Historique
Historique et but
Ce projet a pour point de départ un changement de résidence au Cap Vert, qui a impliqué la découverte d'un nouveau monde. La littérature cap-verdienne fut le point de départ de ce site web en mai 2018, mais très vite il est apparu nécessaire de collecter en un point précis toutes les recherches et études, passées et présentes, effectuées sur l'archipel. Au départ, considérant les catalogues de bibliothèques européennes, les bibliographies des thèses et autres mémoires universitaires, les ouvrages spécialisés, la quantité de documents a été estimée à environ 3'000 documents. Or, le développement fulgurant d'internet, départ de ce projet de site web, pousse aujourd'hui à porter ce chiffre à 14'000. La moitié du chemin est faite, reste l'autre que nous entreprenons avec nos faibles moyens.
Le but: stimuler la recherche actuelle et future. En effet, si jusqu'à ce jour, les travaux universitaires et spécialisés reprennaient toujours les mêmes références, ce site leur permettra de nouvelles découvertes et, on l'espère, amènera les universitaires et les chercheurs à approfondir leur travaux à partir de la multitude de recherches déjà existantes, mais jusqu'ici ignorées et peu visibles.
Alors ne nous reste plus qu'à vous souhaiter à toutes et tous la bienvenue sur le site lirecapvert.org et une belle découverte de ce monde merveilleux d'une pensée multiple, évolutive et riche en surprises et émotions.
Christophe CHAZALON
Lirecapvert.org: Work in progress bibliographique en pays pauvres (2021)
lirecapvert.org: bibliographic work in progress in poor countries
En mai 2018, après deux années de résidence[1] dans l’archipel du Cabo Verde[2], il est apparu utile et nécessaire de créer un site web accessible gratuitement dans le monde entier et regroupant le maximum d’informations sur ce pays. Dans un premier temps, l’axe principal était la littérature, deuxième champ culturel d’importance après la musique. Mais après la rédaction de pages descriptives et bibliographiques pour les cent écrivain(e)s les plus importants, l’axe s’est développé sur l’ensemble des champs de recherche, que ce soit en sciences de la Nature, en sciences de la Terre ou en sciences sociales, de l’éducation, politiques ou économiques[3].
Simultanément, afin de faciliter et de parfaire le référencement bibliographique, une collection d’ouvrages, périodiques, thèses, mémoires et autres écrits portant sur l’archipel a été créée. Elle comprend à ce jour plusieurs centaines de documents papier (livres et périodiques) et plus de 2'000 PDF[4].
Le but de cet article est de décrire le processus de ce work in progress, mais également de présenter les difficultés rencontrées, considérant le fait que le Cabo Verde est un pays pauvre, entré en 2007 seulement dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire, et dont l’économie et le développement des infrastructures sont encore déficients.
Le processus et son résultat pourront dès lors servir d’exemple pour l’élaboration de bibliographies générales pour d’autres pays en voie de développement, encore trop peu visibles et peu considérés par les scientifiques et universitaires[5].
Contexte et premiers constats
Au début du projet, il apparaissait que le Cabo Verde était un pays très peu étudié et mal connu. Un parcours rapide sur le web, ainsi que la compulsation des bibliographies offertes par les mémoires et thèses universitaires confirmaient cette impression. La première estimation tournait autour de 2'500 à 3'000 références maximum. Un chiffre faible, mais acceptable considérant le contexte. Pour preuve, les bibliographies existantes (découvertes au fur et à mesure du développement du site) confirment toutes ce point:
- René Pélissier (2015), Portugal, Afrique, Pacifique: une bibliographie internationale critique (2005-2015), Orgeval (FR): Éditions Pélissier, 562 p. (coll. Ibero-Africana)
- Maria Emília Madeira Santos / Maria Manuela Ferraz Torrão / Maria João Soares (2008), "Para uma bibliografia de Cabo Verde", Economia e sociologia: África (Évora), n° 85, p. 149-153 (web)
- Caroline S. Shaw (1991), Cape Verde: world bibliographical series, vol. 123, Oxford (GB) / Santa Barbara (US): Clio Press, 190 p.
- Joseph M. McCarthy (1977), Guinea-Bissau and Cape Verde Islands: a comprehensive bibliography, New York / London: Garland Publishing Inc, 196 p. (col. Garland Reference Library of Social Science, n° 27)
- Mary Jane Gibson (1967), Portuguese Africa, a guide to official publications, Washington (US): Library of Congress, 217 p.: pour le Cap Vert, en particulier les pages 39-43 (web)
- Helen Field Conover (1963), Africa South of the Sahara: a selected, annotated list of writings, Washington: Library of Congress, 354 p.: pour le Cap Vert, en particulier les pages 312-314 (web)
- Julius Franz Schütz (1929), Bausteine zu einer Bibliographie der Canarischen, Madeirischen und Capverdischen Inseln und Azoren (bei einschl. 1920), Graz: U. Moser, 144 p. (coll. Bücherkunde in Einzeldarstellungen, n° 2)
Plus encore, de leur côté, les travaux universitaires tout autant que scientifiques, tous champs confondus, ont tendance à reprendre systématiquement les mêmes références bibliographiques, sans véritablement approfondir le sujet en cherchant l’ensemble des références disponibles. Ceci est particulièrement vrai pour la littérature et plus étonnamment, pour les sciences de la Nature ou de la Terre, telles que la Zoologie, la Botanique ou la Volcanologie.
Il faut préciser ici que dans un tout premier temps, seuls les titres d’ouvrages ou d’articles comportant les mots « Cap Vert » et toutes leurs déclinaisons étaient considérés. Les termes « Macaronésie », « îles de l’Atlantique », « Afrique de l’Ouest », etc. n’entraient pas en ligne de compte. Dans un deuxième temps, les articles de périodiques caboverdiens, voire des PALOP, qui traitaient directement du Cabo Verde, même si le titre ne comprenait pas cette mention, ont été intégrés.
Or, lirecapvert.org offre aujourd’hui un tout autre point de vue. Le Cabo Verde est, dans les faits, un pays très bien étudié et ce, tous champs confondus. La bibliographie proposée sur le site est, à ce jour, la plus importante sur ce pays. Elle comprend plus de 7'500 références qui, d’après nos nouvelles estimations, devraient encore doubler. Linguistique (créole, usage du portugais…), Éducation, Zoologie, Botanique, Volcanologie, Société (immigration – émigration en particulier), Santé sont les grands gagnants.
Comment cela est-il possible? On note au moins quatre raisons principales :
- L’information est éparpillée et très mal référencée.
- L’accès à l’information est difficile dans l’archipel essentiellement pour des raisons économiques et géographiques, mais également à l’étranger, car les productions caboverdiennes sont excessivement mal diffusées.
- Les sources sont rédigées dans de nombreuses langues (portugais, anglais, français, espagnol, allemand, hollandais, italien, mais aussi polonais, roumains, suédois, russe, chinois, japonais, etc.), rendant plus difficile la recherche. La langue est aussi une difficulté pour les Caboverdien(ne)s, car ils parlent tous créoles, mais rares sont ceux qui maîtrisent pleinement la langue officielle, à savoir le portugais ou une autre langue (généralement anglais ou français, voire espagnol). Ce manque de maîtrise est aussi un des facteurs essentiels du peu de goût pour la lecture.
- Plus regrettable, un manque de curiosité de la part des chercheur(se)s et étudiant(e)s dans et hors archipel les pousse à se cantonner aux références connues. La faute tient donc tout particulièrement aux professeurs dirigeant mémoires et thèses qui ne se soucient pas assez de la bibliographie, donc de la richesse des sources employées par leurs étudiants dans leurs travaux de recherche, ce qui est compréhensible au niveau de la licence, mais difficilement acceptable au niveau de la maîtrise ou du doctorat.
Or, le constat est sans appel: une information difficile d’accès n’est pas une information inexistante. Avec un peu de persévérance et de maîtrise technique des outils informatiques, on peut trouver ce qui paraît inexistant au premier abord, par exemple en ne se cantonnant pas à la première page de réponses de Google, mais en compulsant la totalité des pages offertes ou en déplaçant les mots dans la recherche Google, voire en les doublant, car les résultats offerts sont différents.
Difficultés caboverdiennes
La première difficulté rencontrée au Cabo Verde est l’accès aux sources. Elle prend différents aspects:
- Économique: la population caboverdienne est pauvre, tout autant que l’État qui la gouverne. Aussi, la culture et l’éducation supérieure ne sont pas encore une priorité. À la suite de l’indépendance en 1975, l’État a rapidement mis en place une campagne d’alphabétisation de la population et développé des écoles primaires. Cette politique a très bien fonctionné, si bien que le Cabo Verde n’a rien à envier aujourd’hui aux pays riches sur ce plan[6]. Dès lors, l’État tente de développer les études supérieures, non sans difficulté, privilégiant de très loin la quantité à la qualité. Trop d’universités ont été créées[7], pour former des étudiants dans des domaines inutiles à l’économie du pays. Plus encore, le niveau en est faible, en particulier parce que le niveau du corps enseignant est faible[8]. Le gouvernement poursuit cependant son développement de pôles universitaires au détriment de la qualité et des compétences, ce qui aura immanquablement un impact sur la société. Trop de théoriciens et pas assez de techniciens sortent des universités, trop de diplômés et pas assez de spécialistes compétents, car le but visé est le diplôme, non l’excellence et la maîtrise. En novembre 2018, le professeur et chroniqueur Manuel Brito-Semedo précisait « dans mon rôle de professeur d’Université, j’ai été confronté à la frustration concernant la mauvaise préparation des étudiants pour manque de lecture. J’en suis venu à établir que, dans mes disciplines, à l’occasion des deux évaluations semestrielles, l’une d’elles devait porter, obligatoirement, sur la lecture complète d’un ouvrage spécialisé et non pas seulement sur des articles ou des chapitres de livres photocopiés. Parfois je provoque les étudiants en leur disant qu’il n’y a pas beaucoup de différence entre une personne qui ne lit pas et une personne qui ne sait pas lire. Il est inquiétant de voir que souvent les étudiants ne lisent pas parce que leur professeurs, eux-mêmes, ne lisent pas. Après tout, comme on l’attribue en général à Mário Quintana, poète, traducteur et journaliste brésilien: “les livres ne changent pas le monde. Ce qui change le monde, ce sont les personnes. Les livres ne font que changer les personnes”.»[9]
- Géographique: le Cabo Verde est un archipel composé de dix îles dont neuf habitées. Les transports sont de piètre qualité et cher. À la suite de la pandémie survenue en mars 2020, la compagnie aérienne nationale, Cabo Verde Airlines, n’a toujours pas repris son activité. Les transports maritimes inter-îles ont aussi fortement diminué à la suite de la privatisation de l’ensemble des liaisons et plus particulièrement à cause d’avaries survenues sur des bateaux trop vétustes ou peu conformes aux types de mer naviguée.
- Accessibilité des sources: les bibliothèques sont rares, pour ne pas dire inexistantes. En novembre 2018, Manuel Brito-Semedo dressait un bilan inquiétant: il n’existe que dix bibliothèques municipales pour vingt-deux municipios[10]. Par ailleurs, le Gouvernement actuel tente de développer la lecture auprès de la population et en particulier les jeunes. Mais les décisions politiques sont dénuées de bon sens. En effet, rééditer les classiques de la littérature caboverdienne, tel le roman Chiquinho de Baltasar Lopes, n’a aucune chance d’amener la population à lire. C’est pourtant le choix qui a été fait et qui vient d'être relancé en cette fin avril 2021, avec le Plano nacional da leitura (PNL) qui prévoit un site web (en construction!!!) avec le référencement de 90 oeuvres "bibliográficos" (?) essentiellement caboverdiennes (un excellent point), visant à amener la population et en particulier les jeunes à lire, avec un résultat évident pour la petite enfance, une réussite probable, mais pour les plus grands: un échec[11a]. Au contraire, à la demande de soutien de l’État par les médias papier, le ministre de la Culture Abraão Vicente a opposé une fin de non-recevoir, décrétant que cela n’était pas du ressort de l’État. Or la diffusion massive de périodiques, journaux ou revues, comme cela se fait dans le monde occidental, agirait très favorablement sur la lecture auprès de la population, car les périodiques sont plus faciles à lire et moins cher que les livres. Pour l’heure, les journaux hebdomadaires (il n’existe pas de quotidien au Cabo Verde) ne sont mêmes pas distribués sur les neuf îles de façon régulière et les revues sont diffusées uniquement à Praia. La pandémie de Covid-19 n’a fait qu’empirer la situation. La raison inavouée de tout ceci : le Gouvernement entend museler la presse caboverdienne économiquement et légalement, car elle la trouve trop critique et pas assez en faveur de la politique menée. Un point de vue fortement critique, il est vrai, mais corroboré par le fait que depuis 2019, le Cabo Verde a chuté dans le classement du Economist Intelligence Unit, groupe s’intéressant au niveau démocratique des régimes politiques de 167 pays. Moins trois places en 2019, moins quatre en 2020 et moins deux en 2021, le Cabo Verde atteint aujourd'hui la 32e place du classement et fait dès lors partie des pays considérés comme des «démocraties imparfaites»[11b]. Plus encore, le 20 avril dernier, Reporters sans frontières précisait que le Cabo Verde avait perdu encore 2 places dans le classement mondial de la liberté de la presse, passant de la 25e à la 27e place sur un total de 150 pays, ce qui montre bien qu'il y a une recul dû à la seule politique du Gouvernement caboverdien[11c].
- Édition- diffusion: l’accès aux livres est très difficile, car les livres sont chers, mais aussi parce qu’il n’existe pour ainsi dire pas de librairies au Cabo Verde. Le problème majeur est la distribution des éditions qui n’est pas centralisée. Plus encore, le système postal est fonctionnel, mais peu rapide et simplifié à l’extrême. Aucune distribution de courrier n’est effectuée, aucun facteur n’existe[12]. Les habitants doivent aller chercher leur courrier, factures et autres au bureau postal le plus proche, parfois à des dizaines de kilomètres. Dès lors, les étudiant(e)s ont essentiellement accès à des photocopies.
- Internet: une source essentielle pourtant inaccessible, car très cher. Un abonnement illimité, 3G, de qualité convenable et fonctionnel, coûte 6'500 escudos par mois soit environ 60 euros, sachant que le salaire minimum depuis novembre 2018 est de 13'000 escudos (environ 115 euros) pour six jours de travail par semaines. On comprendra donc que l’accès à l’information numérique n’est pas plus facile que l’accès à l’information au format papier.
Des solutions simples et efficaces existent, mais elles ne sont pas utilisées par manque de volonté politique essentiellement[13], et de personnel qualifié, en particulier dans les champs du numériques et du marketing. Les universités tentent de palier ce défaut en rendant l’internet accessible sur les campus et en nourrissant les bibliothèques, mais le manque de moyen financier limite leur action. Le gouvernement, lui, et plus particulièrement le Ministère de la culture et des industries créatives, se focalise pour l’heure sur le contenant et non le contenu, développant les festivals et les Prix d’excellence pour offrir une image idéale du Cabo Verde à l’intérieur et à l’extérieur du pays, au lieu de se focaliser sur la diffusion et la mise en place de réseaux compétents et efficaces. Ceci est d’autant plus incompréhensible qu’il existe déjà un instrument fort bien conçu, mais mal géré et utilisé : l’Institut caboverdien du livre et du disque (ICLD)[14], qui lui n'a cependant aucun site sur le Web.
Pour confirmer ce point de vue, il suffit de prendre le cas des bibliothèques et des archives. La bibliothèque nationale possède un site internet, www.bn.cv, qui comprend… une seule page d’accueil ou une "error 522" suivant les jours. L’essentiel de la communication se fait par l’entremise de sa page Facebook[15]. Quid du catalogue en ligne! Les Archives nationales de Cabo Verde (ANCV) semblent mieux loties. Elles possèdent un site web développé : www.arquivonacional.cv. Celui-ci comprend un menu et un accès au catalogue en ligne, sauf que, toutes les rubriques du menu sont pour l’heure (mars 2021) totalement inactives (et depuis plusieurs semaines, le site est inaccessible / 10/12/2021). Il en va de même de la page « Biblioteca digital » sur le site web de l’université privée Uni Piaget[16]. La bibliothèque municipale de Mindelo, qui comporte un important fond d’ouvrages d’auteur(e)s caboverdien(ne)s, possède un catalogue en ligne, mais y accéder est extrêmement difficile si on ne connaît pas le nom de domaine: http://bmsv.biblioteca-online.net, (qui ne fonctionne plus au 23/03/2021, voire transmet un virus informatique!!! (au 29/05/2021)) faute à un référencement intelligent et efficace pour les moteurs et méta-moteurs de recherches usuels. Autres faits troublants, si les archives nationales sont classées méthodiquement, il n’en est rien des archives des Câmaras municipais des vingt-deux concelhos du pays, conservées généralement en vrac dans un local inadapté, en proie à la poussière et l’humidité excessive lors de la saison des pluies. De mêmes, les bibliothèques regroupent bien les ouvrages suivant leur thématique, mais il est excessivement rares que ceux-ci soient classés suivant leur côte, facilitant la recherche tout autant que l’inventaire rapide.
On le comprend aisément au vue de ces informations: la recherche au Cabo Verde est difficile et compliquée, relevant plus du parcours du combattant que du travail de recoupement et d’analyse.
Difficultés hors Cabo Verde
Les difficultés rencontrées par les étudiant(e)s et spécialistes à l’étranger résultent pour l’essentiel des difficultés internes au Cabo Verde, mais pas seulement. En effet, la pratique montre que le phénomène est inhérent aux pays africains de langue officielle portugaises (PALOP), mais aussi au Portugal et au Brésil. Si des progrès ont été faits ces vingt dernières années, beaucoup reste à faire en matière de référencements, de bibliographie et de diffusion, mais plus encore en matière de recherches universitaires. Au contraire de ce qui est pratiqué dans les pays d’Europe de l’Ouest, les dissertations, mémoires et thèses ne visent pas à l’utilisation exhaustive des sources sur un sujet donné. Les étudiants, et donc les professeurs en charge de leur suivi, se contentent de quelques références sur la thématique, le tout enrobé de plus ou moins de sources secondaires, voire tertiaires. Ainsi dans tout travail de recherche sur le Cabo Verde, on retrouve systématiquement l’ouvrage de référence d’Antonio Carreira, Cabo Verde, formação e extinção de uma sociedade escravocrata (1460 – 1878) paru en 1972. Peu importe qu’il soit mentionné en note ou pas, et qu’il ait été lu ou pas. L'étudiant(e) juge bon de l'intégrer à sa bibliographie et le professeur accepte cela sans autre. Au contraire, il est rare de trouvé la mention des trois volumes de L’história geral de Cabo Verde, éditée entre 1991 et 2002 sous la direction des professeurs Luis Albuquerque et Maria Emília Madeira Santos, alors qu’il s’agit là de sources secondaires de premier plan, et qui plus est, aujourd’hui disponible gratuitement en ligne.
Autre exemple constaté dans ces pays: un(e) étudiant(e) qui porte sa recherche sur un(e) auteur(e) n’a pas l’obligation d’avoir lu l’intégralité de son œuvre, mais se contente à chaque fois de mentionner deux ou trois œuvres, rarement plus. Les ouvrages sont peu accessibles, mais les bibliothèques portugaises et brésiliennes conservent cependant l’essentiel de ces œuvres, de même que les principales bibliothèques caboverdiennes. La compilation faite dans le cadre de lirecapvert.org et la collection créée en parallèle le montrent. Donc cette faiblesse dans les travaux étudiants tient plus au manque de motivation et d’intérêt que de matériaux.
Il est dès lors faux de dire que le manque d’accessibilité est cause du manque de qualité des travaux universitaires ou scientifiques. Une accessibilité réduite ne signifie pas une accessibilité inexistante. Il faut juste faire un peu d’effort pour trouver et le rôle du corps enseignant est de guider et de stimuler les étudiants dans cet effort.
Points positifs existants
Après ces critiques négatives, il faut mentionner les points positifs. Tout d’abord, contrairement aux pays anglo-saxons et leur système-monde[17], les pays de langues portugaises ont opté pour le libre-accès (open access) pour tout ce qui touche à la recherche scientifique universitaire, afin de favoriser la diffusion et stimuler la recherche. Ceci a deux conséquences importantes :
Les dissertations, mémoires et thèses, mais aussi nombre d’articles, d’actes de colloques, de tables rondes ou de conférences etc. sont accessibles gratuitement en ligne;
Les universités, en particulier brésiliennes, ont créées des revues spécifiques pour chaque domaine d’investigation à travers lesquelles les étudiant(e)s font leurs premières armes d’auteur scientifique ou spécialisé. Ces revues sont elles aussi toutes accessibles en ligne et généralement bien référencées par les moteurs et méta-moteurs de recherche.
Plus encore, ces pays ont développé, grâce à la volonté politique, des bases de données importantes regroupant l’essentiel des PDF des études précitées, soit pour une université, soit pour un pays, ceci à l’image des sites de bibliothèques numériques, tel que Gallica en France. Pour le Cabo Verde, le plus important est le Portal do conhecimento de Cabo Verde[18].
À cela s’ajoute des méta-catalogues de documents conservés dans les bibliothèques, archives et autres institutions portugaises, tel que l’incontournable Portal das memórias de África e do Oriente de la Fundação Portugal-África, créée en 1997[19].
Nous détaillerons ci-après les plus et les moins de ces sites.
Le constat est donc encourageant pour l’avenir grâce à l’utilisation toujours plus importante de l’internet, de plus en plus d’informations structurées apparaissant sur la toile gratuitement, et ce pour autant que le prix de connexion diminue drastiquement.
Problèmes, difficultés et écueils dans l’élaboration de lirecapvert.org
Comme il a été dit précédemment, le site lirecapvert.org a été élaboré de manière progressive. Le champ d’abord uniquement axé sur la littérature caboverdienne a été élargi à tous les champs, sans distinction. La première approche qui se contentait de consulter des catalogues de bibliothèque en ligne et les moteurs et méta-moteurs de recherche web tels que Google, Duck-Duck Go, Qwant etc., s’est vite avéré limité et insuffisant.
Sur le plan de la bibliographie, il a fallu d’abord définir des entrées spécifiques pour regrouper les références bibliographiques de manière pertinente. On aurait pu (et peut-être dû) se baser sur la classification décimale de Dewey ou la classification décimale universelle si communes aux bibliothèques. Mais ces systèmes de classement ne collaient pas suffisamment avec le cas du Cabo Verde, car trop généralistes. Nous avons donc préféré établir une liste de 29 sections basées sur les sources bibliographiques et leurs thématiques intrinsèques. On pourra bien évidement critiquer ce choix, mais il a l’avantage d’éviter les redondances au sein de la bibliographie finale.
Sur le plan méthodologique, les recherches se devaient d’être systématiques afin d’éviter de partir en tous sens, ce qui a été inévitablement le cas au début du projet, ne sachant pas où nous allions concrètement. On peut classer les sources sur lesquelles se basent les recherches comme suit:
- Catalogues de bibliothèque en ligne
- Sites d’archivage en ligne
- Sites de périodiques en ligne
- Blogs et web sites caboverdiens
- Bibliographies dédiées au format papier
- Bibliographies de travaux universitaires ou scientifiques
Chaque « source » précédente a été approchée et fait encore aujourd’hui l’objet d’un travail de recherche méthodique[20].
- Les catalogues de bibliothèque en ligne ont été les premiers utilisés, car au départ il nous intéressait avant tout de parfaire la bibliographie des cent principaux auteur(e)s caboverdien(ne)s. Il suffisait donc d’entrer le nom de chacun(e) sur les catalogues des principales bibliothèques nationales ou situées dans des pays de langue portugaise pour obtenir un maximum de résultats pertinents. Comme mentionné précédemment, les catalogues de bibliothèques caboverdiennes sont quasiment inexistants en ligne. Pour les autres bibliothèques, le constat est ambivalent : la littérature caboverdienne n’est pas conservée d’une manière exhaustive ou conséquente dans chaque bibliothèque en particulier, mais elle l’est si l’on considère l’ensemble des catalogues des bibliothèques du territoire. Les auteurs les plus célèbres voient leurs œuvres mieux conservées au Cabo Verde. Mais les auteur(e)s vivant par la suite au Portugal ou au Brésil sont privilégiés par les bibliothèques de ces pays par rapport à leurs homologues caboverdiens vivant dans l’archipel. Par ailleurs, le principal défaut de ces catalogues c’est que bien souvent ils ne font pas la distinction entre auteurs homonymes. Dans les faits, pourtant, il existe plusieurs auteur(e)s portant les noms de Vera Duarte, Jorge Barbosa, Manuel Ferreira, Pedro Cardoso, Oswaldo Osorio etc. Rares sont les bibliothèques qui les différencient. Enfin, ces catalogues en ligne sont établis par des agents qui n’ont pas tous les qualités requises pour un tel travail qui exige minutie et patience. Les bibliothèques caboverdiennes en souffrent, car leurs catalogues en ligne sont très lacunaires et irréguliers en matière de saisie d’informations bibliographiques. Mais elles ne sont pas les seules. Le méta-catalogue Memórias d’África e d’Oriente est remarquable par le volume de références qu’il offre aux chercheurs et spécialistes. Il consiste en une compilation de catalogues de bibliothèques et d’instituts en ligne et offre pour un document plusieurs entrées, soit une par catalogue qui le référence. Malheureusement, après utilisation, le constat est qu’il comporte un très grand nombre d’erreurs en matière de données pures, en particulier en ce qui concerne les pages et les années, voire les numéros de périodique. Le fait d’avoir plusieurs entrées permet une confrontation et donc de corriger la plus grande partie de ces erreurs. Mais, fait regrettable, il est apparu que pour le catalogue de la Biblioteca nacional portuguesa de Lisbonne, un des agents en charge du catalogage n’a pas été des plus respectueux, modifiant les titres pour les rendre amusants, voire racistes ou grossiers. Si bien qu’il ne serait pas inutile que la BNL entreprenne une révision complète et systématique des références bibliographiques de son catalogue en ligne.
- Les sites d’archivages (repositório en portugais) en ligne sont multiples et variés, mais sont couramment définis comme « bibliothèque digitale ». Ils mettent à disposition des ouvrages, des articles, des mémoires ou des thèses numérisés, généralement sous format PDF, téléchargeables ou plus rarement uniquement consultables en ligne. Pour les livres édités, on trouve essentiellement ceux tombés dans le domaine public, mais pas toujours. Certaines maisons d’édition acceptent la mise en ligne après un délai de carence de un à trois ans. Par ailleurs, certaines législations nationales sont plus larges en matière de droits d’auteur et autorisent les institutions publiques à diffuser certains documents édités suivant des critères précis (localisation, type de public, etc.). Comme on l’a vu précédemment, à l’exception du mastodonte américain archive.org, l’essentiel de ces sites d’archivages provient des pays de langue portugaise (la CPLP), et de plus en plus, de pays européens non anglo-saxons, dont la France. En effet, une nouvelle législation européenne est en cours pour favoriser l’open access de toute édition scientifique financée tout ou partie par des fonds publics, à l’image de ce qui se fait déjà aux Portugal, Brésil et PALOP. Ces sites sont de loin la plus grande source de références bibliographiques, en particulier pour les documents contemporains. Au contraire des bibliothèques dont les catalogues évoluent lentement, ils nécessitent une consultation annuelle car l’intégration des documents est rapide et souvent importante. Notons que dans le cas du Portal do conhecimento de Cabo Verde, l’enthousiasme est moins grand. Tout d’abord la plateforme est tout sauf ergonomique. Mal conçue, redondante, elle n’offre pas le confort d’utilisation des autres plateformes portugaises ou brésiliennes, ceci probablement pour des raisons de manque de compétences des administrateurs et webmasters, qui n’ont pas acquis les logiques ni la rigueur occidentale, ou pire, ont créé un outil qu’ils n’utilisent pas, donc ignorent les problèmes qui se posent. Par ailleurs, les liens des PDF sont souvent caducs ou les documents ont été supprimés au fil du temps sans que l’on ne sache pourquoi (problèmes de serveur, de maintenance, de droits d’auteur etc.) Enfin, toujours contrairement aux autres plateformes, les informations bibliographiques sont trop lacunaires et nécessitent plusieurs clics car disséminés sur plusieurs pages, ce qui n’est pas favorable à la recherche ni au recensement.
- À l’image des précédents, les sites de périodiques en ligne sont généralement bien référencés, facile d’accès, ergonomiques et riches en informations. En France, on citera tout particulièrement le site érudit.org. Ces sites peuvent être dédiée à une ou plusieurs revues d’une institution (une université par exemple) ou bien être plus large. Dans le cas des anglo-saxons, suivant le concept mercantile du système-monde, les articles sont très majoritairement payants et les prix élevés. D’autres de ces sites sont accessibles gratuitement pour les étudiants ou les lecteurs de bibliothèques. En fait, les universités ou les bibliothèques paient un abonnement et mettent ce service gratuitement à disposition de leurs membres. C’est le cas de Jstor.org, l’un des plus importants en la matière, qui prévoit même des forfaits pour des indépendants non affiliés à une université ou une bibliothèque, à savoir un abonnement annuel de 199$ ou 19,50$ mensuel pour une consultation illimitée. Une somme raisonnable lorsque l’on sait que les sites anglo-saxons Elsevier, Springer, Wiley, Taylor and Francis online ou encore Cambridge demandent 30€ à 45€ par articles en ligne téléchargeable sous format PDF. Enfin, si ces derniers sites sont très clairs sur l’utilisation des droits d’auteurs, d’autres le sont moins. C’est le cas par exemple du site américain Scribd qui rejette toute accusation de spoliation des droits d’auteur, alors qu’il met en ligne des PDF sans autorisation et pire, qu’il fait payer ses visiteurs pour y avoir accès, alors que la quasi-totalité de ces PDF sont dans les faits gratuits et collectés par des bots informatiques sur le web. Non payants, mais tout aussi problématiques pour le référencement bibliographique scientifique, les sites tels que Academia ou Researchgate. En effet, ceux-ci mettent en ligne gratuitement des PDF de travaux de recherches universitaires ou scientifiques. Les auteurs mêmes sont à l’origine de ces dépôts sur leur compte personnel (bien que pas toujours en accord avec leur contrat éditorial). Mais il faut être attentif au fait qu’il s’agit souvent non de la version définitive éditée, mais d’une version antérieure. Ce qui pose quelques problèmes lors du référencement bibliographique. Comment citer ces sources? Version d’auteur? Version non éditée (quand bien même une version éditée existe)? Etc. Quoiqu’il en soit, ces sites sont à consulter au moins une fois par année pour la mise à jour de la bibliographie envisagée.
- Les blogs et web sites caboverdiens peuvent aussi être utiles, considérant la faible diffusion des éditions caboverdiennes[21]. On notera cependant, à l’image de ce qui se fait dans le reste des pays de langue portugaise, les auteurs ne se soucient guère du référencement bibliographique. Ils ne s’intéressent ni à la pagination ni à l’année d’édition. Quant à la couverture des ouvrages, elle est totalement délaissée que ce soit sur les sites des librairies en ligne, des bibliothèques ou ces blogs. Seul le contenu et l’auteur semblent sources d’intérêt. On peut cependant les consulter régulièrement pour voir si une information n’apparaîtrait pas, car au Cabo Verde, les documents sont en partie dans les bibliothèques et les archives, mais surtout et avant tout chez les particuliers ou les sièges des partis politiques comme on a pu en faire la découverte de manière inattendue sur l’île de Santo Antão.
- Les bibliographies dédiées au format papier sont anciennes et encore assez facilement accessibles sur les sites de vente en ligne pour des prix raisonnables. Elles ont plusieurs inconvénients. Elles sont datées en ce sens qu’elles n’offrent qu’une information concernant des références bibliographiques d’ouvrages du XXe siècle, et limitée aux documents détenus dans des catalogues circonscrits. Elles sont généralistes, autrement dit, elles intègrent des documents concernant le Cabo Verde, mais aussi des documents sur l’Afrique, la Macaronésie, les îles de l’Atlantique, etc. et donc ne concernent que très partiellement le pays étudié. Elles sont souvent redondantes, un même titre pouvant apparaître deux ou trois fois, voire plus, dans la même bibliographie. Par contre elles ont le très gros avantage d’être précises et rigoureuses, très loin du laxisme qui sévit en ligne. Et elles ne nécessitent qu’une seule compulsation et intégration de données.
- Les bibliographies de travaux scientifiques ou universitaires sont loin d’être inutiles, même si nous avons dénoncé leur peu de rigueur et leurs failles précédemment. En effet, chaque bibliographie de mémoires, thèses ou articles de revues scientifiques méritent d’être rapidement consultée, même si le contenu semble de faible intérêt. L’expérience montre qu’il n’est pas rare qu’une référence bibliographique inconnue apparaisse. Une seule, c’est peu, mais c’est toujours une référence en plus. Donc, lorsque nous avons un nouveau document en main, systématiquement nous compulsons la bibliographie dans l’espoir d’y trouver une rareté susceptible d’offrir de nouvelles pistes.
Conclusion
On le voit à la lecture de cette synthèse, la recherche sur et au Cabo Verde est complexe pour de multiples raisons: économiques, culturelles, scientifiques etc. Cependant, si l’on prend la peine de chercher en profondeur, il apparaît que l’établissement d’une bibliographie générale dense et visant l’exhaustivité sur un pays pauvres est possible. Il faut certes beaucoup de patience et d’acharnement pour trouver les informations éparpillées sur tous les continents. Mais le résultat est probant et qui plus est, pas nécessairement coûteux. Plus encore, de telles bibliographies permettront aux chercheur(se)s, aux spécialistes, aux étudiant(e)s d’aller plus loin dans leurs propres recherches, en particulier en découvrant le travail de leurs homologues du monde entier et en confrontant leurs idées. L’établissement d’une bibliographie générale et complète apparaît comme un stimulateur majeur pour la recherche scientifique, car elle provoque l’émulation et ouvre les perspectives.
Le Cabo Verde a encore beaucoup de chemin pour parvenir à une recherche et un enseignement supérieur de qualité, mais ce n’est pas chose impossible, en particulier grâce à l’open access et l’internet. Cependant, pour dynamiser le tout, le Gouvernement caboverdien doit impérativement améliorer et faciliter l’accès à l’internet en réduisant les prix par le biais de subventions, tout comme il le fait pour les livres d’écoles primaires et secondaires. Et dans un second temps, favoriser le développement de périodiques scientifiques ou non (en particulier en simplifiant les obligations administratives de création de périodique, longues et coûteuses), et un réseau dense et fonctionnel de distribution et diffusion à l’intérieur du pays. Ceci avec pour objectif un meilleur accès à la culture sous toutes ses formes et un accroissement des capacités et goût pour la lecture auprès des habitant(e)s.
Quoi qu’il en soit, en attendant, lirecapvert.org montre qu’un seul individu peut faire beaucoup pour diffuser la culture et les idées, avec très peu de moyens[22].
Christophe Chazalon
Ponta do Sol, 18/03/2021
Bibliographie – Cabo Verde – Recherche scientifique – Enseignement supérieur – Open access
Bibliography – Cabo Verde – Scientific Research – Higher Education – Open Access
[1] Nous sommes venus pour la première fois au Cabo Verde en décembre 2011, séjournant chaque année plusieurs mois jusqu’à notre établissement sur l’île de Santo Antão en 2016.
[2] En novembre 2013, le gouvernement caboverdien a expressément demandé à l’ONU d’être appelé officiellement « Cabo Verde » quelle que soit la langue. La France et d’autres pays, cependant, ne reconnaissent pas encore pleinement ce nom en portugais au contraire de l’Europe. Le 27 février 2020, le Code de rédaction interinstitutionnel européen entérinait ce choix dans le cadre de son harmonisation des règles et conventions d’écriture standardisée à utiliser par l’ensemble des institutions, organes et organismes de l’Union européenne (web - au 18/03/2021).
[3] Onglet « Bibliographie ». Un onglet spécial « Illustration » a aussi été créé pour les cartes postales et les cartes maritimes en particulier.
[4] Onglet « Notre projet », sous-onglet « Notre collection ». Cette liste est régulièrement mise à jour en fonction des nouvelles acquisitions. Elle devrait à terme intégrer un institut ou une bibliothèque.
[5] On nous a proposé par exemple de créer un site pour São Tomé e Príncipe, autre membre des PALOP.
[6] Le taux d’alphabétisation, si l’on prend les chiffres officiels de l’Institut national de statistiques du Cabo Verde (INE - au 18/03/2021) est comparable à celui des pays occidentaux pour ce qui est des nouvelles générations. Pour les tranches les plus âgées, par contre, le taux est faible car les femmes n’avaient pas accès à l’éducation à l’époque coloniale.
[7] Le Cabo Verde comporte deux établissements d’enseignement supérieur publics : l’Universidade de Cabo Verde (Uni-CV), à laquelle a été intégrée récemment l’Instituto universitário da educação (IUE), et la toute nouvelle Universidade técnica do Atlântico (UTA); et huit privés : Universidade do Mindelo (Uni-Mindelo), Universidade lusófona (UL), Instituto superior de Ciências económicas e empresariais (ISCEE), Mindelo escola internacional de arte (M_EIA), Universidade Jean Piaget (Uni Piaget), Instituto superior de ciências jurídicas e sociais (ISCJS), Universidade intercontinental de Cabo Verde (ÚNICA), Universidade de Santiago (US). En 2014/2015, le corps enseignant des universités publiques comprenait 578 membres, contre 788 pour les instituts privés, pour un total de 12'538 étudiants, dont 5'197 pour le public (web - au 18/03/2021).
[8] Le rapport de la Banque mondial sur l’enseignement supérieur au Cabo Verde, rendu fin 2011, donnait les conclusions suivantes : « un corps professoral peu qualifié, une certaine confusion autour du concept de e-learning, une recherche inexistante et des cursus mal adaptés aux besoins de main-d’œuvre de l’archipel ». En octobre 2015, Adilson Jorge Pires Brites, analysant l’Université de Mindelo suivant le programme EQUIS, arrive à la même conclusion: l’université ne répond que partiellement à cinq des dix dimensions exigées par EQUIS et a de grandes défaillances dans trois : la recherche et le développement, la formation des cadres et les relations avec le monde des entreprises (Qualidade do ensino superior em Cabo Verde : o caso da Universidade do Mindelo (dissertação de mestrado), Lisboa : ISCTE, 10/2015, p. 41-42 (web - au 18/03/2021). Pour le corps professoral, sur un total de 926 enseignants de l’enseignement supérieur, public – privé confondu, en 2009-2010, seul 6% étaient titulaires d’un doctorat, 35% d’une maîtrise et 59% avaient une qualification inférieure à la maîtrise (web - au 18/03/2021). En 2015/2016, le taux est passé à 14,8% au bénéfice d’un doctorat, 46,6% d’une maîtrise et 38,6% d’une licence (web - au 18/02/2021).
[9] web - au 18/03/2018.
[10] Ibid.
[11a] Inforpress, 23/04/2021 (web)
[11b] Par exemple Notícias do Norte, 03/02/2021 (web)
[11c] A nação, 20/04/2021 (web)
[12] Les rues n’ont que très rarement un nom et ne possèdent aucun numéro d’habitation, à l’exception de quelques-unes dans les deux capitales régionales, Praia (Sotavento) et Mindelo (Barlavento).
[13] Les gouvernements successifs ont porté et portent encore l’essentiel de leurs efforts sur le primaire et le secondaire, en subventionnant fortement les ouvrages scolaires afin de réduire leur prix de vente entre 100 et 250 escudos, et actuellement en créant des bibliothèques scolaires dans un nombre d’établissements toujours plus grand.
[14] Le ministre de la Culture, Abraão Vicente, crée ou soutient des festivals de musique ou du livre, des soirées de prix musicaux, journalistique etc., ou se focalise sur l’inscription d’éléments patrimoniaux sur la liste de l’UNESCO (ce qui a un coût élevé), mais refuse tout net de soutenir un plan de développement de distribution des périodiques, entrant même en conflit ouvert avec les médias (web - au 18/03/2021).
[15] web - au 18/03/2021. Il existait un autre site pour l’Instituto da biblioteca nacional e do livro, mais il n’existe plus, de même que le catalogue (web).
[16] web - au 18/03/2021.
[17] Voir « Le libre accès vu d’Afrique francophone subsaharienne », Revue française des sciences de l’information et de la communication, n° 11 (2017). (web - au 18/03/2021).
[18] web - au 18/03/2021.
[19] web - au 18/03/2021.
[20] On peut retrouver l’essentiel des liens web utilisés à ça jour sous l’onglet « Notre projet », sous-onglet « Liens ».
[21] On citera en particulier Esquina do Tempo, Eugeniotavares.org ou encore Livro di téra.
[22] Pour informations, ce site et la bibliographie qui l’accompagne ont été réalisés depuis mai 2018, alors que simultanément nous tenions un restaurant touristique, occupant les postes de gérant, de comptable et de chef cuisinier, soit entre 60h et 70h de travail par semaine. Comme quoi, tout n’est que question de volonté !