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"N'oubliez pas vos doutes... Méfiez-vous! L'esprit de celui qui croit est un esprit qui stagne.  Il ne se développe pas vers l'extérieur, dans un univers infini."

Frank Herbert, Les hérétiques de Dune

 AVERTISSEMENT
Vous pouvez retrouver l'ensemble de nos "post it" antérieurs en cliquant ICI ou sur la page dédiée au Cabo Verde de notre site personnel www.chazalonchristophe.com.
Bonne lecture à toutes et à tous!
Christophe Chazalon

Cabo Verde: le MPD un parti encore et toujours patriarcal et machiste  (2024) 

En ce 18 octobre 2024, le secrétaire-général du MpD, Luís Carlos Silva, s'enorgueillit de ce que son parti atteint presque la parité parfaite pour les prochaines élections municipales du 1er décembre de cette année. "O MpD fez um esforço extraordinário para garantir uma participação equilibrada entre homens e mulheres" déclare-t-il tout en précisant que "estamos orgulhosos em anunciar que, para estas eleições, as listas do MpD terão 45,9% de participação feminina nas Câmaras Municipais e 47,7% nas Assembleias Municipais. Estes números demonstram o nosso compromisso com uma maior inclusão e valorização da contribuição das mulheres na política". (web)
Nous, Grototoro, aurait-on donc écrit n'importe quoi dans notre dernier post it comparant Ulysses Correia e Silva et Amílcar Cabral ? On pourrait le penser, mais, dans les faits, il n'en est rien. Le MpD est et reste un parti patriarcal et machiste dirigé par... les HOMMES (terme utilisé ici en opposition "aux FEMMES").
Outre, le côté critiquable de l'utilisation de l'expression "um esforço extraordinário" qui montre bien à quel point le MpD a souffert de nommer autant de femmes sur les listes des Autárquicas 2024, le fait reste encore et toujours le même: IL N'Y A AUCUNE FEMME NOMMÉE PAR LE MpD POUR UN POSTE DE PRÉSIDENT DE CÂMARA. Point!
Ceci veut simplement dire que LE MpD COMMENCE À ACCEPTER QUE LES FEMMES PARTICIPENT CONCRÈTEMENT AU POUVOIR EXÉCUTIF MUNICIPAL, plus pour l'image que pour la parité volontaire, MAIS LE MpD N'ACCEPTE PAS L'IDÉE QUE LES FEMMES PUISSENT DIRIGER !
Voilà ce qu'il faut bien comprendre. Si en 2020, il pouvait encore être compréhensible que les listes MpD ne nommassent aucune femme au poste de président de Câmara, puisque la loi sur la parité en politique était encore toute fraîche, il n'en est rien en 2024. La seule raison de ce choix stratégique est que Ulysses Correia e Silva, président du MpD et Premier ministre du pays, et ses confrères du parti ne pensent pas qu'une femme puisse diriger un exécutif,  machisme patriarcal oblige. Ceci est d'autant plus vrai que plusieurs présidents de Câmara sortants ne se représentent pas en 2024, pour diverses raisons. Il aurait donc pu être très facile aux dirigeants du MpD de nommer au moins une ou deux femmes pour concourir à la place de chacun de ces sortants et ainsi de montrer que notre cher Ulysses et le MpD reconnaissaient enfin le droit aux femmes à être au pouvoir et pas seulement exister en faire-valoir ou participantes de façade.
Vous avez des doutes encore? Regardez alors l'Assemblée nationale dominée par le MpD. De nombreuses femmes MpD siègent en tant que députée, mais combien sont aux postes de direction (Présidence, vices-présidences, etc.) ? Il suffit de regarder sur le site officiel (web)... quand il fonctionne :-) ou sur Wikipedia (web) ! La page wiki de l'assemblée (en portugais) n'est elle plus à jour (web) !
Alors oui, c'est une bonne chose que les listes des conseiller(e)s de chaque Câmara et des Assemblées municipales soient paritaires. Bravo au MpD qui va dans le bon sens même si c'est un peu à rebrousse poil et vitesse tortue Caretta Caretta! Mais non, le MpD et notre cher Ulysses n'ont pas à être empli d'orgueil à cette annonce. Non seulement parce qu'il est naturel et normal que cette parité soit, les femmes sont les égales des hommes et pas juste des bonnes à tout faire (même si cela déplaît fortement à certains et leur égo nombriliste démesuré), et plus encore, parce que cette absence de femmes pour les 22 postes de président de Câmara est inexcusable et tout simplement... réac`!
Donc écrire que Amílcar Cabral est plus ouvert, moderniste et grand homme que Ulysses Correia e Silva, Monsieur tous pouvoirs du MpD, s'avère finalement encore et toujours être une assertion tout à fait correcte! 
À bon entendeur!

Christophe Chazalon
Genève, le 18/10/2024

Amilcar Cabral: leçons oubliées par nos dirigeant(e)s (2024)

Le Cabo Verde est un petit pays au milieu du monde. Il est aujourd'hui connu grâce à deux personnages emblématiques et véritables icônes nationales et internationales. D'une part, la "diva aux pieds nus", Cesaria Évora, qui a permis au monde entier de placer l'archipel sur la mappemonde, tout en en faisant connaître la culture. D'autre part, le révolutionnaire généreux de la Tricontinentale, Amílcar Cabral, qui en des temps opportuns a permis au peuple cabo-verdien et à d'autres peuples opprimés par l'Occident colonisateur de s'émanciper et de trouver, non sans difficultés, leur propre chemin.

Au Cabo Verde, le nom de ce second personnage est sur toutes les lèvres des politicien(ne)s, qu'ils soient au Gouvernement MpD ou dans l'opposition PAICV - UCID. Pourtant, combien d'entre eux/elles ont réellement lu ses écrits ? Assurément très peu, car s'ils/elles l'avaient fait, ils/elles en auraient peut-être encore les leçons en tête. Ainsi, en un seul texte, nous avons retenu trois petites phrases pour donner un exemple de la richesse de ce patrimoine devenu mondial (web) et qui pourtant est issu des rangs mixtes de la cabo-verdianité et de l'univers bissao-guinéen. Ce texte n'est autre qu'une directive politique pour les membres du PAIGC, datant de 1965 (Basil Davidson, The liberation of Guiné. Aspect of an African revolution, Harmondsworth: Penguin Books, 1969, p. 126-128, traduction française):

  • "Gardez toujours à l'esprit que les gens ne se battent pas pour des idées abstraites, pour des choses dans la tête de quelqu'un. Ils luttent pour obtenir des avantages matériels, pour vivre mieux et en paix, pour voir leur vie progresser, pour garantir l'avenir de leurs enfants."
 
  • "Créez des écoles et diffusez l'éducation dans toutes les régions libérées. [...] Contestez sans violence toutes les coutumes préjudiciables, les aspects négatifs des croyances et des traditions de notre peuple. Obligez chaque membre responsable et instruit de notre Parti à travailler quotidiennement pour l'amélioration de sa formation culturelle."
 
  • "Exigez des membres responsables du Parti qu'ils se consacrent sérieusement à l'étude, qu'ils s'intéressent aux choses et problèmes fondamentales de notre lutte et vie quotidienne, et pas seulement dans les apparences. Apprenez de la vie, apprenons de notre peuple, apprenons de livres, apprenons de l'expérience d'autres. N'arrêtez-jamais d'apprendre!"

Ce ne sont là que de simples phrases, mais il serait bien que les politicien(ne)s cabo-verdien(ne)s (et du reste du monde) les lisent, les assimilent et ne les oublient pas. Peut-être, alors, arriveront-ils/elles à proposer à leur peuple une politique digne de ce nom, une véritable gouvernance viable et responsable, et non pas les balais idiots de politique politicienne actuelle qui, quelque soit l'alternance, se résument toujours à: "c'est nul ce que vous faites, nous on ferait mieux!". Il suffit de lire les manchettes d'Inforpress, au Cabo Verde, pour voir le spectacle navrant des nos hommes et femmes politiques. Pour le MpD, le message est toujours "on fait tout très bien, y a des petits problèmes, mais ça reste du très bon travail" même quand les événements disent exactement le contraire (TACV, Icelandair, Bestfly, CV interilhas etc.). Pour le PAICV, voire l'UCID, la rengaine est systématiquement la même "Le gouvernement MpD fait n'importe quoi. Ils sont nuls". Mais où sont les propositions concrètes du PAICV et de l'UCID? Où sont les solutions réalistes et fonctionnelles? Nulle part. On a beau lire et relire les articles publiés par les médias locaux et nationaux, c'est toujours le même disque, sempiternellement, de la critique sans suite, juste valable pour elle-même. Et après, on s'étonne que les gens ne votent plus. Et après, on s'étonne que les gens disent de plus en plus souvent "de toute façon, ce sont tous les mêmes, ils/elles ne pensent qu'à s'en mettre plein les poches". Et après, on s'étonne que le populisme augmente et que la violence bête et méchante s'installe dans les rues, que les gens ne discutent plus, non pas parce qu'ils/elles n'ont plus la parole. Non! Mais simplement parce que les gens ne savent plus discuter, débattre, échanger des idées, suivant en cela l'image de leur gouvernant(e)s. L'image renvoyée par le monde politique au Cabo Verde est désolant, semblable à celui qui se généralise sur la planète partout où le peuple peut encore s'exprimer. L'image renvoyée par les politicien(ne)s est vide de sens car il n'apprend rien de nouveau, il n'apporte rien aux préoccupations légitimes de la population, celles dont parle Amílcar Cabral dans les extraits ci-dessus. C'est une image pitoyable rejetée sèchement par le peuple car elle ne répond plus à ses attentes. Le peuple, las, se détourne de la politique et donc, de facto, la démocratie sombre. Un exemple vous est utile? Très bien! C'est simple. Le peuple se fiche de savoir comment le Gouvernement gère les transports aériens et maritimes au Cabo Verde. Ce que veut le peuple, encore une fois, de la manière la plus légitime qui soit, c'est qu'il existe sur le territoire des transports maritimes ou aériens fonctionnels, qui lui permette d'aller d'une île à l'autre, de parcourir le pays pour le travail, les loisirs, la famille. Qu'importe toutes les tractations, les difficultés et écueils rencontrés par le Gouvernement. Qu'importe les critiques de l'opposition qui ne propose absolument rien pour améliorer la situation. Le peuple veut juste pouvoir voyager dans le pays et à un prix raisonnable. C'est tout. Le rôle du Gouvernement et de l'opposition est simplement que cela se réalise. C'est tout. Or, aujourd'hui, au Cabo Verde, force est de constater que les politicien(ne)s de l'archipel, Gouvernement tout autant qu'opposition PAICV - UCID en sont totalement incapables, tous ensembles. Ils/elles sont tous fautifs. Encore une fois, le peuple est las de ces discussions stériles, de ces guéguerres futiles dignes des cours d'école du primaire qu'offrent les hommes et femmes politiques de ce pays, surtout en période d'élection comme aujourd'hui (les municipales sont prévues pour cet automne). Il n'est que de prendre la situation de la camâra municipale de Praia pour laquelle la joute politique MpD / PAICV est d'un ridicule sans fin, ou pire encore celle de Mindelo-São Vicente, ingérable depuis deux ans à cause d'une cohabitation impossible face à un président de câmara obtus et incapable de dialoguer, vivant aux limites de l'autocratie. Ces deux villes, les principales du Cabo Verde, offrent un spectacle pathétique, ridicule et clairement antidémocratique. La solution est pourtant simple: quand on n'est pas capable de gouverner, on démissionne (ou on se fait virer par son parti), ce qui permet la mise en place de nouvelles élections qui offrent légitimement la parole au peuple, le véritable souverain.

Alors Mesdames et Messieurs les politicien(ne)s du Cabo Verde, retournez aux sources, même si elles sont révolutionnaires, et relisez l'oeuvre généreuse et tournée entièrement vers le peuple, votre supérieur hiérarchique qui vous élit, et par là-même vous accorde sa confiance, enlevez ce qui peut déranger, si vous le souhaitez, de politique communiste dans ces écrits, peu importe. Cabral faisait une révolution en profondeur. Il tendait vers le socialisme car c'est ce qui permettait, à l'époque, d'aider le peuple en opposition aux colonisateurs conservateurs et racistes de droite. Et en relisant simplement les textes quelque peu auto-expurgés par le lecteur ou la lectrice, car les temps changent et le Cabo Verde d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec le Cabo Verde de 1975 ou de 1991, en relisant les textes, retenez-en l'essentiel comme des guidelines qui vous aideront à faire de la "vraie" politique utile au peuple, pas des combats de coqs et de poules qui cherchent juste la réélection en vue d'une vie de privilèges, ce que vous faites actuellement. Il suffit de lire le post it suivant sur le ressenti de la population.
Les trois extraits cités en ce début de post it sont éloquents, exemplaires et emprunts d'une simplicité élémentaire qui montre à quel point l'oeuvre d'Amilcar Cabral peut être riche, qu'il est un exemple si ce n'est à suivre entièrement, du moins à méditer profondément !

Alors bonne lecture à toutes et tous, politicien(ne)s ou gens du peuple. Tout le monde a à gagner à lire les écrits d'Amilcar Cabral. Et au Gouvernement actuel de rééditer et diffuser cette oeuvre quand bien même elle n'est pas néo-libérale dans l'âme. Il ne suffit pas de faire l'éloge d'un grand homme pour dire qu'on connaît sa pensée, qu'on sait de quoi il  parle, et par là-même, essayer de récupérer la force de son image pour son propre profit. Non! Il s'agit d'essayer de (re)découvrir les raisons qui font que la pensée de cet homme, un Cabo-verdien-bissao-guinéen, a eu et a toujours une telle ampleur, une telle envergure, une telle aura.

En septembre de cette année, le Cabo Verde devrait normalement célébrer les 100 ans de la naissance d'Amílcar Cabral.
Et pour sûr, l'année prochaine le Cabo Verde va fêter ses propres 50 ans de liberté et d'indépendance.
Aussi, tou(te)s les politicien(ne)s vont parler d'Amílcar Cabral à tout va, à tout propos. Tou(te)s, sans exception. Il serait peut être bien aussi qu'ils/elles aient réellement (re)lu l'oeuvre de ce Grand Homme!
Ce serait un mensonge de moins offert au peuple!

Christophe Chazalon
Genève, 21/05/2024

Merci à toutes et tous!

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