Seló
(1965)
Bref historique
La feuille culturelle Seló, página dos novíssimos connaît deux numéros intégrés en 1965 au journal Notícias de Cabo Verde (n° 321 et 323), dirigé par Raúl Ribeiro. Elle se veut un renouveau de la littérature capverdienne, dans la droit ligne de Claridade et Certeza. Sous l'égide du Dr. Manuel Duarte, "delegado do procurador da República" à Mindelo, Oswaldo Osório, Jorge Miranda Alfama et Rolando Vera Cruz Martins parviennent à éditer leurs textes non seulement prometteurs sur le plan littéraire, mais aussi très critiques vis à vis de l'administration et de la gouvernance, réponse vive au marasme ambiant dans l'archipel. Âgé d'une vingtaine d'années, nos jeunes auteurs expriment leur mal être tout autant que leurs rêves. Amoureux de leur terre, ils n'en sont pas moins en colère face à l'inertie ambiante et à l'oubli auquel est alors livré le Cap Vert. Les dernières famines ont laissé des traces profondes, tout autant que l'émigration forcée qui en est resultée. Le destin du Cap Vert peut-être meilleur! Une nouvelle génération arrive, à bon port, prête à relever le défi. Qu'on se le dise! D'ailleurs, dans son introduction au reprint de l'Instituto caboverdiano do livro de 1990, Maria Lúcia Lepecki décrit l'aventure de Seló en détails, reprenant comme plusieurs historiens antérieurs, l'histoire du choix du titre de la feuille culturelle, qui aurait été trouvé par Jorge Miranda Alfama, un jour où un navire approchait des côtes, alors qu'il était en vacances à Brava. Une voix s'écria alors "Seló! Seló!"", déformation créole de l'anglais "sail off", signifiant "navire en vu, voiles en vue".
Deux numéros séparés par un peu plus de trois mois, c'est peu dira-t-on. Un troisième numéro prévu et entièrement écrit ne verra pas le jour car Raúl Ribeiro cesse la publication de son journal. Mais les deux numéros de Seló laissent cependant une trace indélebile dans la littérature capverdienne, marqueurs d'un tournant aussi bien sur le plan culturel que sur le plan politique qui amènera une décennie plus tard à l'Indépendance: la volonté du peuple capverdien de prendre enfin son destin en main.
Collaborateurs - Table des matières
Les deux numéros de Seló, aujourd'hui difficiles à trouver, ont été numérisés et peuvent être consultés ou téléchargés librement sur le site de l'UniCV (web).
Les deux numéros de Seló comportent les textes suivants:
n° 1 (25/05/1962)
- Oswaldo Osório, "Reflexões", p. 1
- Rolando Vera-Cruz Martins, "Advento", p. 1
- Mário Fonseca, "Fome", p. 1-2
- Jorge Miranda Alfama, "Carta", p. 2
- anonyme, "Renovação duma promessa de rosas", p. 2
- Jorge Miranda Alfama, "No fim da jornada", p. 2
- anonyme, "Quilhas e dorsos", p. 2
- Rolando Martins, "Fernando no Baile e eu", p. 2
- Oswaldo Osório, "Holanda", p. 2
n° 2 (28/08/1962)
- Maria Margarida Mascarenhas, "O destino de Egidio", p. 1
- Rolanda Vera-Cruz Martins, "O regresso", p. 1
- Oswaldo Osório, "Canto final", p. 1
- Arménio Vieira, "Poema", p. 1
- Jorge Miranda Alfama, "O louco", p. 1
- Mário Fonseca, "Os estrangeiros", p. 2
- Oswaldo Osório, "O segredo", p. 2
- Mário Fonseca, "Viagem na noite longa", p. 2
- Mário Fonseca, "Poemeto", p. 2
- Oswaldo Osório, "Buzinaram-me o corpo todo", p. 2
Etudes critiques
- Ricardo Silva Ramos de Souza, "Sélo: página dos novíssimos", A nação, n° n/a (18/03/2010), p. 14
- Maria Lúcia Lepecki, "Lá vem o barco, seló, seló", in Seló, página dos novísimos: edição fascimilada, Praia: ICl, 1990, p. 9-21