELECTRA SUD, on aura trois structures: (web)

  • Empresa de Produção de Electricidade de Cabo Verde (EPEC), que vai gerir a centrais térmicas
  • Empresa de Distribuição de Electricidade de Cabo Verde (EDEC), que estará ligada às lojas, cortes, ligações e tudo relacionado com clientes
  • Operador Nacional do Sistema Eléctrico de Cabo Verde (ONSEC), responsável pelo centro de despacho, a linha de transporte, a linha alta.
Est-ce une bonne chose ou pas? Là n'est pas la question. Ce qui nous pose problème, c'est que pour pouvoir vendre ELECTRA, il faut qu'ELECTRA soit vendable. Mais on l'a dit: ELECTRA est l'entreprise publique la plus endettée du pays. Et c'est là, que le scandale arrive.
Aujourd'hui, 16 mai 2024, le président du Conseil d'administration d'ELECTRA a annoncé, très très fortement soulagé, il va sans dire, qu'ELECTRA, "qui disposait auparavant d'un capital social négatif de sept millions de contos, dispose désormais d'un capital positif de huit millions de contos (que antes carregava um capital próprio negativo de sete milhões de contos, passa agora a ter capital positivo de oito milhões de contos.)." (web)
Cela ne vous parle pas? Vous ne comprenez pas le tour de passe passe? On vous l'explique.
Qu'est-ce qu'un "capital négatif" pour une entreprise?
D'après le site français Legalstart: "La notion de capitaux propres négatifs est couramment utilisée pour désigner la situation dans laquelle les capitaux propres (ou fonds propres) d'une société deviennent inférieurs à la moitié de son capital social. La société n'a, théoriquement, plus les moyens de financer son exploitation". Est-ce plus clair? ELECTRA est en capital négatif depuis des années, mais vu que c'est une entreprise d'État et un monopole, elle survit. Or, avec un tel "passif", comment voulez-vous qu'un acquéreur se présente pour reprendre l'affaire. 
Alors qu'à fait le Gouvernement d'Ulysses Correia e Silva? Un de ses innombrables tour de passe passe dont il a la clé, comme pour ICELANDAIR, BESTFLY ou CV INTERILHAS. Lisez bien !
Il a accetpé de, nous citons, "convertir les crédits en versements supplémentaires". Autrement dit, l'État (ou "l'argent public" devrait-on dire) a renfloué en un tour de baguette magique la dette d'ELECTRA, mais pas seulement. "Nous parlons de près de 15 millions de contos qui ont été convertis, ce qui signifie qu'Electra, à l'heure actuelle, avec la décision d'aujourd'hui, a cessé d'avoir un capital social négatif de sept millions et dispose désormais d'un capital positif de huit millions (Estamos a falar de quase 15 milhões de contos que foi convertido, significa que a Electra, neste momento, com a decisão de hoje, deixou de ter um capital próprio negativo de sete milhões e passou a ter oito milhões positivos)". 
On parle de "15 millions de contos", soit 15'000'000'000 d'escudos c.v., soit 136'030'000 d'euros !
Oui, oui, oui! Vous avez bien lu ! Le Gouvernement d'Ulysse Correia e Silva qui se plaint qu'il ne peut payer les salaires des enseignants suivant la nouvelle grille tarifaire avant janvier 2025, parce que pas de sous dans les caisses, vient de faire un trafic comptable de 136 millions d'euros à ELECTRA pour la rendre solvable et tout ça... avec l'argent du contribuable. Pas mal non?
Mais il y a pire. Comment cela il y a pire ? C'est possible ? Oui, avec notre cher Ulysses, tout est possible du moment qu'on respecte la sacro-sainte "loi du marché" qui n'a aucune valeur ici puisqu'on parle d'un monopole, rappelons-le.
Qu'est ce que l'argent du contribuable au Cabo Verde? Les Cabo-verdien(ne)s pour l'essentiel sont pauvres. Donc, dans la grande majorité, ils/elles ne paient pas d'impôt, entendons par là, la fiche de déclaration d'impôts annuel qu'il faut remplir en perdant son temps. Sauf qu'en fait, tout(e)s les Cabo-verdien(ne)s paient des impôts au quotidien, qu'ils/elles soient riches ou pauvres. Une idée de génie qu'on appelle la TVA ou "taxe de valeur ajoutée" en France ou IVA au Cabo Verde, "O imposto sobre o valor acrescentado" (web), soit 15% en plus d'impôt pour l'État sur chaque produit. Chaque fois que vous achetez une salade ou de l'essence ou vous payez votre électricité, vous payez la TVA. Personne n'y échappe. C'est l'un des impôts les plus inégalitaires qui soit, mais il renfloue grassement les caisses de l'État. Ainsi, d'après l'OCDE, "la principale source des recettes fiscales au Cabo Verde en 2021 provenait des taxes sur la valeur ajoutée (TVA) (39 %)." (web) Donc quand le Gouvernement fait une ristourne à une compagnie publique comme ELECTRA, il utilise l'argent des contribuables, soit de toute la population car celle-ci paie la TVA.
Là où le cas de figure d'ELECTRA est doublement injuste, c'est qu'en plus d'utiliser l'argent des contribuables pour renflouer très grassement ELECTRA en vue de la vendre au plus offrant, l'État accepte sans discussion ni garde fou que la population soit soumise à la double peine d'une augmentation conséquente du prix de l'électricité à la suite de la privatisation. Aucune privatisation à ce jour dans le monde n'a pas été suivie immédiatement d'une hausse des prix du produit vendu. Aucune. C'est la terrible "loi du marché" qui en fait est plus exactement "la loi du profit". Une entreprise privée qui entre en possession d'une entreprise publique (ou privée) va AUTOMATIQUEMENT et IMMÉDIATEMENT chercher à maximiser les bénéfices, pire encore à les optimiser. Cela se traduit par deux facteurs:

  • AUGMENTATION DES PRIX POUR LES CONSOMMATEURS
  • AUGMENTATION DE L'OPTIMISATION FISCALE, à savoir "payer le moins d'impôts possibles" pour rentabiliser au mieux l'investissement
C'est systématique et sans conteste possible. Donc, au final, le tour de passe passe comptable pour ELECTRA se fait avec l'argent des contribuables, ces mêmes contribuables qui, en plus, verront leur facture d'électricité et d'eau... exploser !
Elle est pas belle la politique d'Ulysses Correia e Silva, hein? N'a-t-il pas raison quand il dit que le MpD fait tout pour la population, son bien-être, son pouvoir d'achat? Eh bien, mes cheres Cabo-verdiennes et Cabo-verdiens que nous adorons tant, je suis désolé pour vous, mais votre pouvoir d'achat... vous pouvez toujours rêver pour qu'il augmente. Ces prochaines années, grâce à la politique MpD d'Ulysses, VOUS ALLEZ PAYER TOUJOURS PLUS, mais rassurez-vous: pauvres ou riches, vous serez tous égaux fasse à l'injustice. Vous m'en voyez navré, mais vous pouvez toujours allez voter pour changer les choses! Enfin, si vous souhaitez que cela change...

Christophe Chazalon
Genève, le 17/05/2024

Cabo Verde: le peuple donne une giffle magistrale à son Premier Ministre (2024)

Les statistiques officielles sur la Gouvernance, la paix et la sécurité 2023 (web), au Cabo Verde, ont été délivrées aujourd'hui par l'Instituto nacional de estatistica (INE), et pour dire le vrai, les chiffres sont catastrophiques pour le Premier Ministre, Ulysses Correia e Silva, et son gouvernement. Pire, c'est un total désaveu par le peuple de sa politique menée depuis 2016, ce qui, en fait, ne nous étonne qu'à moitié compte tenu des post it que nous écrivons depuis quelques années déjà à ce sujet. Mais là, Ulysses ne pourra pas dire que ce n'est pas vrai, que ces chiffres sont mal compris ou qu'ils mentent. Enfin, on l'espère.
Petit décorticage pour nos lectrices et lecteurs passionnés à travers 2 ou 3 graphiques de l'INE.

GOUVERNANCE, PAIX et SÉCURITÉ
Est-il besoin de commenter le graphique ci-dessous ? On écrit et on écrit encore est toujours que la liberté de la presse au Cabo Verde est défaillante, pour ne pas dire en chute libre, ce n'est pas qu'une idée de détracteur de la politique d'Ulysses Correia e Silva. Non! C'est un fait et la population cabo-verdienne le confirme: plus de 60% des habitant(e)s de l'archipel, de plus de 18 ans, pensent qu'elle n'est pas respectée dans le pays. Et ils/elles sont encore plus nombreux en ce qui concerne la liberté d'expression.


RÉPONSE AUX BESOINS ET PRÉOCCUPATIONS DE LA POPULATION PAR LES POLITICIEN(NE)S
D'après ces dernières statistiques, la confiance dans les hommes et femmes politiques est quasi... inexistante. Seulement 14,2% de la population estime que politicien(ne)s répondent à leurs besoins et préoccupations. Un désaveu absolu. Et Ulysses ou ses sous-fifres du MpD pourront toujours faire des annonces pour discréditer le PAICV au pouvoir avant 2016. Les chiffres sont pires aujourd'hui. En 2013, on avait 17,1% de la population et en 2016, 15,7%. Qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie tout simplement que la voie suivie par le Premier ministre ne convient pas au peuple souverain. Pire, elle est moins probante que celle suivie par le PAICV avant. 


CONFIANCE DANS LES INSTITUTIONS PUBLIQUES
Là, c'est la douche froide. À part l'éducation (66,5%), la Santé (53,4%) et la "Sécurité sociale" (51,6%), les Cabo-verdien(ne)s n'ont pas ou peu confiance dans les institutions du pays. Les représentants du Gouvernement ont le pire taux de confiance (30,7%), soit moins d'un tiers de la population. De tels chiffres devraient impliquer, si ce n'est la démission du Gouvernement, du moins une sérieuse remise en cause des personnes en poste et des choix politiques du Premier ministre.


Encore une fois, Ulysses Correia e Silva et ses ministres pourront ergoter tout ce qu'ils voudront, les chiffres sont les chiffres et la comparaison de ceux de 2023 avec ceux de 2013 et 2016 sont sans discussions. Toutes les institutions sont en décrochage, même l'Éducation, la Santé et la Sécurité sociale. Et quant aux chiffres de la période du temps du PAICV, ils sont tous meilleurs en 2016 (date de la prise de poste d'Ulysses), qu'en 2023. Ainsi la confiance dans les représentants du Gouvernement passe de 42,9% à 41,7%, soit une chute de 1,2%. C'est certes peu comparé aux 34.7% de chute des Tribunaux et Procureurs, mais cela reste une baisse qui dit bien ce qu'elle veut dire. La population a encore moins confiance en ce Gouvernement qu'en celui du PAICV d'avant 2016.


CONFIANCE DANS LES DÉPUTÉS ET LE PARLEMENT
Que dire d'un pays démocratique quand à peine 10% de la population estime être entendu par ses représentant(e)s à l'Assemblée nationale ? Peut-on encore parler de représentativité du peuple?

Quoi qu'il en soit, ce rapport statistique contient encore beaucoup d'autres informations utiles pour comprendre le Cabo Verde d'aujourd'hui du point de vue de la population, comme la parité homme - femme, la discrimination sous ses différentes formes, la corruption, la sécurité, etc. Il n'est pas de notre propos de retranscrire l'intégralité de ce rapport. Toute personne intéressée a juste à se connecter au site de l'INE pour y trouver le rapport complet en PDF ou un tableau Excel pour les données.  (web
Autre document utile: la présentation des résultats définitifs du recensement de la population de 2021. (web)

Quoi qu'il en soit, il est désormais clair qu'il y a un fossé de plus en plus grand entre Ulysses Correia e Silva et le peuple souverain du Cabo Verde. Aujourd'hui, le mariage semble bien consommé. Ce qui va être intéressant, ce sont les prochaines élections municipales de novembre et plus encore, les élections présidentielles et législatives qui suivront. Les urnes traduiront-elles la pensée du peuple et son ressenti décrit dans ce rapport 2023 ou, au contraire, le peuple se dédira-t-il en attribuant de nouveau sa confiance à notre cher Ulysses et à sa politique ? Une affaire à suivre...

Christophe Chazalon
Genève, 22/05/2024

Amilcar Cabral: leçons oubliées par nos dirigeant(e)s (2024)

Le Cabo Verde est un petit pays au milieu du monde. Il est aujourd'hui connu grâce à deux personnages emblématiques et véritables icônes nationales et internationales. D'une part, la "diva aux pieds nus", Cesaria Évora, qui a permis au monde entier de placer l'archipel sur la mappemonde, tout en en faisant connaître la culture. D'autre part, le révolutionnaire généreux de la Tricontinentale, Amílcar Cabral, qui en des temps opportuns a permis au peuple cabo-verdien et à d'autres peuples opprimés par l'Occident colonisateur de s'émanciper et de trouver, non sans difficultés, leur propre chemin.

Au Cabo Verde, le nom de ce second personnage est sur toutes les lèvres des politicien(ne)s, qu'ils soient au Gouvernement MpD ou dans l'opposition PAICV - UCID. Pourtant, combien d'entre eux/elles ont réellement lu ses écrits ? Assurément très peu, car s'ils/elles l'avaient fait, ils/elles en auraient peut-être encore les leçons en tête. Ainsi, en un seul texte, nous avons retenu trois petites phrases pour donner un exemple de la richesse de ce patrimoine devenu mondial (web) et qui pourtant est issu des rangs mixtes de la cabo-verdianité et de l'univers bissao-guinéen. Ce texte n'est autre qu'une directive politique pour les membres du PAIGC, datant de 1965 (Basil Davidson, The liberation of Guiné. Aspect of an African revolution, Harmondsworth: Penguin Books, 1969, p. 126-128, traduction française):

  • "Gardez toujours à l'esprit que les gens ne se battent pas pour des idées abstraites, pour des choses dans la tête de quelqu'un. Ils luttent pour obtenir des avantages matériels, pour vivre mieux et en paix, pour voir leur vie progresser, pour garantir l'avenir de leurs enfants."
 
  • "Créez des écoles et diffusez l'éducation dans toutes les régions libérées. [...] Contestez sans violence toutes les coutumes préjudiciables, les aspects négatifs des croyances et des traditions de notre peuple. Obligez chaque membre responsable et instruit de notre Parti à travailler quotidiennement pour l'amélioration de sa formation culturelle."
 
  • "Exigez des membres responsables du Parti qu'ils se consacrent sérieusement à l'étude, qu'ils s'intéressent aux choses et problèmes fondamentales de notre lutte et vie quotidienne, et pas seulement dans les apparences. Apprenez de la vie, apprenons de notre peuple, apprenons de livres, apprenons de l'expérience d'autres. N'arrêtez-jamais d'apprendre!"

Ce ne sont là que de simples phrases, mais il serait bien que les politicien(ne)s cabo-verdien(ne)s (et du reste du monde) les lisent, les assimilent et ne les oublient pas. Peut-être, alors, arriveront-ils/elles à proposer à leur peuple une politique digne de ce nom, une véritable gouvernance viable et responsable, et non pas les balais idiots de politique politicienne actuelle qui, quelque soit l'alternance, se résument toujours à: "c'est nul ce que vous faites, nous on ferait mieux!". Il suffit de lire les manchettes d'Inforpress, au Cabo Verde, pour voir le spectacle navrant des nos hommes et femmes politiques. Pour le MpD, le message est toujours "on fait tout très bien, y a des petits problèmes, mais ça reste du très bon travail" même quand les événements disent exactement le contraire (TACV, Icelandair, Bestfly, CV interilhas etc.). Pour le PAICV, voire l'UCID, la rengaine est systématiquement la même "Le gouvernement MpD fait n'importe quoi. Ils sont nuls". Mais où sont les propositions concrètes du PAICV et de l'UCID? Où sont les solutions réalistes et fonctionnelles? Nulle part. On a beau lire et relire les articles publiés par les médias locaux et nationaux, c'est toujours le même disque, sempiternellement, de la critique sans suite, juste valable pour elle-même. Et après, on s'étonne que les gens ne votent plus. Et après, on s'étonne que les gens disent de plus en plus souvent "de toute façon, ce sont tous les mêmes, ils/elles ne pensent qu'à s'en mettre plein les poches". Et après, on s'étonne que le populisme augmente et que la violence bête et méchante s'installe dans les rues, que les gens ne discutent plus, non pas parce qu'ils/elles n'ont plus la parole. Non! Mais simplement parce que les gens ne savent plus discuter, débattre, échanger des idées, suivant en cela l'image de leur gouvernant(e)s. L'image renvoyée par le monde politique au Cabo Verde est désolant, semblable à celui qui se généralise sur la planète partout où le peuple peut encore s'exprimer. L'image renvoyée par les politicien(ne)s est vide de sens car il n'apprend rien de nouveau, il n'apporte rien aux préoccupations légitimes de la population, celles dont parle Amílcar Cabral dans les extraits ci-dessus. C'est une image pitoyable rejetée sèchement par le peuple car elle ne répond plus à ses attentes. Le peuple, las, se détourne de la politique et donc, de facto, la démocratie sombre. Un exemple vous est utile? Très bien! C'est simple. Le peuple se fiche de savoir comment le Gouvernement gère les transports aériens et maritimes au Cabo Verde. Ce que veut le peuple, encore une fois, de la manière la plus légitime qui soit, c'est qu'il existe sur le territoire des transports maritimes ou aériens fonctionnels, qui lui permette d'aller d'une île à l'autre, de parcourir le pays pour le travail, les loisirs, la famille. Qu'importe toutes les tractations, les difficultés et écueils rencontrés par le Gouvernement. Qu'importe les critiques de l'opposition qui ne propose absolument rien pour améliorer la situation. Le peuple veut juste pouvoir voyager dans le pays et à un prix raisonnable. C'est tout. Le rôle du Gouvernement et de l'opposition est simplement que cela se réalise. C'est tout. Or, aujourd'hui, au Cabo Verde, force est de constater que les politicien(ne)s de l'archipel, Gouvernement tout autant qu'opposition PAICV - UCID en sont totalement incapables, tous ensembles. Ils/elles sont tous fautifs. Encore une fois, le peuple est las de ces discussions stériles, de ces guéguerres futiles dignes des cours d'école du primaire qu'offrent les hommes et femmes politiques de ce pays, surtout en période d'élection comme aujourd'hui (les municipales sont prévues pour cet automne). Il n'est que de prendre la situation de la camâra municipale de Praia pour laquelle la joute politique MpD / PAICV est d'un ridicule sans fin, ou pire encore celle de Mindelo-São Vicente, ingérable depuis deux ans à cause d'une cohabitation impossible face à un président de câmara obtus et incapable de dialoguer, vivant aux limites de l'autocratie. Ces deux villes, les principales du Cabo Verde, offrent un spectacle pathétique, ridicule et clairement antidémocratique. La solution est pourtant simple: quand on n'est pas capable de gouverner, on démissionne (ou on se fait virer par son parti), ce qui permet la mise en place de nouvelles élections qui offrent légitimement la parole au peuple, le véritable souverain.

Alors Mesdames et Messieurs les politicien(ne)s du Cabo Verde, retournez aux sources, même si elles sont révolutionnaires, et relisez l'oeuvre généreuse et tournée entièrement vers le peuple, votre supérieur hiérarchique qui vous élit, et par là-même vous accorde sa confiance, enlevez ce qui peut déranger, si vous le souhaitez, de politique communiste dans ces écrits, peu importe. Cabral faisait une révolution en profondeur. Il tendait vers le socialisme car c'est ce qui permettait, à l'époque, d'aider le peuple en opposition aux colonisateurs conservateurs et racistes de droite. Et en relisant simplement les textes quelque peu auto-expurgés par le lecteur ou la lectrice, car les temps changent et le Cabo Verde d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec le Cabo Verde de 1975 ou de 1991, en relisant les textes, retenez-en l'essentiel comme des guidelines qui vous aideront à faire de la "vraie" politique utile au peuple, pas des combats de coqs et de poules qui cherchent juste la réélection en vue d'une vie de privilèges, ce que vous faites actuellement. Il suffit de lire le post it suivant sur le ressenti de la population.
Les trois extraits cités en ce début de post it sont éloquents, exemplaires et emprunts d'une simplicité élémentaire qui montre à quel point l'oeuvre d'Amilcar Cabral peut être riche, qu'il est un exemple si ce n'est à suivre entièrement, du moins à méditer profondément !

Alors bonne lecture à toutes et tous, politicien(ne)s ou gens du peuple. Tout le monde a à gagner à lire les écrits d'Amilcar Cabral. Et au Gouvernement actuel de rééditer et diffuser cette oeuvre quand bien même elle n'est pas néo-libérale dans l'âme. Il ne suffit pas de faire l'éloge d'un grand homme pour dire qu'on connaît sa pensée, qu'on sait de quoi il  parle, et par là-même, essayer de récupérer la force de son image pour son propre profit. Non! Il s'agit d'essayer de (re)découvrir les raisons qui font que la pensée de cet homme, un Cabo-verdien-bissao-guinéen, a eu et a toujours une telle ampleur, une telle envergure, une telle aura.

En septembre de cette année, le Cabo Verde devrait normalement célébrer les 100 ans de la naissance d'Amílcar Cabral.
Et pour sûr, l'année prochaine le Cabo Verde va fêter ses propres 50 ans de liberté et d'indépendance.
Aussi, tou(te)s les politicien(ne)s vont parler d'Amílcar Cabral à tout va, à tout propos. Tou(te)s, sans exception. Il serait peut être bien aussi qu'ils/elles aient réellement (re)lu l'oeuvre de ce Grand Homme!
Ce serait un mensonge de moins offert au peuple!

Christophe Chazalon
Genève, 21/05/2024

450 millions de dollars: Cabo Verde le nouveau terrain de jeu des grandes puissances ! (2024)

On ne sait pas si c'est nous, mais il y a quelque chose qui cloche quelque part en ce moment au Cabo Verde. Eh non! Ce n'est pas le MpD, même si on pourra en rediscuter plus tard.
Ce qui cloche, c'est l'annonce faite le 04 juillet dernier par l'ambassadeur des USA en poste à Praia, Jeff Daigle. D'arpès lui, les USA vont construire une nouvelle ambassade au Cabo Verde.

  • anonyme, "Futura embaixada dos EUA em Cabo Verde injecta mais de 100 milhôes de dólares na economia cabo-verdiana", expressodasilhas.cv, 2024/07/04, en ligne  (web)
  • anonyme, "Nova embaixada dos Estados Unidos da América em Cabo Verde", recordcaboverde.com, 2024/07/04, en ligne  (web)
  • anonyme, "Obras para construir a nova embaixada dos EUA poderão iniciar no Verão de 2025 - embaixador", inforpress.cv, 2024/07/06, en ligne  (web)
  • "Obras para construir a nova embaixada dos EUA poderão iniciar no Verão de 2025 - embaixador", asemana.cv, 2024/07/22, en ligne  (web)

Jusque là, rien de bien étrange me direz-vous! Oui! Oui! C'est vrai, sauf que... en y réfléchissant bien, plutôt que de se concentrer joyeusement sur les 100 millions de dollars qui devraient être injectés dans l'économie locale, comme le font à qui mieux mieux politiques et journalistes, peut-être faudrait-il prendre le temps de considérer cette décision et surtout le montant global de cette nouvelle construction diplomatique au Cabo Verde.
Prenons deux chiffres simples et vérifiés:

  • Le budget général de l'État du Cabo Verde pour 2024 = 844 millions de dollars. (web)
  • Le budget global pour la nouvelle ambassade américaine = 440 millions de dollars.

Autrement dit, le nouveau projet d'ambassade des USA au Cabo Verde équivaut à plus de la moitié du budget annuel 2024 du Cabo Verde. Est-ce acceptable?
Alors que l'archipel africain a un mal fou à trouver des financements pour mener à bien ses projets de développement du pays et surtout afin de sortir la population de l'extrême pauvreté, le seigneur de l'Empire dépense sans compter.
Cette nouvelle ambassade devrait employer 290 fonctionnaires. Mais n'est-ce pas trop pour une ambassade dans un pays secondaire d'Afrique, un petit pays avec pas même 500'000 habitants, dont le budget national est inférieur aux bénéfices nets après impôts de toutes les multinationales en activités. Est-ce raisonnable?
Pour nous, clairement non! Ce montant est indécent, d'autant plus que même pas 25% au final sera injecté dans l'économie locale.
Mais outre, l'aspect économique et déontologique d'un tel projet, on doit se demander dans quel but il a été activé. Quel est l'objectif du gouvernement américain actuel? Pourquoi accroître de 35% le nombres d'agent de cette ambassade dans un pays si peu signifiant sur le plan international, que ce soit d'un point de vue économique, politique, culturel ou social? Sachant en plus que Jeff Daigle a été remplacé officiellement le 02 juillet 2024 par Jennifer Adams (web) et aussi qu'en novembre 2024, les présidentielles américaines pourraient bien voir l'intronisation du tout sauf ami de l'Afrique, le dangereux Donald Trump.

Petit rappel.
Les cadeaux des grandes puissances aux petits pays ou aux pays pauvres ne sont pas une nouveauté.
Dans le cas du Cabo Verde, la Chine a déjà offert:

  • le Palais du Gouvernement
  • le Parlement du pays construit en 1985 et rénové en 2016-2018 sur fonds chinois (web)
  • la Bibliothèque nationale 
  • la maternité du principal hôpital de la capitale (web)
  • le premier barrage hydraulique du pays en 2006  (web)
  • le Palais présidentiel (rénovation en 2013 sur fonds chinois -  web)
  • le campus de l'université publique UNICV entre 2017 et 2021  (web)
  • l'auditorium national (rénovation en 2020 sur fonds chinois -  web)
  • le stade national (rénovation en 2023 sur fonds chinois -  web)

Toutes ces constructions sont à Praia ou sur l'île de Santiago. Renforcer son image auprès du pouvoir cabo-verdien et de la population est le but de la Chine. Mais l'idée est surtout d'obtenir un soutien également dans le projet des BRICS de multipolarisation internationale dont on parle dans nos post it depuis quelque temps. En 2006, le ministre des affaires étrangères chinois ne tarissait pas d'élogea sur le petit pays, "défenseur des causes justes". Et pour cause: "Cabo Verde sempre defendeu a justiça, seguiu os princípios da Carta das Nações Unidas, quer se trate da questão da reforma das Nações Unidas ou da defesa do princípio de Uma só China", que determina que Taiwan não pode nunca ser independente", dit-il.  (web)
Israël a réussi ainsi à obtenir une abstention pour les votes à l'ONU contre ses actions meurtrières et digne de l'Apartheid en Palestine. Ainsi le gouvernement cabo-verdien de Ulisses Correia e Silva a accordé le retour de monnaie attendu malgré l'opposition du Président de la République, José Maria Neves.
En fait, on assiste depuis quelques années, et plus encore depuis quelque mois, à un balai incessant d'ambassadeurs ou de chefs de gouvernement qui viennent au Cabo Verde pour développer des programmes d'aides ou d'échange de savoir, etc.

Et les USA alors? Pourquoi développent-ils un pôle diplomatique d'importance sur une toute petite îles au large de l'Afrique de l'Ouest ?
Pour rappel, nous en avons fait les frais personnellement, les services consulaires des principaux pays d'Europe ont été retirés du Cabo Verde pour être placés à Dakar, au Sénégal, sur le continent, dans un pays alors relativement stable. La France l'a fait en 2014. Dès lors, si un ressortissant français résidant au Cabo Verde veut s'inscrire sur la liste des français de l'étranger, il doit prendre l'avion ou le bateau pour se rendre à Dakar, à 600 km de là. De même s'il souhaite un nouveau passeport ou une carte d'identité pour son enfant nouveau-né, ou simplement pour pouvoir voter. Un peu cher le voyage + séjour pour des documents normalement gratuits, non?
Or, les USA, tout à l'inverse, misent désormais sur un autre possible: le Cabo Verde.
La raison est essentiellement politique. La politique intérieure du Cabo Verde est considérée comme une des meilleures et des plus stables d'Afrique, avec l'Île Maurice, située de l'autre côté du continent. 
De son côté, la politique internationale africaine, elle, connaît depuis une décennie des crises de plus en plus violente, avec des putschs à répétitions en Afrique de l'Ouest. Les putschistes ont même réussi à mettre à la porte de leur pays les militaires Américains ou les Français présents depuis des décennies. Plus encore, Niger, Burkina Fasso, Mali... décident de faire scission avec la CEDEAO sur les conseils de leur nouvel allié: la Russie de Poutine et son groupe Wagner, ce qui revient à faire scission avec l'Empire occidental.
Le reste de l'Afrique ne se porte guère mieux. Les pays du Maghreb, eux, sont politiquement instables. Le Maroc est en conflit avec l'Algérie et revendique la Mauritanie. Au centre, le Nigeria est sur le point d'imploser, la RDC est en conflit ouvert avec le Rwanda. À l'ouest, l'allié américain de longue date, le Kenya, est en ébullition. Au Sud, l'Afrique du Sud, co-fondateur des BRICS, est en sursis pour un nouveau mandat présidentiel dont on peut redouter le pire tant la coalition est fragile. Il suffit de lire Jeune Afrique en ligne pour se convaincre que l'Afrique se développe tout autant qu'elle s'embrase.
Dans ce cadre, le petit Cabo Verde, hors continent, stable et tranquille paraît donc comme un excellent point stratégique pour installer une base continentale en Afrique pour les USA. La toute fraîche élection de Bassirou Diomaye Faye à la tête du Sénégal est une excellente nouvelle. L'homme entend faire le nettoyage et redresser le pays. Mais y parviendra-t-il face à ses requins d'opposants qui ont perdu leur pouvoir officiel, mais pas leur pouvoir de nuisance ? Le Sénégal est pour l'heure encore un pays stable, musulman, mais modéré. Si Faye échoue, le continent tout entier risque de devenir un champ de bataille, terrain de jeu des extrémismes aveugles de tout bord.
Ceci explique donc cela, tout du moins en partie.
Mais reste que dépenser un somme d'argent aussi élevée pour un bâtiment diplomatique, qui correspond à plus de la moitié du budget de l'État d'accueil est d'une indécence certaine ou du moins les USA, au lieu de pérorer, aurait pu s'en tenir aux 100 millions susceptibles d'être injecter dans l'économie cabo-verdienne.

Par jeu, on se demande bien ce que vont faire les Chinois maintenant, ces amis de longue date des Cabo-verdiens ? Les liens ont été renforcés ces deux dernières années entre les deux pays. L'un des meilleurs ministres du gouvernement, Arlindo Nascimento do Rosário, a été envoyé en Chine comme ambassadeur  (web) et le Premier vice-président de l'Assemblée nationale est également le président de l'Association d'amitié avec la Chine (AMICACHI - web).
Aussi les amis chinois ouvriront-ils aussi une nouvelle ambassade au Cabo Verde? Si oui, pour quel montant? 1 milliards de dollars? Soyons large. Le prestige n'a pas de prix. Et combien de personnel? 500 ? La Chine, après tout, est trois fois plus peuplée que les USA...
Loin de ces plaisanteries, notons toutefois que la Chine, à la différence, des USA a investi dans des institutions utiles aux Cabo verdiennes et Cabo-verdiens. Les USA, avec leur ambassade à sortir de terre, investissent pour eux seuls, pour leurs intérêts, créant ainsi une situation paradoxale: le pays autocratique (la Chine) est celui qui aide le petit pays pauvres, alors que le pays dit démocratique (les USA, fer de lance de l'Empire ou du monde occidentale, grand défenseur de la démocratie) agit de la manière la plus égoïste qui soit.
Enfin, au final, le gagnant reste le Cabo Verde et son peuple, pour autant que le Gouvernement maintienne le cap dicté par les organismes internationaux (ONU, BM, FMI, etc.) et considérant les défis actuels du Cabo Verde (pauvreté galopante, faim intarissable, jeunesse inoccupée, éducation déclinante, expatriation intensive, révolte fonctionnaire à répétition, transports inter-îles moribonds, etc.), ce n'est pas gagné!
Mais ne dit-on pas que l'espoir fait vivre ? Alors gardons espoir !


Christophe Chazalon
Genève, 22/07/2024

Cabo Verde: Amílcar 1 - Ulysses 0  (2024) 

Eh oui! Eh oui! Eh oui! La vie poursuit son cours avec ou sans nous et malheureusement, nous n'avons pu commenter la vie politique et dramatique du gouvernement MpD cabo-verdien depuis cet été. Quel dommage, tant il y a avait à dire et à redire. Mais ce n'est que partie remise. 

Aujourd'hui, nous allons nous amuser à faire une petite comparaison entre le grand et célèbre Amílcar Cabral et le petit et drôle Ulysses Correia e Silva. L'homme illustre, assassiné lâchement en 1973 par des membres du ou proche du PAIGC, était un fervent défenseur des droits humains, des peuples, de la vie en général. Certes, communiste léniniste combattant, il y a fort à redire, Lénine s'avérant avoir été tout sauf un ange et de loin. Mais, d'autant plus que personne n'est parfait, ce qui est important ce n'est pas que Cabral célébrait Lénine avec emphase, mais ce qu'il a laissé après lui, son "héritage". Plusieurs ouvrages et textes ont été édités de son vivant ou après sa mort. Le plus notable est sans aucun doute Unité et lutte, ouvrage compilation qui reprend nombre des discours du héros de l'Indépendance cabo-verdienne survenue, rappelons-le, en 1975. Tous les extraits que nous citerons ici proviennent de l'édition française parue en 1975 aux Éditions François Maspero, en 2 volumes.
Le petit homme, surnommé avec bonhomie "Monsieur Tous pouvoirs", est quant à lui encore et toujours Premier ministre de l'archipel, secrétaire général du parti dit "centriste" cabo-verdien, le Mouvement pour la Démocratie (MpD), et égo-centre de sa propre politique gouvernementale. Pour simplifier un tantinet, Ulysses est au centrisme politique, ce que Cabral est au socialisme, c'est à dire que Ulysses est en fait un pur néo-libéral de l'Empire (suivant les Occidentaux maîtres du monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, en tout cas sur le plan économique et l'exploitation des pays pauvres), et que Cabral est un pur communiste de l'extrême gauche la plus à gauche. En ce sens, ils sont bien pareil: des extrémistes déguisés.
Avant d'aller plus loin, il peut être intéressant de rappeler la définition de l'impérialisme développée par Cabral pour comprendre ce que nous venons de dire: 

"Nous dirons simplement que l'impérialisme peut être défini comme l'expression mondiale de la recherche de bénéfices et l'obtention de plus-values toujours plus grandes de la part du capital monopoliste et financier, accumulé dans deux régions du monde; en Europe d'abord, et par la suite en Amérique du Nord. Et si nous voulons situer le fait impérialiste dans la trajectoire générale de l'évolution de ce facteur transcendant qui a modifié la face du monde, le capital et le processus de son accumulation, nous pourrions dire que l'impérialisme est la piraterie transplantée des océans à la terre ferme, piraterie réorganisée, consolidée et adaptée à l'objectif de l'exploitation des ressources matérielles et humaines de nos peuples. Mais si nous parvenons à analyser avec sérénité le phénomène impérialiste, nous ne scandaliserons personne en reconnaissant que l'impérialisme - tout prouve qu'il est, en réalité, la dernière phase de l'évolution du capitalisme - a été une nécessité historique, une conséquence de l'essor des forces productives et des transformations des moyens de production dans le contexte général de l'humanité, considérée comme un tout en mouvement. Une nécessité comme le sont, actuellement, la libération nationale des peuples, la destruction du capitalisme et l'avènement du socialisme" (p. 292).

Quoi qu'il en soit, là où Ulysses Correia e Silva, "Monsieur je sais tout et je n'accepte pas la critique", est cependant inférieur, c'est dans la profondeur de la pensée. En effet, il est très très loin de comprendre et d'appliquer l'un des points essentiels soutenu par Amílcar. Celui-ci incitait les gens dirigeants à "être réalistes". Il disait: "il est essentiel, dans une lutte de libération nationale, que ceux qui dirigent la lutte ne confondent jamais ce qu'ils ont dans la tête avec la réalité. Celui qui dirige une lutte de libération nationale doit autant tenir compte de la réalité de son pays que de celle d'autres pays, et, dans le même temps, il doit mesurer, faire des plans, tout en respectant la réalité, et non les idées qu'il a" (p.184-185). En ce sens, Ulysses n'a rien compris, car notre cher Premier ministre ne tient aucunement compte de la réalité (genre la souffrance des Cabo-verdiennes et Cabo-verdiens qui ont faim, qui n'ont pas de travail, en particulier la jeunesse, etc.) La seule chose qui importe à Ulysses Correia e Silva, c'est la pensée de Ulysses Correia e Silva et son application. Avec lui, aucun consensus, aucune discussion posée, juste SA vision des choses.
Vous en doutez? Vous vous dites que c'est de la critique facile? Faites-moi rire. Voici un exemple parmi 100 autres. Ulysses a nommé un de ses amis Ministre de l'éducation, un pauvre bougre, qui n'a en fait pas son mot à dire. Amadeu Cruz, de son petit nom, passe pour un incompétent aux yeux de la population. À juste titre? Peut-être pas. Il pourrait être un homme intelligent et compétent. Seulement, il n'est pas là pour diriger le Ministère de l'éducation, mais pour faire ce que le Premier ministre lui dit de faire. Donc il se prend régulièrement du bois vert et passe pour un incompétent. Pour preuve, les syndicats de professeurs ont encore demandé sa démission le 24 septembre dernier (web). Mais reprenons depuis le début. Ulysses veut absolument faire passer une révision du statut des professeurs du primaire et du secondaire (pour suivre les directives des organismes internationaux) sans tenir compte de l'avis des principaux intéressés: les professeurs. Et vu que ces derniers ne sont pas des idiots (ils sont tous ou presque licenciés ou masterisés), eh bien, ça clashe. Malgré tout, Ulysses tente de faire passer sa révision en force.  Le "Plano de carreiras, funçoês e remunerações" (PCFR - web) a été auto-validé par le Gouvernement et soumis au Président de la République, José Maria Neves, comme le veut la loi. Ulysses n'hésite alors pas à menacer ce dernier s'il ne valide pas SON PCFR (web). Or, coup de théâtre, José Maria Neves appose son veto (web). Mais rien n'y fait, Ulysses n'écoute pas, n'entend pas, ne veut rien savoir. Sa révision est la bonne, il n'en démord pas. Les syndicats montent de nouveau aux créneaux. La bataille sera rude, car c'est la rentrée des classes 2024-2025. Que fait notre cher Ulysse pour apaiser les choses? Rien, au contraire. En véritable Netanyahu de la bêtise humaine, non seulement il veut passer en force son texte auprès de l'Assemblée nationale, acquise à la majorité MpD, mais en plus il multiple (avec ses marionnettes) la propagande pro-Ulysses à travers les journaux. On ne compte plus les interventions publiées par voix de presse. Le 13 septembre 2024, tellement aux abois, le Gouvernement va jusqu'à publier un encart publicitaire (donc payant) dans le quotidien Expresso das ilhas (journal favorable au Gouvernement et aux milieux économiques - web) et les jours suivants, le Ministre de l'éducation (web) et Ulysses ont droit à une interview et les gros titres pour défendre leur position contre le Président de la République (issu de l'opposition PAICV) et les syndicats. Quid de la liberté de la presse au Cabo Verde? On voit bien à travers cet exemple les limites du 3e pouvoir dans l'archipel. Non seulement, Ulysses ne cherche pas la discussion, mais pire, il essaie par tous les moyens à dénigrer les professeurs et leurs syndicats. Ainsi sous la pression des professeurs qui ne désarment pas, et pour cause (le PCFR leur fait peut-être gagner un meilleur salaire, mais les prive de droits importants), le Ministre de l'éducation fait une annonce par l'entremise de la presse selon laquelle "il a publié au journal officiel la "lista de pendências por não redução da carga horária" (web), une des principales pierres d'achoppement avec le corps enseignant. On pourrait penser que cela est une bonne chose, mais ce n'est pas le cas. Non seulement la liste s'avère très rapidement incomplète, nombre de professeur(e)s sont "oublié(e)s", mais pire Amedeu Cruz attaque frontalement les dits professeur(e)s en les accusant de tous les maux, alors que cela fait plus d'un an que les enseignant(e)s réclament cette liste. Ainsi, il dit: "Nós não podemos estar num quadro permanente de ameaças, temos que estabilizar, temos que encontrar aqui um caminho, somos um país democrático. Agora, estarmos constantemente sob ameaça, nós chegamos a um entendimento com os sindicatos e depois de amanhã já há um problema, há mais uma nova ameaça, nós temos que acabar com o clima de ameaças no país, temos que respeitar as instituições democráticas, nós não podemos estar quase a subverter a ordem democrática. Felizmente, mais de 90% dos professores, não só estão de acordo com a implementação do novo PCFR, como também não aderiram à greve. Eu penso que os sindicatos, os líderes dos sindicatos deveriam tirar ilações da não adesão dos professores à greve no dia do início das aulas". Les professeur(e)s ne sont pas stupides et rétorquent illico que c'est bien parce qu'ils ont fait grève et pression que le Gouvernement a fini par céder et publier cette liste qui, si le Président de la République n'avait pas apposé son veto, aurait été renvoyée aux calendes grecques. Les mots sont clairs: “Tomamos conhecimento de que o Governo enviou ao parlamento a proposta do Decreto-Lei de aprovação do PCFR do Pessoal Docente de forma pouco digna, sem antes novamente sentar e discutir o documento com os sindicatos e depois de cinco chumbos ao documento. Uma atitude antidemocrática. O Governo quer impor um documento lesivo à classe docente” (web).
Quoi qu'il en soit, l'affaire suit son cours, mais il est a peu près certain que l'Assemblée nationale va votée cette révision, avec plus ou moins de modifications, provoquant une lutte toujours plus affirmée de la part des enseignant(e)s. Et, à cause de ce refus obstiné de discuter et trouver un consensus, ce sont au final les jeunes, les écoliers, qui vont en pâtir et qui, lentement, mais très sûrement vont entrer dans un stress mental qui amènera à plus de suicides, plus de dépressions, plus de violences, plus de filles-mères, plus de traumas, plus de consommation de drogue, en particulier de synthèse, qui commence à sérieusement envahir les îles. Merci M. Ulysses!

Ulysse - Amílcar et les femmes
Depuis 2016, Ulysses Correia e Silva est Premier ministre du Cabo Verde, avec une assemblée à majorité MpD. Donc il a toute latitude pour faire passer des lois. Et concernant les femmes, suivant la mode en vigueur du côté de l'international impérial, il fait voter une loi sur la parité. On pourrait penser que l'homme est généreux, fair play et respectueux des femmes. Mal vous en prendra de penser cela. Le Cabo Verde est un pays ultra-machiste dans lequel les hommes sèment leurs graines et puis s'en vont, pour en semer d'autres ailleurs. Ce sont les femmes qui font et ont fait le Cabo Verde, comme dans nombre de pays du Sud. Ce sont les femmes qui élèvent les enfants seules, ce sont les femmes qui entretiennent le foyer seules, ce sont les femmes qui travaillent pour nourrir la famille (enfants et grand-parents, voire oncles ou tantes) seules, car les hommes, eux, se promènent, profitent, boivent, jouent, indifférents. Discuter avec Ulysses, il vous dira que ce n'est pas vrai. Discuter avec des femmes du peuple, elles vous diront que non seulement cela est vrai, mais elles vous raconteront encore plus de faits troublants. Nous avons eu la chance d'employé une douzaine de femmes en cinq ans dans notre entreprise et toutes, absolument toutes, avaient le même discours sur les hommes. Ultime preuve: dans les cartes à jouer occidentales, on trouve dans l'ordre de grandeur des points: le Roi (4 points), la Reine (3 points) et le Valet (2 points), mais pas au Cabo Verde. L'ordre y est: le Roi (4 points), le Valet (3 points) et la Reine (2 points). Faut-il en dire plus?
Donc revenons à Ulysses et sa loi sur la parité. Eh bien, à la suite de la la loi, ce sont tenues les élections municipales 2017. Sur 22 postes de président de Câmara municipal, aucune femme. Les voix s'étant élevées contre cette situation injuste et détestable, Ulysses et son équipe se sont empressés de nommer des femmes têtes de liste des Assemblées municipales, un poste honorifique plus qu'autre chose. La commission sur la parité cabo-verdienne a mis en garde sur cette dérive de la part du Gouvernement. On aurait pu penser que la situation serait plus en adéquation avec la loi en 2024, mais il n'en est rien. Sur 22 postes de président de Câmara municipal combien de femmes Ulysses et le MpD proposent-ils? Allez, réfléchissez! ZÉRO. Eh oui! Les femmes pour Ulysses, c'est bien à la maison pour s'occuper des enfants, mais ce n'est pas sérieux pour diriger une Câmara municipal. Pourtant, au Cabo Verde, il y a plus de femmes que d'hommes qui ont une licence, une maîtrise ou un doctorat. Cherchez l'erreur!
Que disait Amílcar au sujet des femmes? Les membres dirigeants du PAIGC, puis du PAICV, ne voyaient pas d'un bon oeil l'arrivée de femmes à leurs côtés pour guider le peuple. Cabral écrit: "Bien sûr, il y a toujours des résistances, en voici un exemple: il y a toujours une résistance subtile, muette parfois, contre la présence de femmes parmi les dirigeants. Certains camarades font tout pour éviter que les femmes commandent; parfois il se trouve des femmes plus aptes a commander qu'eux. Malheureusement, certaines de nos camarades femmes n'ont pas toujours su maintenir le respect et la dignité nécessaires pour défendre leur position, en tant que personne qui commandent. Elles n'ont pas su éviter certaines tentations, ou tout au moins, prendre certaines responsabilités, sans complexes. Il y a certains camarades hommes qui ne veulent pas comprendre que la liberté de notre peuple signifie aussi la liberté des femmes; la souveraineté pour notre peuple signifie que les femmes doivent aussi participer; la force de notre Parti n'aura de valeur que si les femmes s'engagent pour commander aussi, comme les hommes. Beaucoup de gens disent que Cabral à la manie de mettre les femmes à des postes de directions - "Laissez-le faire; nous saboterons par derrière". Voilà ce que l'on peut entendre de la bouche de ceux qui n'ont rien compris. Ils peuvent saboter aujourd'hui, saboter demain, mais un jour ça se terminera mal pour eux" (p. 216).
Plus tard, il revient sur le sujet des jeunes filles et de leur éducation dans le cadre de ce qu'il appelle "l'école-pilote, qui est l'un des éléments essentiels de notre enseignement  [et qui] prépare des cadres qui demain serviront l'avenir de notre lutte, comme cadres militaires et politiques, ou électriciens, ou ouvriers, ou médecins, ingénieurs, infirmiers, techniciens-radio, (que personne ne croie qu'aller à l'école-pilote signifie devenir docteur ou ingénieur; il se tromperait). L'école-pilote doit-être toujours plu exigeante à l'égard des élèves qu'elle reçoit. Nous devons y envoyer les meilleurs élèves de notre pays, en fixant les limites d'âges. Nous ne pouvons admettre à l'école-pilote des enfants trop âgés, qui ont d'autres travaux à faire. L'année dernière, n'ont été admis à l'école-pilote que ceux qui étaient notés "assez bien". Cette année, ne seront admis que les "biens", parce que notre école-pilote est réservée à l'élite de nos élèves. Pourquoi? Parce que nous ne pouvons permettre que soient à l'école-pilote des garçons et des filles qui n'apprennent rien, qui redoublent, et qui prennent donc la place d'autres enfants qui profiteraient de cette école. Nous ne pouvons le permettre. Nous ne faisons qu'une seule exception: nous exigeons un peu moins de filles que des garçons à l'entrée, surtout en ce qui concerne l'âge et le niveau des études: lorsqu'une fille arrive en quatrième classe, elle est formée et en général son père cherche à la marier; nous devons alors tout faire, si elle est intelligente, pour la placer à l'école-pilote. Nous acceptons donc des filles de niveau de la cinquième classe qui ont quinze ou seize ans, car nous voulons promouvoir les femmes de notre pays, et l'une des étapes principales de leur promotion est de leur apprendre à lire et à écrire correctement. C'est la raison pour laquelle nous établissons une différence entre garçons et filles à l'entrée de l'école-pilote" (p. 265). On voit bien que Cabral sait faire la part entre les attentes du peuple et des familles, et les besoins de la nation dans ce court extrait. 

Un seul dirigeant ou un collectif dirigeant?
On l'a vue depuis le début de ces post it, Ulysses Correia e Silva est LE dirigeant du Cabo Verde et il n'accepte aucun partage ni compromis. Il dirige seul, donne les directives et les autres agissent. D'ailleurs, il est le représentant du Gouvernement le plus présent dans les médias, très très loin devant d'autres ministres qui ont réussi a tirer leur épingle du jeu. Mais que disait Cabral de la direction du Parti? "Nous l'avons déjà dit clairement dans nos mots d'ordre; notre Parti est dirigé collectivement, il n'est pas dirigé par une personne unique. A n'importe quel niveau, dans l'action politique ou dans les forces armées, dans la sécurité ou dans l'éducation, dans n'importe quel domaine, il y a toujours une direction collective à plusieurs niveaux. Mais la tendance de certains camarades est de monopoliser la direction, ce sont eux qui décident de tout; ils ne consultent personne de ceux qui sont à leurs côtés" (p. 219).  On croirait entendre la description de notre cher Ulysses. C'est fou, non?
Plus encore, Cabral ajoute pour être bien clair sur ce point: "Tout n'est pas perdu lorsqu'un camarade doit quitter le poste où il était. Nous sommes tous nécessaires, mais personne n'est indispensable [pas même Ulysses, on oserait dire!]  dans cette lutte. Si quelqu'un doit partir, qu'il s'en aille, et si la lutte s'arrête, c'est parce qu'elle n'était pas bien pensée. Aujourd'hui, le seul orgueil que nous avons, que j'ai moi-même, c'est la certitude que, étant donné le travail que nous avons fait ensemble, si je m'en allais, ou si je m'arrêtais, ou si je mourais ou disparaissais, il y aurait des gens au Parti qui seraient capables de continuer la lutte. S'il n'y en avait pas, nous n'aurions encore rien fait; UN HOMME QUI A FAIT UNE CHOSE QU'IL EST LE SEUL À POUVOIR CONTINUER N'A RIEN FAIT. Une oeuvre ne vaut que si elle est l'oeuvre de beaucoup, et que beaucoup sont capables de la continuer, même si l'un des membres part" (p. 246-247). 
Notre cher Ulysses pourrait en prendre de la graine. En voilà une pensée fort utile et intelligente. Si on rapporte ces propos au travail du Premier ministre du Cabo Verde en place depuis 2016, quelles conclusions pourrait.on en tirer? 

Amitié et copinage, l'autre facette de nos dirigeants actuels
Encore une fois notre Premier ministre et le héros national s'oppose sur ce point, tant le premier adore soutenir ses petits copains, alors que le second y voyait un mal. Cabral le dit clairement: "Nous devons combattre la tendance à l'amitié et au copinage qui servent les intérêts des uns et des autres. Il y a même des camarades qui ne savent pas vivre sans leur camarade. Nous devons combattre ceci chez nous et chez les autres. Il n'y a ici aucune camaraderie qui ne soit pour servir le Parti, le peuple de notre pays. La mandjoandade, la camaraderie ou l'amitié, lorsqu'elles servent à boire de la canne ou du vin de palme, à cacher aux autres ce que l'on fait avec les jeunes filles de notre pays, ou encore à camoufler les erreurs de lutte armée, ou encore à nous taire parce que Untel est responsable et ne se bat pas comme il le devrait, sont autant de trahisons envers notre Parti, envers notre peuple" (p. 245).

Politiciens et mensonges
À l'heure où le mensonge est institutionnalisé dans le monde politique sur toute la planète grâce au grand débile dangereux et pervers, Donald Trump, qu'en est-il au Cabo Verde? Eh bien, on ne peut pas dire là non plus que Ulysses Correia e Silva brille par sa rigueur et son franc jeu. Il n'est que de prendre les contrats passés entre le Gouvernement d'Ulysses et les différentes entreprises de transport aérien ou maritime pour s'en convaincre. On ne trouve pas plus opaque à par peut-être, l'accord avec les Américains pour la base militaire des USA au Cabo Verde, la SOFA (voir nos précedents post it à ce sujet - web) ou la gestion du Fundo do Ambiente (web). Pour Cabral, au contraire, il fallait être clair et franc avec le peuple, car c'est le seul moyen de gagner et garder sa confiance. Pour rappel, en 2024, la confiance dans la politique cabo-verdienne, les institutions politiques tout autant que le Gouvernement, plonge sous la barre des 30%, voire 15% pour les députés. C'est assez significatif. Cabral, lui, disait: "nous ne devons pas tromper le peuple avec des discours de fausses promesses; nous devons au contraire lui dire clairement quelles difficultés nous rencontrons" (p. 248)

Conclusion
Au final, ce qui ressort à la lecture de l'oeuvre de Cabral, ce n'est pas tant son côté communiste ou de révolutionnaire, mais celui d'un homme qui cherche a améliorer le sort des siens, du peuple dont il fait partie. Ces idées peuvent se traduire dans une sorte de conduite exemplaire qui est alors valable pour toutes et tous. "Nous observons, cependant, qu'un type de lutte fondamental à nos yeux n'est pas mentionné d'une façon expresse dans ce programme de travail, bien que nous soyons certains qu'il est présent à l'esprit de ceux qui l'ont élaboré. Nous nous référons ici à la lutte contre nos propres faiblesses. D'autres cas différent des nôtres: cependant notre expérience nous enseigne que dans le cadre général de la lute quotidienne, quelles que soient les difficultés créées par l'ennemi, cette lutte contre nous-mêmes est la plus difficile, aussi bien au moment présent que dans l'avenir de nos peuples. Cette lutte est l'expression des contradictions internes de la réalité économique, sociale et culturelle (et donc historique) de chacun de nos pays. Nous sommes convaincus que toute révolution nationale ou sociale qui ne possède pas comme base fondamentale la connaissance de cette réalité, risque fort d'être condamné à l'insuccès, sinon à l'échec" (p. 285).
Tous les membres du PAIGC n'étaient pas de cette avis et cela à coûter la vie au héros national, assassiné, rappelons-le, par les siens en 1973.
Cependant, la pensée est bonne et juste. Et peut-être que notre Premier ministre national actuel ferait bien de temps en temps de la suivre, car les temps ont changé et lui ne risque pas d'être trahi par les siens. La révolution nationale s'est depuis transformée en politique de développement national qui a à peu près les mêmes tâches que la premières, mais dans un contexte de liberté et de confort bien bien supérieur!
Christophe Chazalon
À Genève, le 03/10/2024

Cabo Verde: le MPD un parti encore et toujours patriarcal et machiste  (2024) 

En ce 18 octobre 2024, le secrétaire-général du MpD, Luís Carlos Silva, s'enorgueillit de ce que son parti atteint presque la parité parfaite pour les prochaines élections municipales du 1er décembre de cette année. "O MpD fez um esforço extraordinário para garantir uma participação equilibrada entre homens e mulheres" déclare-t-il tout en précisant que "estamos orgulhosos em anunciar que, para estas eleições, as listas do MpD terão 45,9% de participação feminina nas Câmaras Municipais e 47,7% nas Assembleias Municipais. Estes números demonstram o nosso compromisso com uma maior inclusão e valorização da contribuição das mulheres na política". (web)
Nous, Grototoro, aurait-on donc écrit n'importe quoi dans notre dernier post it comparant Ulysses Correia e Silva et Amílcar Cabral ? On pourrait le penser, mais, dans les faits, il n'en est rien. Le MpD est et reste un parti patriarcal et machiste dirigé par... les HOMMES (terme utilisé ici en opposition "aux FEMMES").
Outre, le côté critiquable de l'utilisation de l'expression "um esforço extraordinário" qui montre bien à quel point le MpD a souffert de nommer autant de femmes sur les listes des Autárquicas 2024, le fait reste encore et toujours le même: IL N'Y A AUCUNE FEMME NOMMÉE PAR LE MpD POUR UN POSTE DE PRÉSIDENT DE CÂMARA. Point!
Ceci veut simplement dire que LE MpD COMMENCE À ACCEPTER QUE LES FEMMES PARTICIPENT CONCRÈTEMENT AU POUVOIR EXÉCUTIF MUNICIPAL, plus pour l'image que pour la parité volontaire, MAIS LE MpD N'ACCEPTE PAS L'IDÉE QUE LES FEMMES PUISSENT DIRIGER !
Voilà ce qu'il faut bien comprendre. Si en 2020, il pouvait encore être compréhensible que les listes MpD ne nommassent aucune femme au poste de président de Câmara, puisque la loi sur la parité en politique était encore toute fraîche, il n'en est rien en 2024. La seule raison de ce choix stratégique est que Ulysses Correia e Silva, président du MpD et Premier ministre du pays, et ses confrères du parti ne pensent pas qu'une femme puisse diriger un exécutif,  machisme patriarcal oblige. Ceci est d'autant plus vrai que plusieurs présidents de Câmara sortants ne se représentent pas en 2024, pour diverses raisons. Il aurait donc pu être très facile aux dirigeants du MpD de nommer au moins une ou deux femmes pour concourir à la place de chacun de ces sortants et ainsi de montrer que notre cher Ulysses et le MpD reconnaissaient enfin le droit aux femmes à être au pouvoir et pas seulement exister en faire-valoir ou participantes de façade.
Vous avez des doutes encore? Regardez alors l'Assemblée nationale dominée par le MpD. De nombreuses femmes MpD siègent en tant que députée, mais combien sont aux postes de direction (Présidence, vices-présidences, etc.) ? Il suffit de regarder sur le site officiel (web)... quand il fonctionne :-) ou sur Wikipedia (web) ! La page wiki de l'assemblée (en portugais) n'est elle plus à jour (web) !
Alors oui, c'est une bonne chose que les listes des conseiller(e)s de chaque Câmara et des Assemblées municipales soient paritaires. Bravo au MpD qui va dans le bon sens même si c'est un peu à rebrousse poil et vitesse tortue Caretta Caretta! Mais non, le MpD et notre cher Ulysses n'ont pas à être empli d'orgueil à cette annonce. Non seulement parce qu'il est naturel et normal que cette parité soit, les femmes sont les égales des hommes et pas juste des bonnes à tout faire (même si cela déplaît fortement à certains et leur égo nombriliste démesuré), et plus encore, parce que cette absence de femmes pour les 22 postes de président de Câmara est inexcusable et tout simplement... réac`!
Donc écrire que Amílcar Cabral est plus ouvert, moderniste et grand homme que Ulysses Correia e Silva, Monsieur tous pouvoirs du MpD, s'avère finalement encore et toujours être une assertion tout à fait correcte! 
À bon entendeur!

Christophe Chazalon
Genève, le 18/10/2024

Cabo Verde: élections municipales, un camouflet cinglant et annoncé pour Ulysses Correia e Silva (2024)


Eh oui! On l'avait annoncé, prédit, fortement mis en avant, à chacun de nos derniers post it, mais rien n'y a fait. Notre cher Ulysses n'a rien voulu savoir, n'a rien voulu entendre, n'a rien voulu changer. Résultat: une déroute cinglante et sans précédent (et encore les législatives sont dans 2 ans, ça pourra être pire !), bien loin des fanfaronnades pré-électorales.
Qu'est-ce à dire ? Eh bien ce dimanche 1er décembre 2024, le peuple souverain a dû se rendre aux urnes pour voter dans le cadre des municipales. Les eleições autárquicas em Cabo Verde ont eu lieu et le ras-de-marée jaune du PAICV a tout écrasé. 
En 2020, le MpD, parti au pouvoir, majoritaire à l'Assemblée nationale, dirigé par Ulysses Correia e Silva, également Premier ministre du Gouvernement, surnommé "Monsieur tous pouvoirs", raflait encore 14 Câmaras municipais sur 22  (web), contre 19 sur 22 en 2016. En octobre dernier, Ulysses et consorts se targuaient même de retrouver les scores antérieurs et de rependre la Câmara municipal de Praia remportée par le PAICV en 2020.

  • anonyme, "MpD quer maioria absoluta na Câmara e na Assembleia municipal do Paúl", RTC, 2024/11/28, en ligne  (web)
  • anonyme, "Santiago: candidato do MpD acredita que partido vai recuperar câmara do Tarrafal", A semana, 2024/11/04, en ligne  (web)
  • anonyme, "MpD confiante que vai vencer as eleições e recuperar câmara da Praia", Expresso das ilhas, 2024/10/20, en ligne  (web)
  • anonyme, "O MpD quer manter as 14 câmaras municipais onde governa e ganhar a Câmara da Praia", RTC, 2024/05/01, en ligne  (web)
  • anonyme, "MpD quer manter câmaras municipais e conquistar outras nas próximas autárquicas", Expresso das Ilhas, 2024/03/17, en ligne  (web)
  • anonyme, "Autárquicas'2024: este é um ano muito especial para o MpD - Ulisses Correia e Silva", Terra nova, 2024/03/16, en ligne  (web)
  • anonyme, "Recuperar a Praia nas autárquicas de 2024 é uma das metas de Ulisses Correia e Silva que diz-se disponível para mais um mandato em 2026", RTC, 2023/07/09, en ligne  (web)
  • anonyme, "Prioridade do MpD é recuperar a Câmara municipal da Praia - Presidente do Partido", cidadefm.cv, 2023/05/28, en ligne  (web)

Aujourd'hui, les nouvelles élections municipales ont eu lieu et le peuple souverain s'est exprimé dans les urnes. Résultats:  (web)

  • PAICV:  15  câmaras municipais
  • MpD:  7  câmaras mucipais
  • UCID:  0  câmara municipal

On appelle cela un raz-de marée. Et le seul et unique fautif est... Ulysses Correia e Silva. Et ce n'est pas faute de notre part de l'avoir prévenu à travers nos post it ces trois dernières années. 
Mais quelles sont les causes de ce revers historique, de cette baffe cinglante administrée par le peuple au MpD et ses dirigeants, qui tellement sonnés par les résultats, ne disent mot, restent discrets, essaient de sortir de ce cauchemar ? 
À trop prendre le peuple pour un imbécile, celui-ci rappelle simplement à ses représentants en charge de gérer la "res publica", qu'il est le véritable garant du bon sens.
Eh oui ! Notre cher Ulysses se démène corps et âme pour faire du Cabo Verde un pays qui compte sur la mappemonde, en particulier pour le continent africain. Force est de constater qu'il y réussit à merveille. Le Cabo Verde est en passe de devenir le centre géo-politique mondiale administratif pour le continent africain, à l'image de la Suisse pour l'Europe. On y reviendra en détail dans un autre post itMalheureusement, à trop fricoter avec les gens "d'en haut", il en a totalement oublié les gens "'d'en bas", soit les Cabo-verdiennes et Cabo-verdiens.  Or, reprenons la leçon magistrale du grand Amîlcar Cabral:

"Gardez toujours à l'esprit que les gens ne se battent pas pour des idées abstraites, pour des choses dans la tête de quelqu'un. Ils luttent pour obtenir des avantages matériels, pour vivre mieux et en paix, pour voir leur vie progresser, pour garantir l'avenir de leurs enfants."

Force est de constater que notre cher Ulysses a oublié la leçon trop obnubilé qu'il est par les organismes internationaux, la Banque mondiale et la loi du marché qu'il adule. Il n'a donc rien compris à la politique et, alors qu'il bénéfice encore d'une majorité et qu'il peut améliorer le pays sans blocage, il se fourvoie, il n'écoute pas, il pense que lui seul sait et à raison, évinçant sans ménagement ses adversaires qui aujourd'hui rient sans se cacher de son malheur municipal. Eh oui ! Nous l'avons écrit à de multiples et innombrables reprises: ULYSSES A TORT car en politique, il faut toujours faire attention à ce que veut le peuple. Et le peuple souverain vient à l'instant de le lui dire à claire, haute et intelligible voix.

Causes d'un rejet massif d'une politique sans racine
Les causes sont multiples, mais on peut en décrire au moins trois principales.

  1.  Des transports publics inefficaces
  2. Des jeunes totalement oubliés par la classe politique
  3. Des travailleurs méprisés

Les transports en commun privatisés ne valent rien
Des bastions MpD sont tombés ce week-end pour une raison simple: les transports en commun connaissent une gestion catastrophique suite à leur privatisation. En effet, les îles de Maio, São Nicolau ou Fogo et Brava sont régulièrement abandonnées à leur triste sort. Les habitants ignorent quand ils peuvent prendre le bateau ou l'avion pour aller sur une autre île, mais pire, ils ignorent quand ils pourront rentrer sur leur île tant la gestion des transports maritimes et aériens au Cabo Verde est catastrophique, et les indemnités inexistantes. Petit échantillon à travers les médias :

  • anonyme, "Jovens que foram à Brava votar ficam retidos na ilha", A nação: jornal independente, 2024/12/02, en ligne  (web)
  • Domingos Barbosa da Silva, "A crise crónica dos transportes - a urgência de um consenso nacional", A nação: jornal independente, 2024/08/24, en ligne  (web)
  • anonyme, "Autarca do Maio pede substituição temporária de navio", RFI, 2024/08/23, en ligne  (web)
  • anonyme, "Sem porto para mercadorias, população da ilha do Maio em Cabo Verde sem recursos", Correio da manhã (CA), 2024/06/06, en ligne  (web)
  • anonyme, "Ilha cabo-verdiana do Fogo sem voos internos queixa-se de prejuízos", dnoticias.pt, 2024/05/25, en ligne  (web)
  • anonyme, "PR pede medidas emergenciais perante situação caótica dos transportes", A nação: jornal independente, 2024/04/22, en ligne  (web)
  • anonyme, "Há agências a deixar de vender destino turístico São Nicolau devido aos problemas de transporte - Presidente da SN-Turismo", Expresso das ilhas, 2024/03/27, en ligne  (web)
  • anonyme, "Cabo Verde Interilhas volata a deixar passageiros em terra", RTC, 2023/12/22, en ligne  (web)
  • anonyme, "Ministro do Mar diz que desafio dos transportes marítimos precisa ser debelado totalmente", Santiago magazine, 2023/09/11, en ligne  (web)
  • AC, "Problema de ligação marítima impede ciclista de Santo Antão Sul numa competição em São Nicolau", Notícias do Norte, 2023/07/18, en ligne  (web)
  • Jorge Montezinho, "Falhas nas ligações deixam empresários com a produção encalhada", Expresso das ilhas, 2023/04/15, en ligne  (web)
  • Eugénio Teixeira, "Cavo-verdianos desesperam com arrastar da crise nos transportes marítimos", voaportugues.com, 2023/04/11, en ligne  (web)
  • Odair Santos, "Cabo Verde: problemas de ligação marítima continuam a afectar a mobilidade entre as ilhas", RFI, 2023/03/07, en ligne  (web)
  • anonyme, "Operadores económicos do Maio queixam-se de problemas de ligações marítimas com a ilha de Santiago", RTC, 2023/03/03, en ligne  (web)
  • anonyme, "PAICV diz que situação dos transportes marítimos em Cabo Verde é cada dia pior", RTC, 2023/02/18, en ligne  (web)
  • Odair Santos, "Cabo Verde: problemas de transportes inter-ilhas em São Nicolau", RFI, 2022/07/25, en ligne  (web)
  • Daniel Almeida, "Transportes marítimos: Transinsular / CV Inter-ilhas não cumprem os mínimos", A nação: jornal independente, 2021/12/15, en ligne  (web)
  • anonyme, "Transportes interilhas com problemas em Cabo Verde", RFI, 2021/08/27, en ligne  (web)
  • anonyme, "São Nicolau: problemas de transportes causa constrangimentos para passageiros na ilha", RTC, 2021/08/25, en ligne  (web)
  • anonyme, "São Nicolau: emigrantes com empregos em risco devido à falta de transportes marítimos", A nação: jornal independente, 2021/08/24, en ligne  (web)
  • anonyme, "Fogo: falta de ligações aéreas e marítimas está a causar indignação aos passageiros. Lugares disponíveis só a partir de finais de agosto", RTC, 2021/07/30, en ligne  (web)

La faute pour ce manque de qualité des transports inter-îles est à 100% celle du Gouvernement et plus encore celle d'Ulysses Correia e Silva. Ses contrats de privatisation obscures ont entraîné une succession de catastrophes économiques qui ont laissé la population dans le plus grand désarroi. Les compagnies aériennes Icelandair, Best Fly and Co ont cessé de travailler. Le Gouvernement n'a pu expliquer pourquoi. Le pays a payé les frais et le peuple à souffert. Côté transports maritimes, Ulysses a conclu un contrat avec le plus grand groupe de transport maritime portugais, dans le plus grand secret et finalement, alors que ce dernier devait acquérir des navires et effectuer des liaisons inter-îles régulières, Ulysses et ses ministres ont non seulement décidé de payer 4 nouveaux navires aux frais des citoyennes et citoyens (web), mais en plus ils ont augmenté les tarifs sans raison valable. (web)  En effet, la dernière augmentation avait eu lieu lors d'un pic du prix du pétrole qui depuis à considérablement baissé, avant de remonter un peu. En 2023, le Gouvernement a accepté une augmentation considérable du prix du billet de transport maritime inter-île sous prétexte de la hausse du coût du pétrole. Or, en 2023, le prix du baril était inférieur au prix de 2012, date de la dernière hausse du prix du billet. Autrement dit, Ulysses et consors ont pris les habitants (et plus encore les touristes) pour des imbéciles. Et les imbéciles, sans surprise, aujourd'hui lui disent "ben, on est peut-être des "sans dents" à vos yeux, mais on n'est pas dupe !" La population en a marre et le fait savoir. Il ne faut pas être devin pour comprendre cela, mais Ulysses trop occupé avec ses amis de l'international ne s'est guère soucié des conséquences de ces "disfonctionnement" sur la vie du peuple souverain. 

Une jeunesse laissée à l'abandon
La première critique qui a fusé à la suite des ces élections municipales a visé les jeunes. En effet, l'abstention des jeunes a été massive. Et les politiques, les journalistes du dimanche, les "experts" de proclamer qu'il faudrait instaurer des cours d'éducation civique, éduquer les jeunes pour qu'ils votent, etc. Une attitude affligeante, pour ne pas dire méprisante de la part de ceux qui nous dirigent. Critiquer les jeunes, c'est se défausser de ses propres incompétences.
La journaliste Sheilla Ribeiro, une des meilleures journalistes cabo-verdienne, a publié quelques jours avant les élections municipales un article exemplaire et éclairant sur la jeunesse de l'archipel et la politique. Paru dans le journal Expresso das ilhas, le 29 novembre 2024, il est intitulé:  (web)

"Promessas não cumpridas fazem-nos sentir que o voto não faz diferença"

Dans son "chapeau", le propos est absolument sans fioritue: "La raison invoquée est fréquente : le scepticisme à l’égard des promesses faites par les politiques qui n’ont pas été tenues au fil des années. Pour beaucoup, le sentiment que leur vote n’a aucun impact a conduit à une augmentation de l’abstention parmi les nouvelles générations. (A razão apresentada é frequente: o ceticismo em relação às promessas feitas por políticos e não cumpridas ao longo dos anos. Para muitos, a sensação de que o seu voto não tem impacto tem levado ao aumento da abstenção entre as novas gerações.)" La jeunesse cabo-verdienne ne diffère en rien des autres jeunesses. Elles n'ont plus ne sont plus dupes des politiques et de leur blabla. Tout ce que les jeunes cabo-verdiennes et cavo-verdiens veulent, c'est que les politiques respectent leur parole et leurs engagements. Ils ne s'abstiennent pas de voter parce que ce sont des fainéant(e)s ou des bons à rien.  (web) C'est donc bien le mépris de la classe politique dans son ensemble qui est la cause première de ce rejet. Il n'y a donc aucun nécessité de développer l'éducation civique au Cabo Verde, ni de saouler les jeunes avec des préchi-prechas politiques. Il suffit que les élu(e)s tiennent leurs promesses et agissent en faveur des jeunes. Et force est de constater qu'au Cabo Verde, le gouvernement MpD de notre cher Ulysses est très loin du compte. Et ce n'est pas la synthèse "Juventude (des)interessada? Perspectivas dos jovens sobre a democracia e a governança em Cabo Verde" de Aleida Cristina Mendes Borges et José António Vaz Semedo, de l'Afro-Barometer n° 438 (2021/04/06) qui dira le contraire.  (web) La conclusion est édifiante:

"O modelo democrático vigente em Cabo Verde é de reputação internacional. No entanto, a maioria dos jovens não estão satisfeitos com a qualidade da democracia no país e identificam o desemprego e a insegurança como um dos maiores desafios da nação. Estes jovens estão preocupados também com as disparidades de renda e a má gestão pelo governo do padrão de vida dos pobres.
A sabedoria dos mais velhos continua a ser valorizada em Cabo Verde e boa parte da juventude reconhece a importância de também ouvir os mais velhos e não apenas as ideias modernas da camada jovem. Mas os formuladores de políticas fariam bem em ouvir essas vozes dos jovens também."

Petit retour en arrière pour comprendre cette démotivation.
Considérons uniquement l'après COVID-19, mais on pourrait très bien remonter plus loin dans le temps. Depuis 2022, qu'à fait le Gouvernement pour les jeunes ? Quelle politique Ulysses le Tout Puissant a-t-il mis en oeuvre pour les jeunes ? De notre côté, nous avons fait nombre de propositions, mais qu'ont fait les politiques au Cabo Verde ?... La réponse : RIEN ! Aïe! Et les voilà de critiquer, de dire que ce n'est pas vrai, qu'ils ont investi ici et là etc. Que neni !
Pourquoi ? Tout simplement parce que, comme dans le reste du monde, les jeunes sont un prétexte pour la politique, mais les politicien(ne)s se fichent éperdument de ce que les jeunes pensent, veulent, attendent. Il suffit de prendre la biodiversité et le changement climatique. Les jeunes partout dans le monde se mobilisent, demandent aux "vieux" (les politiciens tout autant que leurs propres parents) d'agir.  (web) Et que font ces derniers ? RIEN, ils poursuivent leur politique de croissance, de consommation excessive, méprisent les écologistes, les actions des jeunes qui se démènent pour leur avenir, etc. les laissant se débrouiller tout seul. Soit disant: "les jeunes ne comprennent rien. Les jeunes ne savent pas. Les jeunes sont des fainéants qui ne veulent pas travailler et veulent tout tout de suite". Méprise. La véritable raison: LES VIEUX QUI NOUS DIRIGENT OU NOS PARENTS NE VEULENT PAS QUE LEUR MONDE CHANGE. UN POINT-C'EST-TOUT ! OR "leur monde" DOIT CHANGER ABSOLUMENT. Finies les Trente glorieuses où on travaillait dur, très dur, mais où on gaspillait à tout va ! CE N'EST PLUS POSSIBLE ! Or, loi de la Nature oblige, les vieux vont mourir plus ou moins prochainement (ce qui est toujours regrettable). Ils auront bien travailler, mais ils auront beaucoup trop profité. QUE RESTERA-T-IL AUX JEUNES GÉNÉRATIONS ? RIEN qu'un monde débile, malade, peut-être même invivable suivant les prévisions les plus pessimistes du GIEC !
Au Cabo Verde, quasiment toutes les interventions du Gouvernement concernant les jeunes peuvent se traduire par la tenue d'innombrables conférences ou forums qui s'achèvent quasiment toutes par : "Prenez votre avenir en main ! Agissez par vous-mêmes ! Le Gouvernement vous soutiens moralement, mais surtout pas financièrement. Nous ne pouvons rien pour vous !" Alors que tout justement, le Gouvernement peut tout ou presque.  Pire, comme le montrent les quelques articles référencés ci-dessous, Ulysses et ses ministres se contredisent d'un jour à l'autre:

  • JR/CP, "Autárquicas 2024 / Santa Catarina do Fogo: candidatura do PAICV é liderada por jovens com visão inovadora - mandatário", inforpress.cv, 2024/10/21, en ligne  (web)
  • DG/ZS, "Universidade de Verão tem despertado o interesse pela política em vários jovens - presidente da JpD", inforpress.cv, 2024/10/13, en ligne  (web)
  • MC/ZS, "Santiago Norte: Governo de Cabo Verde compromete-se a criar ecossistema favorável ao empreendedorismo para mulheres e jovens", inforpress.cv, 2024/10/11, en ligne  (web)
  • OS/AA, "Governo incentiva jovens a adoptar cultura de prevenção para fazer face a desastres naturais", inforpress.cv, 2024/10/10, en ligne  (web)
  • OM/AA, "Autárquicas 2024 / Praia: Abraão Vicente promete diálogo com os jovens para criação de soluções sectoriais para município", inforpress.cv, 2024/09/24, en ligne  (web)
  • DG/ZS, "Acesso ao financiamento é um dos principais desafios enfrentados pelos jovens empreendedores - PCD da Pró Empresa", inforpress.cv, 2024/09/17, en ligne  (web)
  • MC/JMV, "Tarrafal: ministro desafia jovens a aproveitarem oportunidades de formação para mudar de vida", inforpress.cv, 2024/09/14, en ligne  (web)
  • AV/HF, "Jovens pedem mais valorização de Amílcar Cabral", inforpress.cv, 2024/09/12, en ligne  (web)
  • Rl/ZS, "Dia município do Maio: taxa de desemprego jovem atinge 25,4%", inforpress.cv, 2024/09/08, en ligne  (web)
  • anonyme, "Ministro da Juventude defende que Cabo Verde deve continuar a abrir suas portas aos jovens que queiram sair e prosseguir os seus sonhos", RTC, 2024/09/04, en ligne  (web)
  • Edisângela Tavares, "Um chamado à juventude para a construção de um futuro próspero", Expresso das ilhas, 2024/08/17, en ligne  (web)
  • AV/HF, "Primeiro ministro desafia jovens a acreditarem em si mesmos", inforpress.cv, 2024/08/12, en ligne  (web)
  • AV/CT, "Jovens querem ajudar Cabo Verde a enfrentar os desafios", inforpress.cv, 2024/08/12, en ligne  (web)
  • MGL/AA, "Dia international da Juventude: líder juvenil aponta que jovens estão um bocado desacreditados no país", inforpress.cv, 2024/08/12, en ligne  (web)
  • JM/HF, "Porto Novo / Dia internacional da Juventude: jovens apontam o desemprego como principal preocupação", inforpress.cv, 2024/08/12, en ligne  (web)
  • PC/HF, "Jovens querem ter voz para falarem dos problemas que os afligem, delegação CV", inforpress.cv, 2024/08/12, en ligne  (web)
  • anonyme, "PM reconhece necessidade de se criar condições para fixar jovens", Expresso des ilhas, 2024/08/12, en ligne  (web)
  • WN/HF, "Ministro do desporto e da juventude exorta jovens a apostarem no combate às desigualdades sociais", inforpress.cv, 2024/06/25, en ligne  (web)
  • anonyme, "PM de Cabo Verde justifica saída de jovens com procura de novas oportunidades", RFI, 2024/06/24, en ligne  (web)
  • anonyme, "Cabo Verde: Governo pretende capacitar jovens para trabalharem em qualquer parte do mundo", rtpafrica.rtp.pt, 2024/02/16, en ligne  (web)
  • OM/JMV, "Olavo Correia defende mudança do statu-quo para emergência do emprego digno para jovens e mulheres", inforpress.cv, 2024/02/06, en ligne  (web)
  • Sheilla Ribeiro, "As expectativas dos jovens para 2024", Expresso das ilhas, 2024/01/06, en ligne  (web)
  • Sheilla Ribeiro, "PM desafia PAICV a apresentar dados que confirmem a emigração em massa de jovens", Expresso das ilhas, 2023/07/28, en ligne  (web)
  • Lígia Dias Fonseca, "Centenas de jovens vão ficar impedidos de votar nas Presidenciais de Outobro", Expresso das ilhas, 2021/08/12, en ligne  (web)

Dans un de nos post it, nous avions fortement insisté sur le financement pour favoriser le développement auprès des jeunes. L'idée était de suivre la solution mise en avant par le prix Nobel d'économie Muhammad Yunus, à savoir le développement du micro-crédit. Le principe est simple et à l'opposé de celui des banques et usuriers traditionnels: (web)

"Yunus sait que les emprunteurs ne peuvent pas fournir de garantie, mais que la plupart d’entre eux rembourseront leur prêt. En effet, il s’agit de leur seule voie vers l’autonomie. [...] 
La principale innovation de la banque Grameen est de prêter sans nantissement. Les montants empruntés peuvent être très faibles et remboursés sur une très longue période. De plus, Grameen prête majoritairement aux femmes, partant du constat qu’elles représentaient moins de 1 % de tous les emprunteurs du pays avant la création de la banque. 
Par ailleurs, la relation entre prêteurs et emprunteurs repose avant tout sur la confiance et aucun acte juridique n’est signé entre eux. [...] Chaque personne désireuse de rejoindre la banque doit s’intégrer à un groupe de cinq personnes environ. Cela favorise la sensation de sécurité et l’entraide entre les membres, ce qui augmente encore la probabilité de remboursement. Les centres, regroupant environ huit groupes, aident quant à eux à prendre des décisions à plus grande échelle. À partir de 1980, des ateliers nationaux avec tous les responsables de centres sont également organisés pour discuter des grandes directions de la banque. Grameen repose donc sur plusieurs niveaux d’intégration, permettant à chacun de se sentir pleinement acteur de la banque."

Alors, oui, Ulysses et ses amis ont créé un système de subvention pour les jeunes qui peuvent faire des emprunts: la "Banco Jovens e Mulheres" avec des taux d'intérêt, tenez-vous bien, "não superior a 5,5% ao ano".  (web) Quelle générosité ! Quelle confiance dans l'emprunteur ! En fait, le modèle suivi est simplement celui du crédit à la consommation normal. Il faut des garants. Les règles sont rigides et ont de quoi dégoûter les jeunes... qui en fait, ne peuvent même pas remplir les conditions minimales pour ces prêts. Cela n'a absolument rien à voir avec le micro-crédit développé par Yunus.
Il faut dire que le monde du crédit au Cabo Verde, c'est de l'usure pure et dure. Pour exemple, prenons un crédit immobilier. En France, outre les prêts immobiliers à taux zéro pour les plus démunis, on a des taux entre 1 et 3 ou 4%, plus ou moins. Si bien que si vous faites un crédit sur 25 ans, vous payez 1,5 fois votre bien immobilier à la fin du crédit (pour 100'000 euros empruntés, vous en remboursez 150'000). C'est beaucoup, mais bon, cela reste acceptable. Au Cabo Verde, si vous empruntez sur la même période, vous payez au final aux banques 2,5 à 3 fois votre bien immobilier. Ce n'est pas une illusion ni un mensonge, c'est une fait. Nous l'avons expérimenté personnellement (pour 50'000 euros empruntés, on aurait dû, suivant la généreuse banque qui nous aurait crédités, rembourser entre 125'000 et 150'000 euros au bout de 25 ans !) Nous avons conservé les documents tellement cela nous paraissait fou, improbable et honteux !
Idem, pour le prêt COVID-19 garanti par le Gouvernement cabo-verdien. En fait, la banque pouvait saisir tous les biens de l'entreprise, puis tous vos biens privés, avant de faire appel au financement de l'État. Plus encore, le taux était de 3% variable et vu que la banque vous demandait une comptabilité détaillée tous les mois et une autre auditée annuellement, elle pouvait très facilement savoir quel montant maximum vous demander et donc augmenter à très court terme le taux pour empocher un maximum d'argent sur votre dos, sur le modèle de ce qui se fait avec les cartes de crédit VISA ou MASTERCARD en Europe. Une autre de nos merveilleuses expériences du crédit bancaire. En gros, la banque vous demande plus d'informations que le Trésor public. De quel droit ?
Donc, le modèle mis en place par le Gouvernement pour les jeunes et les femmes va dans le même sens. Il ne s'agit pas de microcrédits sur le modèle de Yunus, mais de crédits pour faire de l'argent à tout prix. Or, les jeunes ne sont pas stupides ni fous, contrairement à ce qu'en pensent nos dirigeants. Les jeunes sont au contraire très réalistes, pragmatiques et comprennent très bien qu'il n'y a là pas une solution viable, mais une route toute droite vers la misère encore plus présente.
Alors, politicien(ne)s et journalistes de se plaindre de l'exode des jeunes cabo-verdiennnes et cabo-verdiens vers le Portugal ou des terres meilleures. Idem, des gros producteurs sur Santo Antâo qui se plaignent à tout va du "manque de main d'oeuvre" et de là à dire que les jeunes sont des fainéants, il n'y a qu'un pas. 
Les jeunes ne sont pas des fainéants. Ils veulent juste un salaire décent et pouvoir fonder une famille sur des bases solides et pérennes, suivant le modèle de la pensée d'Amílcar Cabral précitée. C'est aussi simple que cela. Or, qu'en est-il aujourd'hui ? Au Cabo Verde, les jeunes n'ont pas d'espoir d'avenir, souvent ils crèvent la faim, n'ont aucun divertissements accessibles (web), ne peuvent se projeter et imaginer, donc faire et agir. Et le Gouvernement, lui, ne fait rien ou si peu pour changer la donne car, d'une part, il a de plus hautes préoccupations que le peuple ne peut pas comprendre, préférant la macroéconomie et le fricotage avec les "grands" de ce monde, et d'autre part, le Gouvernement considère encore et toujours les jeunes comme quantité négligeable, non rentable à court terme, des êtres volubiles et volatiles, sans pourtant oublier de déclamer chaque fois qu'il le peut que "les jeunes, c'est l'avenir du pays !" C'est du moins ainsi que les jeunes le perçoive. 
Ce manque d'intérêt concret (pas de façade comme c'est le cas aujourd'hui) est une grossière erreur. La conséquence n'est pas que politique, comme le montre l'abstention massive. La conséquence est aussi sociale et humaine. Au Cabo Verde depuis la fin du COVID-19 :

  • la violence infantile explose (aussi bien dans les écoles que dans le grand banditisme qui ne sont plus aux mains des adultes, mais de mineurs, en particulier à Praia, ce que nie le Gouvernement à grand renfort de message médiatique, mais que vit au quotidien la population)
    • anonyme, "Sociólogo Redy Lima diz que fenómeno de delinquência juvenil não é novo mas que ganhou, nos últimos tempos, alguma notoriedade", RTC, 2024/02/25, en ligne  (web)
    • Geremias S. Furtado, "Praia : há crianças a liderar grupos delinquentes", A nação: jornal independente, 2024/02/20, en ligne  (web)
    • Sheilla Ribeiro, "Compreendendo a realidade da criminalidade entre jovens", Expresso das ilhas, 2023/09/17, en ligne  (web)
    • Sara Almeida, "Delinquência juvenil: juventude inquieta", Expresso das ilhas, 2020/08/22, en ligne  (web)
  • la consommation de drogue est devenue sans aucune comparaison d'autant plus avec le prix très faible des drogues de synthèse disponibles partout et qui font le bonheur des jeunes et plus encore des touristes
    • Andre Amaral, "Autoridades admitem circulação de drogas sintéticas no país", Expresso das ilhas, 2024/11/08, en ligne  (web)
    • anonyme, "Drogas zumbis a circular em Cabo Verde? É uma possibilidade", Opaís.cv, 2024/02/18, en ligne  (web)
    • Edisângela Tavares, "Suspeita de overdose levanta questionamento sobre acesso às drogas", Expresso das ilhas, 2024/02/18, en ligne  (web)
    • Odair Santos, "Cabo Verde: oposição exige esclarecimentos sobre política de prevenção de drogas", RFI, 2024/02/11, en ligne  (web)
    • Geremias Sousa Furtado, "Caso de jovens que estiveram em coma após consuo de drogas: JPAI pede ao Governo esclarecimentos sobre prevenção de drogas", A nação: jornal independente, 2024/02/11, en ligne  (web)
  • le sexe s'avère finalement être le plus accessible des divertissements, avec pour conséquence une explosion des jeunes filles mères, phénomène dû en partie à un refus des politiques et des milieux religieux (essentiellement chrétiens au Cabo Verde) de faire de la prévention utile.
    • anonyme, "Fala Cabo Verde: gravidez na adolescência", Record d'nos (youtube), 2024/12/03, en ligne  (web)
    • anonyme, "Doze em cada 100 adolescentes dos 15 aos 19 anos em Cabo Verde têm pelo menos um filho", Expresso das ilhas, 2022/05/23, en ligne  (web)
    • Suila Rodriguez, "Gravidez na adolescência: um assunto clichê que ainda precisa ser muito trabalhado", A nação: jornal independente, 2021/09/22, en ligne  (web)
  • les réseaux sociaux sont devenus le refuge, la solution, tout autant que le problème. 90% du Cabo Verde est connecté, mais aux smartphones et aux réseaux sociaux, pas pour s'instruire ou créer, mais pour se divertir et s'occuper. Ce sont essentiellement les jeunes.
    • Lourdes Fortes, "Mais de metade dos clientes bancários em Cabo Verde nunca utilizaram canais digitais, revela estudo", Expresso das ilhas, 2024/11/20, en ligne  (web)
    • MC/AA, "Santa Cruz: JpD alerta para a necessidade de se orientar os jovens para tirar melhor proveito da internet", inforpres.cv, 2024/07/13, en ligne  (web)
    • Sheilla Ribeiro, "Até que ponto as redes sociais influenciam o bem-estar psicológico dos adolescentes?", Expresso das ilhas, 2023/03/05, en ligne  (web)
    • Ailson Martins, "Taxa de penetração de telemóveis está em 105% em Cabo Verde", Expresso das ilhas, 2022/04/07, en ligne  (web)
  • le suicide est encore trop souvent l'ultime solution.
    • Edisângela Tavares, "Jovens são os mais afectado por suicídio em Cabo Verde, numa média anual de 47 casos - estudo", Expresso das ilhas, 2024/06/05, en ligne  (web)
    • OS/AA, "Cabo Verde regista em média 47 casos de suicídio por ano e acontece tendencialmente em jovens - estudo", inforpress.cv, 2024/06/03, en ligne  (web)
Alors non les jeunes ne sont pas des imbéciles, simplement les politiques et les "vieux,", associés aux "religieux" bien pensants, comme à l'accoutumé (dans quelle société les adultes écoutent-ils les jeunes?), se moquent éperdument de leur avenir, de leurs questions, de leurs souffrances, de leurs doutes. Et donc, pourquoi les jeunes devraient-ils écouter ou voter pour ces être qui les ignorent ou les prennent de haut ?

Des travailleurs méprisés à l'excès
On a écrit à plusieurs reprises sur les grèves qui ne cessent de prendre corps au Cabo Verde, dans le privé, mais plus encore dans le public. Petit florilège des grève de ces derniers mois:

  • CD/CP, "São Vicente: agentes prisionais estagiários anunciam greve por tempo indeterminado a partir de terça-feira", inforpress.cv, 2024/10/21, en ligne  (web)
  • ET/ZS, "Governo entende que não há razão para nova greve dos professores com início esta quinta-feira", inforpress.cv, 2024/09/18, en ligne  (web)
  • JBR/HR, "Greve das cozinheiras da FICASE com mais de 60% de adesão - sindicato", inforpress.cv, 2024/09/16, en ligne  (web)
  • MGL/JMV, "Boa Vista: sindicato ameaça com greve caso a autarquia não actualize os salários de 2023 e 2024", inforpress.cv, 2024/09/14, en ligne  (web)
  • DG/AA, "Ministro da educação diz que não haverá motivos para greve dos professores", inforpress.cv, 2024/09/12, en ligne  (web)
  • RL/HF, "Trabalhadores da empresa Águas e energias do Maio prometem condicionar produção de água com greve de três dias", inforpress.cv, 2024/08/29, en ligne  (web)
  • LN/AA, "Trabalhadores do Instituto do Mar (IMar) ameaçam com greve e dão prazo de um mês para pagamento de subsídio", inforpress.cv, 2024/08/08, en ligne  (web)
  • OM/JMV, "Profissionais de saúde em greve a partir de quarta-feira por falta de acordo na reunião tripartida", inforpress.cv, 2024/07/31, en ligne  (web)
  • SR/CP, "Agentes prisionais suspendem greve nacional de 72 horas nas cadeias de Cabo Verde", inforpress.cv, 2024/07/30, en ligne  (web)
  • WN/JMV, "Trabalhadores de Saneamento da Câmara municipal da Praia partem para greve de dois dias entre 25 e 26 de Julho", inforpress.cv, 2024/07/19, en ligne  (web)
  • PC/JMV, "Pilotos da Tranportes aéreos de Cabo Verde (TACV) avançam para greve", inforpress.cv, 2024/07/17, en ligne  (web)
  • LN/ZS, "São Vicente: bombeiros municipais ameaçam com greve por altura do festival Baía das Gatas", inforpress.cv, 2024/07/08, en ligne  (web)
  • FM/ZS, "São Lourenço dos Órgãos: trabalhadores do Instituto nacional de investigação e desenvolvimento agrário (INIDA) em greve por aumento salarial", inforpress.cv, 2024/06/24, en ligne  (web)
  • etc.
Le meilleur de ces exemples est actuellement la lutte effarante menée par le Gouvernement et son incompétent ministre de l'éducation, Amadeu Cruz, contre les professeur(e)s durant ces trois dernières années. Ulysses Correia e Silva, comme à son habitude, n'écoutant que lui-même, se refuse à concéder à la classe doctorale ces anciens droits. Voulant à tous prix, et c'est peu dire, imposer son nouveau Plano de carreiras e funções do pessoal docente (PCFR). Aussi, tout naturellement, s'impose une résistance farouche de la part des enseignants. Même le Président de la République, José Maria Neves, a opposé son veto contre ce PCFR (web), demandant à ce que le Gouvernement écoute et discute avec le corps enseignant. Qu'à fait Ulysses pour remédier au problème ? Non seulement il a, comme à son habitude, méprisé les propos du Président de la République (web), mais plus encore, il a décidé de faire passer son PCFR coûte que coûte en passant par un vote à l'Assemblée nationale où le MpD est majoritaire (web). Et on dit que le Cabo Verde est le pays le plus démocratique d'Afrique ! 

On pourrait encore développer d'autres raisons. Mais une fois encore, l'échec désastreux et cinglant de ces dernières élections municipales est uniquement le résultat d'une politique de déni, de rejet et d'égocentrisme de la part du Premier ministre, Ulysses Correia e Silva qui veut tout diriger, contrôler, maîtriser pour imposer SA vision qu'il croît être la seule valable et la meilleure, sauf que.... elle ne l'est pas ! Comment sinon expliquer qu'autant de corps de métiers soient en colère et la manifestent ? On n'a cessé de lui dire d'écouter, de prendre en considération les avis autres. On n'a cessé de se moquer de lui comme "Monsieur tous pouvoirs", obtus, sourd et anti-démocratique. 
Il n'a rien changé.
Aussi, sans surprise, à part pour les membres du MpD et probablement Ulysses lui-même, les élections municipales 2024 nous ont donné raison, en long, en large et en travers. Or, cette défaite, ou plutôt cette déroute du MpD était prévisible. Les résultats parlent d'eux-mêmes. 
Brava, Maio, Ribeira Brava (sur São Nicolau), Santa Catarina (sur Fogo), Porto Novo (sur Santo Antão) et São Lourenço dos Órgãos (sur Santiago) ont viré PAICV. Pourquoi ? Outre l'inflation, le coût de la vie exorbitant pour toutes celles et ceux qui ne travaillent pas dans l'administration publique ou les banques et les assurances, avec un salaire misérable minimale mensuel de 16'000 escudos (150 euros) quand un simple logement en coûte minimum 20'000 escudos par mois, c'est surtout une défaillance absolue des transports maritimes et terrestres imputables à 100'000% au seul Gouvernement et sa politique de l'entre-soi, qui ont poussé le peuple à dire assez ! y'en a marre! Cabral, l'a dit, " les gens ne se battent pas pour des idées abstraites, pour des choses dans la tête de quelqu'un. Ils luttent pour obtenir des avantages matériels, pour vivre mieux et en paix, pour voir leur vie progresser, pour garantir l'avenir de leurs enfants". Mais pour notre cher Ulysses, ceci est secondaire. L'important pour lui, c'est... l'argent, la reconnaissance internationale, les "grands" de ce monde. Eh bien ! Mon cher Ulysses que j'aime tant critiquer, désolé, mais c'est absurde, si ce n'est stupide. Les gens, le peuple cabo-verdien ou n'importe quel peuple, se fichent des richesses, du positionnement dans le monde du pays, des luttes de pouvoir de dirigeants autocrates ou corrompus, etc., tout ce que les peuples veulent, c'est avoir un toit, de quoi manger pour eux et leur famille, quelques divertissements et un peu d'espoir sur l'avenir, de rêve. Et c'est largement suffisant. Et pour le coup, au Cabo Verde aujourd'hui, il n'en est rien. La faim, l'insécurité, le coût de la vie excessif, l'absence d'espoir pour le futur du côté des jeunes, sont une réalité que l'on ne voit peut-être pas assez du côté des politiciens et des dirigeants qui vivent au crochet de l'argent public, avec un salaire "de ministre" en prime, très au dessus du salaire minimum. Quand on prend l'habitude de manger au restaurant, de dormir à l'hôtel 4 ou 5 étoiles, le tout en se contentant de donner à sa secrétaire les notes de frais, on a, il est vrai, logiquement tendance a oublier ce que c'est d'acheter une paire de chorizo et 100 grammes de légumes congelés pour le repas de la journée des 10 personnes de la famille.... n'est-il pas? Et c'est probablement pour cela que dans deux ans, le PAICV deviendra la première force politique du pays. Non pas parce que la MpD est mauvais. Le MpD a fait de très bonnes choses. On devrait peut-être y revenir un de ces jours. Mais parce que le MpD, les dirigeants du MpD n'ont pas écouté le peuple, l'ont ignoré, le regarde de haut, en particulier les jeunes.
Toutefois, il faut nuancer un petit peu: tous les membres du MpD ne sont pas aussi négatif, heureusement.

Un exemple d'excellence de politicien MpD
Nous sommes arrivés pour la première fois au Cabo Verde pour la Noël 2010 et depuis, ce pays est dans notre coeur. Pas un jour sans que l'on rêve d'y revenir finir notre vie paisiblement, entre famille et ami(e)s. 
A l'époque, un homme était déjà président de la Câmara municipal où nous allions loger depuis plusieurs années. Il aura fait au total 5 mandats, soit 20 ans de gouvernance. Cet homme est un membre du MpD et c'est un homme d'exception. C'est aussi, il faut l'avouer pour être éthiquement correct, un ami de la famille, ce qui ne change cependant rien aux propos qui suivent. Cet homme n'est autre que le Sr. Eng. Orlando Delgado. Il n'a pu se présenter une 6e fois car chacun a un temps de vie qui lui est imparti et chacun doit un jour laisser la place à d'autres. 
Pourtant, Orlando Delgado, bien que membre du MpD, est une sorte de modèle du parfait politicien et pour plusieurs raisons. La toute première est qu'il sait écouter, ce qu'ignore volontairement notre cher Ulysses qui pense que lui seul sait. L'ingénieur Delgado bien que responsable de la Câmara municipal de Ribeira Grande de Santo Antão est un homme accessible, non pas que son agenda soit moins garni que celui du Premier ministre, mais il prend le temps, il se donne la peine de recevoir les doléances de chacune et chacun. Cela ne veut pas dire qu'il accorde tout à tout le monde, mais qu'il essaie de comprendre ce dont le peuple à besoin, ses difficultés, ses problèmes, et essaie, tant bien que mal, d'y trouver remède. Un art difficile et épuisant, mais c'est cela être un homme politique, un élu à qui le peuple lègue le soin de gérer le bien commun, la "res publica". 
Plus encore, s'il a été réélu 5 fois de suite, un quasi record au Cabo Verde, c'est parce qu'il agit plus qu'il ne complote ou ne parle dans les milieux fermés de l'entre-soi politique traditionnel. Ribeira Grande est un concelho dans lequel la majorité de la population est pauvre, paysanne et aussi âgée. (web) Pourtant, ce concelho a été classé 3e , en été 2023, en matière de développement sur les 22 concelhos du pays. (web) Grâce à l'ingénieur Delgado, Ribeira Grande a été le premier concelho a être muni à 90% de l'eau courante. Or, ce n'est pas un plat pays comme sur l'île de Sal la riche ou de Boa Vista la belle. C'est un pays escarpé, avec des dénivelés de plus de 1000 mètres, comme sur Hawai ou à la Réunion. Donc ce taux de canalisation est d'autant plus incroyable et inattendu.
À chaque fois que je discute avec des détracteurs d'Orlando Delgado qui trouvent qu'il ne fait rien ou pas assez (beaucoup d'entre eux provenant des régions enclavées inaccessibles en voiture), je leur rétorque qu'ils ne savent pas de quoi ils parlent. Si le concelho disposait de la fortune d'Ellon Musk, pour sûr Orlando Delgado n'en aurait pas fait assez. Or, il n'en est rien. Le concelho est extrêmement pauvre. Et c'est là, un des tours de force du Sr. Eng. Delgado: il n'est pas qu'une oreille attentive. Il a été durant plus de 20 ans un incroyable chercheur de fonds pour financer les projets de son concelho et améliorer le bien être de ses habitant(e)s. Il suffit de regarder les photos d'avant 2010 pour s'apercevoir de l'incroyable développement des infrastructures et tout particulièrement des routes. Construire des routes coûte cher, très cher même. Construire des bâtiments coûte tout autant. Et quand l'argent manque, il ne faut pas compter que sur le Gouvernement. Il faut en trouver par ses propres moyens. Orlando Delgado excelle en ce domaine. Il sait non seulement respecter les engagements pris, mais aussi obtenir la confiance des mécènes, dont le plus important est de loin le Grand Duc du Luxembourg, qui vient d'abdiquer en faveur de son fils en juin 2024.
Tous ces aspects et bien d'autres encore font du Sr Eng. Orlando Delgado, président de la Câmara municipal de Ribeira Grande de Santo Antão, un politicien respecté, réélu, de confiance, et des plus compétents. En fait, il symbolise à lui seul ce que devrait être chaque politicien(ne). Bien sûr, il n'est pas parfait. Mais aucun humain ne l'est, nous y compris. Cependant, grâce à lui, grâce à son tempérament conciliateur, grâce à son amour du pays et de sa terre natale, grâce à son respect du peuple pour lequel il agit et gère le bien commun, grâce à tant d'autres choses, le concelho de Ribeira Grande, malgré les adversités et la mauvaise fortune d'une pauvreté ancestrale, a pu croître, se développer et devenir un modèle pour les autres concelhos du pays. 
Il se trouve qu'un autre politicien du MpD va le remplacer, élu largement par les habitant(e)s du concelho. Il s'agit de Armindo da Luz, vice-président de l'Assemblée nationale, lui aussi amoureux de son pays, de sa terre, accessible et à l'écoute, même s'il aime parler plus que de raison parfois. Donc, ces exemples montrent bien que ce n'est pas l'appartenance à un parti politique qui font que les choses bougent, changent, s'améliorent. Ce qui change le monde local ou international, c'est l'humain, l'individu qui sait écouter, concilier, prendre les bonnes décisions, envisager l'avenir non pas de sa seule carrière, mais de celui des jeunes et des moins jeunes, ces gens qu'il côtoie au quotidien, avec qui il discute, partage, vit.
Ulysses Correia e Silva n'est pas un mauvais politicien dans l'absolu. Simplement, il ne sait plus écouter, discuter, partager ni vivre avec ses concitoyennes et concitoyens, tout tourner qu'il est sur son nombril, sa carrière, sa politique, SA vision du monde, à parcourir la planète.
La politique, c'est bien connu, et encore une fois Cabral l'exprime à merveille, ce n'est pas exécuter SA politique, mais celle du peuple, celle que souhaite le peuple, à savoir ce qui permet au peuple de vivre simplement heureux, dans un confort relatif, avec un peu de superflu et beaucoup de joie.
Ulysses n'est pas le seul politicien à ne plus rien comprendre à la politique. C'est malheureusement le cas de l'ensemble de nos dirigeants, hommes et femmes, qui ont oublié volontairement la raison de leur mandat. La montée des populistes extrêmistes dans les pays occidentaux en est l'exemple le plus probant. Plus on monte haut dans les sphères de gouvernance d'un pays (députés, sénateurs, ministres, présidents), moins on perçoit le monde d'en bas et moins on accomplit son mandat, non pas parce qu'on ne sait pas ou plus faire, mais simplement parce qu'on ne veut plus savoir faire, on s'en fout. Seul l'argent compte. En France, Macron a augmenté de 3 millions les dépenses de l'Elysée pour 2025, après un dérapage de 11% d'augmentation en 2024 (web), alors que les prestations chômages vont être rabotées, tout autant que les pensions de retraite. En région Rhône-Alpes-Auvergne, Laurent Vauquier, président de la région, a organisé des repas à 1'500 euros (165'000 escudos) par personne pour épater la galerie, alors que les associations culturelles ont vu leur subvention revue à la baisse. (web)
L'argent, l'argent, l'argent et la futile apparence d'être un homme de pouvoir ! Il n'est dès lors plus question du bien commun, mais du nombril sale et vil de quelques un(e)s.

En conclusion, le monde actuel connaît et va connaître encore plus de turbulences. C'est une période de transition. La fin d'un monde devenu archaïque est enclenchée. Un nouveau monde s'annonce où les États ne seront plus au centre de l'échiquier, mais où étonnamment les villes et la société civile vont jouer le premier rôle. A une hiérarchie verticale va répondre une hiérarchie horizontale et locale qui, demain, dirigera le monde. Libre à ceux qui veulent à tout prix vivre dans l'ancien version consumériste et de gaspillage des Trente glorieuses de poursuivre leur quête. La machine est en marche et la course en est irréversible.... à moins d'une surprise violente et inattendue qui surprendra tout le monde, même celles ou ceux qui pensent tout savoir ! La vie, quoi qu'on en dise, est toujours pleine de surprises...
Christophe Chazalon
Genève, le 02/12/2024
revu le 04/12/2024

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